[33] Οὗτος ὁ πόλεμος τοῖς πάθεσι ποικίλος γενόμενος καὶ
ταῖς τύχαις πολυτροπώτατος, ὅσον Σύλλᾳ προσέθηκε (2) δόξης
καὶ δυνάμεως, τοσοῦτον ἀφεῖλε Μαρίου. βραδὺς γὰρ ἐφάνη
ταῖς ἐπιβολαῖς, ὄκνου τε περὶ πάντα καὶ μελλήσεως ὑπόπλεως,
εἴτε τοῦ γήρως τὸ δραστήριον ἐκεῖνο καὶ θερμὸν ἐν αὐτῷ
κατασβεννύντος - ἑξηκοστὸν γὰρ ἤδη καὶ πέμπτον ἔτος
ὑπερέβαλλεν - εἴθ', ὡς αὐτὸς ἔλεγε, περὶ νεῦρα γεγονὼς
νοσώδης καὶ σώματι δύσεργος ὢν ὑπέμενε (3) παρὰ δύναμιν
αἰσχύνῃ τὰς στρατείας. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τότε μάχῃ τε μεγάλῃ
νικήσας, ἑξακισχιλίους ἀνεῖλε τῶν πολεμίων καὶ λαβὴν οὐδαμῇ
παρέσχεν αὐτοῖς, ἀλλὰ καὶ περιταφρευόμενος ἠνέσχετο καὶ
χλευαζόμενος καὶ <προ>καλούμενος οὐ παρωξύνθη. λέγεται
δὲ Ποπαιδίου Σίλωνος, ὃς μέγιστον εἶχε τῶν πολεμίων ἀξίωμα
καὶ δύναμιν, εἰπόντος πρὸς αὐτόν "εἰ μέγας εἶ στρατηγὸς ὦ
Μάριε, διαγώνισαι καταβάς", ἀποκρίνασθαι· "σὺ μὲν οὖν, εἰ
μέγας εἶ στρατηγός, ἀνάγκασόν με διαγωνίσασθαι μὴ (5)
βουλόμενον." πάλιν δέ ποτε τῶν μὲν πολεμίων καιρὸν
ἐπιχειρήσεως παραδιδόντων, τῶν δὲ Ῥωμαίων
ἀποδειλιασάντων, ὡς ἀνεχώρησαν ἀμφότεροι, συναγαγὼν εἰς
(6) ἐκκλησίαν τοὺς στρατιώτας "ἀπορῶ" φησὶ "πότερον εἴπω
τοὺς πολεμίους ἀνανδροτέρους ἢ ὑμᾶς· οὔτε γὰρ ἐκεῖνοι τὸν
νῶτον ὑμῶν οὔθ' ὑμεῖς ἐκείνων τὸ ἰνίον ἰδεῖν ἐδυνήθητε." τέλος
δ' ἀφῆκε τὴν στρατηγίαν ὡς ἐξαδυνατῶν τῷ σώματι διὰ τὴν
ἀσθένειαν.
| [33] Cette guerre, si féconde en événements, si variée dans ses succès,
accrut autant la gloire et la puissance de Sylla qu'elle diminua celle de Marius. Celui-ci
se montra lent et irrésolu dans tout ce qu'il entreprit, cherchant toujours à différer :
soit que, parvenu à plus de soixante-cinq ans, la vieillesse eût éteint son activité et
sa chaleur ordinaires ; soit, comme il le disait lui-même, que des maux de nerfs dont
il était travaillé l'empêchassent d'agir avec liberté, il ne soutint les fatigues de cette
guerre, qui étaient au-dessus de ses forces, que par honte de rester oisif. Il ne laissa
pas cependant de remporter une grande victoire, où il tua six mille hommes aux
ennemis; dans toute cette guerre, il ne leur donna jamais aucune prise sur lui; on eut
beau l'environner de tranchées, l'accabler de railleries, le provoquer au combat, il fut
toujours maître de lui-même. On dit à ce sujet que Popédius Silo, le premier des
généraux ennemis en considération et en puissance, lui ayant dit un jour : « Marius,
si tu es un si grand capitaine, viens combattre contre nous. — Et toi-même, lui
répondit Marius, si tu es un si grand capitaise, force-moi de combattre malgré moi. »
Une autre fois les ennemis lui ayant donné la plus belle occasion de les attaquer, et
les Romains l'ayant manquée par timidité, Marius, après que les deux partis furent
rentrés dans leurs camps, fit assembler ses soldats. « Je ne sais, leur dit-il, qui des
ennemis ou de vous je dois appeler les plus lâches; ils n'ont pas osé vous regarder
quand vous avez tourné le dos, et vous avez craint de les regarder par derrière. »
Enfin, sa faiblesse l'empêchant d'agir de sa personne, il quitta le commandement.
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