HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Coriolan

Chapitre 1

  Chapitre 1

[0] ΓΑΙΟΣ ΜΑΡΚΙΟΣ ΚΑΙ ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ. [0] Vie de Coriolan. (Traduction nouvelle de M.-P. Loicq-Berger, 2003).
[1] (1) Μαρκίων οἶκος ἐν Ῥώμῃ τῶν πατρικίων πολλοὺς παρέσχεν ἐνδόξους ἄνδρας, ὧν καὶ Μάρκιος ἦν Ἄγκος Νομᾶ θυγατριδοῦς καὶ μετὰ Τύλλον Ὁστίλιον βασιλεὺς γενόμενος. Μάρκιοι δ´ ἦσαν καὶ Πόπλιος καὶ Κόιντος οἱ πλεῖστον ὕδωρ καὶ κάλλιστον εἰς Ῥώμην καταγαγόντες, καὶ Κηνσωρῖνος, ὃν δὶς ἀπέδειξε τιμητὴν Ῥωμαίων δῆμος, εἶθ´ ὑπ´ αὐτοῦ πεισθεὶς ἐκείνου νόμον ἔθετο καὶ ἐψηφίσατο μηδενὶ τὴν ἀρχὴν ἐκείνην δὶς ἐξεῖναι μετελθεῖν. (2) Γάιος δὲ Μάρκιος, ὑπὲρ οὗ τάδε γέγραπται, τραφεὶς ὑπὸ μητρὶ χήρᾳ πατρὸς ὀρφανός, ἀπέδειξε τὴν ὀρφανίαν ἄλλα μὲν ἔχουσαν κακά, πρὸς δὲ τὸ γενέσθαι σπουδαῖον ἄνδρα καὶ διαφέροντα τῶν πολλῶν οὐδὲν ἐμποδὼν οὖσαν, ἄλλως δὲ τοῖς φαύλοις αἰτιᾶσθαι καὶ ψέγειν παρέχουσαν αὑτὴν ὡς ἀμελείᾳ διαφθείρουσαν. (3) δ´ αὐτὸς ἀνὴρ ἐμαρτύρησε καὶ τοῖς τὴν φύσιν ἡγουμένοις, ἐὰν οὖσα γενναία καὶ ἀγαθὴ παιδείας ἐνδεὴς γένηται, πολλὰ τοῖς χρηστοῖς ὁμοῦ φαῦλα συναποτίκτειν, ὥσπερ εὐγενῆ χώραν ἐν γεωργίᾳ θεραπείας μὴ τυχοῦσαν. (4) τὸ γὰρ ἰσχυρὸν αὐτοῦ πρὸς ἅπαντα τῆς γνώμης καὶ καρτερὸν ὁρμάς τε μεγάλας καὶ τελεσιουργοὺς τῶν καλῶν ἐξέφερε, θυμοῖς τε πάλιν αὖ χρώμενον ἀκράτοις καὶ φιλονικίαις ἀτρέπτοις οὐ ῥᾴδιον οὐδ´ εὐάρμοστον ἀνθρώποις συνεῖναι παρεῖχεν, ἀλλὰ τὴν ἐν ἡδοναῖς καὶ πόνοις καὶ ὑπὸ χρημάτων ἀπάθειαν αὐτοῦ θαυμάζοντες καὶ ὀνομάζοντες ἐγκράτειαν καὶ δικαιοσύνην καὶ ἀνδρείαν, ἐν ταῖς πολιτικαῖς αὖ πάλιν ὁμιλίαις ὡς ἐπαχθῆ καὶ ἄχαριν καὶ ὀλιγαρχικὴν ἐδυσχέραινον. (5) οὐδὲν γὰρ ἄλλο Μουσῶν εὐμενείας ἀπολαύουσιν ἄνθρωποι τοσοῦτον, ὅσον ἐξημεροῦσθαι τὴν φύσιν ὑπὸ λόγου καὶ παιδείας, τῷ λόγῳ δεξαμένην τὸ μέτριον καὶ τὸ ἄγαν ἀποβαλοῦσαν. (6) ὅλως μὲν οὖν ἐν τοῖς τότε χρόνοις Ῥώμη μάλιστα τῆς ἀρετῆς τὸ περὶ τὰς πολεμικὰς καὶ στρατιωτικὰς ἐκύδαινε πράξεις, καὶ μαρτυρεῖ τὸ τὴν ἀρετὴν ὑπ´ αὐτῶν ἑνὶ τῷ τῆς ἀνδρείας ὀνόματι προσαγορεύεσθαι, καὶ τὸ τοῦ γένους ὄνομα κοινὸν ὑπάρχειν τὴν ἀνδρείαν ἰδίᾳ καλοῦσιν. [1] (1) La maison patricienne des Marcii, à Rome, a fourni quantité d'hommes illustres, parmi lesquels Ancus Marcius qui, par sa mère, était le petit-fils de Numa et qui fut roi à son tour, après Tullus Hostilius. C'étaient également des Marcii que Publius et Quintus, qui firent descendre jusqu'à Rome une eau surabondante et excellente; et aussi Censorinus, que le peuple romain nomma censeur par deux fois -- ensuite, à l'initiative de Censorinus lui-même, le peuple déposa et vota une loi selon laquelle personne n'était autorisé à briguer deux fois cette charge. (2) Quant à Caius Marcus, sujet du présent ouvrage, étant orphelin de père et élevé par sa mère, il a prouvé que la condition d'orphelin, tout en présentant beaucoup d'inconvénients, n'empêche en rien de devenir un homme de valeur, supérieur à la masse -- ce qui, par ailleurs, n'empêche pas le vulgaire d'incriminer cette condition, lui reprochant d'être délétère en soi, parce que gâtée par la négligence. (3) Le même Marcius a également témoigné en faveur de ceux qui considèrent qu'une nature a beau être noble et bonne: faute d'éducation, elle génère beaucoup de mal mélangé au bien, de même qu'une terre de qualité privée des soins de l'agriculture. (4) De fait, la force de son caractère et sa fermeté en toutes choses produisaient de grands élans porteurs de beaux résultats alors même que, mû par de violentes colères et des ressentiments inflexibles, il se montrait diffficile et peu amène dans ses rapports avec les gens; tout en admirant son insensibilité aux plaisirs, aux peines, aux richesses, et tout en la nommant maîtrise de soi, justice et vaillance, on la supportait mal, par contre, dans les relations civiques, où elle avait l'air pesante, déplaisante et dédaigneuse. (5) Aussi bien les hommes ne retirent-ils de la bienveillance des Muses nulle faveur aussi grande que de voir, sous l'effet de la raison et de la culture, s'adoucir leur nature, une fois qu'elle s'est ouverte à la modération et qu'elle a repoussé l'excès. (6) Au total donc, en ces temps-là, Rome honorait surtout cet aspect de la vertu qui est relatif aux actions guerrières et militaires: à preuve encore, le fait que la vertu est appelée par les Romains du seul nom de "courage", le terme général coïncidant ainsi avec le nom qu'ils réservent en particulier à la vaillance.


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Dernière mise à jour : 13/05/2005