HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] Μετὰ δὲ τὴν δημαρχίαν ἀγορανομίαν τὴν μείζονα (2) παρήγγειλε. δύο γάρ εἰσι τάξεις ἀγορανομιῶν, μὲν ἀπὸ τῶν δίφρων τῶν ἀγκυλοπόδων, ἐφ' ὧν καθεζόμενοι χρηματίζουσιν, ἔχουσα τοὔνομα τῆς ἀρχῆς, τὴν δ' ὑποδεεστέραν δημοτικὴν καλοῦσιν· ὅταν δὲ τοὺς ἐντιμοτέρους ἕλωνται, περὶ τῶν ἑτέρων πάλιν τὴν ψῆφον λαμβάνουσιν. ὡς οὖν Μάριος φανερὸς ἦν λειπόμενος ἐν ἐκείνῃ, ταχὺ μεταστὰς αὖθις ᾔτει τὴν ἑτέραν. δόξας δὲ θρασὺς εἶναι καὶ αὐθάδης, ἀπέτυχε· καὶ δυσὶν ἐν ἡμέρᾳ μιᾷ περιπεσὼν ἀποτεύξεσιν, μηδεὶς ἔπαθεν ἄλλος, οὐδὲ μικρὸν ὑφήκατο τοῦ φρονήματος, ὕστερον δ' οὐ πολλῷ στρατηγίαν μετελθὼν ὀλίγον ἐδέησεν ἐκπεσεῖν, ἔσχατος (4) δὲ πάντων ἀναγορευθείς, δίκην ἔσχε δεκασμοῦ. μάλιστα δ' ὑποψίαν παρέσχε Κασσίου Σαβάκωνος οἰκέτης ὀφθεὶς ἐντὸς τῶν δρυφάκτων ἀναμεμειγμένος τοῖς φέρουσι τὰς ψήφους· γὰρ Σαβάκων ἦν ἑταῖρος ἐν τοῖς μάλιστα (5) Μαρίου. κληθεὶς οὖν οὗτος ὑπὸ τῶν δικαστῶν, ἔφη διὰ τὸ καῦμα διψήσας ὕδωρ ψυχρὸν αἰτῆσαι καὶ τὸν οἰκέτην ἔχοντα ποτήριον εἰσελθεῖν πρὸς αὐτόν, εἶτ' εὐθὺς οἴχεσθαι πιόντος. οὗτος μὲν οὖν ὑπὸ τῶν μετὰ ταῦτα τιμητῶν ἐξέπεσε τῆς βουλῆς, ἐπιτήδειος εἶναι παθεῖν τοῦτο (7) δόξας διὰ τὴν ψευδομαρτυρίαν διὰ τὴν ἀκρασίαν· ἐπὶ δὲ τὸν Μάριον καὶ Γάιος Ἑρέννιος μάρτυς εἰσαχθεὶς οὐκ ἔφη πάτριον εἶναι καταμαρτυρεῖν πελατῶν, ἀλλὰ τὸν νόμον ἀφιέναι ταύτης τῆς ἀνάγκης τοὺς πάτρωνας· οὕτως γὰρ οἱ Ῥωμαῖοι τοὺς προστάτας καλοῦσι· τοῦ δ' Ἑρεννίων οἴκου τοὺς Μαρίου γονεῖς καὶ Μάριον αὐτὸν (8) ἐξ ἀρχῆς γεγονέναι πελάτας. ἀποδεξαμένων δὲ τὴν ἀπόρρησιν τῆς μαρτυρίας τῶν δικαστῶν, αὐτὸς ἀντεῖπεν Μάριος πρὸς τὸν Ἑρέννιον, ὡς ὅτε πρῶτον ἄρχων ἀνηγορεύθη τὸν πελάτην ἐκβεβηκώς. ὅπερ ἦν οὐ παντάπασιν ἀληθές· ἀρχὴ γὰρ οὐ πᾶσα τοῦ νέμειν προστάτην ἀπαλλάσσει τοὺς τυχόντας αὐτοὺς καὶ γένος, ἀλλ' τὸν (10) ἀγκυλόποδα δίφρον νόμος δίδωσιν. οὐ μὴν ἀλλὰ ταῖς πρώταις ἡμέραις ἐν τῇ δίκῃ κακῶς πράττων Μάριος καὶ χαλεποῖς χρώμενος τοῖς δικασταῖς, τῇ τελευταίᾳ παραλόγως ἀπέφυγεν ἴσων τῶν ψήφων γενομένων. [5] V. Après son tribunat, il se mit sur les rangs pour la grande édilité; car il y a deux ordres d'édiles : le premier est celui des édiles curules, ainsi nommés des siéges à pieds courbés sur lesquels ils s'asseyent pour donner audience; le second, bien inférieur en dignité, est celui des édiles plébéiens. Après qu'on a élu les grands édiles, on procède tout de suite à l'élection des autres. Marius voyant bien qu'il allait être refusé pour la première édilité, se présenta sur-le-champ pour la seconde. On vit dans cette conduite une obstination et une audace qui le firent encore rejeter. Deux refus essuyés en un jour, ce qui était sans exemple, ne lui firent rien rabattre de sa fierté. Peu de temps après il brigua la préture, et se vit sur le point d'être refusé. Élu enfin le dernier, il fut accusé d'avoir acheté les suffrages. Ce qui l'en fit surtout soupçonner, c'est qu'on avait vu dans les barrières un esclave de Cassius Sabacon au milieu de ceux qui donnaient leurs voix. Sabacon était l'intime ami de Marius; appelé devant les juges et interrogé sur ce fait, il répondit que la chaleur lui ayant causé une soif extrême, il avait demandé de l'eau fraîche; que son esclave lui en avait apporté dans une tasse, et qu'à peine il l'avait eu bue que l'esclave s'était retiré. Cependant il fut chassé du sénat par les premiers censeurs nommés dans ces comices. On jugea qu'il avait mérité cette flétrissure, ou pour avoir fait une fausse déposition, ou pour avoir cédé à son intempérance. Caïus Hérennius fut aussi appelé en témoignage contre Marius; mais il observa qu'il n'était pas d'usage de déposer contre ses clients, et que la loi dispensait les patrons de cette nécessité; c'est le nom sous lequel les Romains désignent les protecteurs : or, la famille de Marius, et Marius lui-même, avaient été de tout temps les clients de la famille des Hérennius. Les juges reçurent cette excuse ; mais Marius s'opposa à ce qu'elle filt admise ; il soutint que, du moment qu'il avait été nominé à une charge publique, sa clientèle avait cessé; ce qui n'était cependant pas tout à fait vrai, car toute magistrature ne dispense pas les clients eux-mêmes, ni leurs descendants, de leurs devoirs envers les patrons : ce privilége n'est attaché qu'aux charges qui donnent le droit de chaise curule : aussi, les premiers jours, l'affaire de Marius allait-elle mal, et les juges ne se montraient pas favorablement disposés pour lui. Cependant, contre l'attente du public, il fut absous le dernier jour, parce que les suffrages se trouvèrent partagés.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007