HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] Ταῦτα Ῥωμαῖοι πυνθανόμενοι πολλαχόθεν, ἐκάλουν Μάριον ἐπὶ τὴν στρατηγίαν, καὶ τὸ δεύτερον ὕπατος ἀπεδείχθη, τοῦ μὲν νόμου κωλύοντος ἀπόντα καὶ μὴ διαλιπόντα χρόνον ὡρισμένον αὖθις αἱρεῖσθαι, τοῦ δὲ (2) δήμου τοὺς ἀντιλέγοντας ἐκβαλόντος. ἡγοῦντο γὰρ οὔτε νῦν πρῶτον εἴξειν τῷ συμφέροντι τὸν νόμον, οὔτ' ἀλογωτέραν εἶναι τὴν παροῦσαν αἰτίαν ἐκείνης, δι' ἣν τὸν Σκιπίωνα παρὰ τοὺς νόμους ὕπατον ἀπέδειξαν, οὐ φοβούμενοι τὴν ἑαυτῶν ἀποβαλεῖν, ἀλλὰ τὴν Καρχηδονίων (3) ἐπιθυμοῦντες ἀνελεῖν. ταῦτ' ἔδοξε, καὶ Μάριος ἐκ Λιβύης μετὰ τοῦ στρατεύματος διακομισθείς, αὐταῖς Καλάνδαις Ἰανουαρίαις, ἣν ἔτους ἀρχὴν ἄγουσι Ῥωμαῖοι, τήν θ' ὑπατείαν ἀνέλαβε καὶ τὸν θρίαμβον εἰσήλασεν, ἄπιστον ἐπιδειξάμενος θέαμα Ῥωμαίοις Ἰουγούρθαν αἰχμάλωτον, οὗ ζῶντος οὐδ' ἂν εἷς ἤλπισε πολεμῶν κρατῆσαι· οὕτω τις ἦν ποικίλος ἀνὴρ τύχαις ὁμιλῆσαι, καὶ (4) πανουργίᾳ πολλῇ μεμειγμένον ἔχων τὸ θυμοειδές. ἀλλ' ἐξέστη γε πομπευθεὶς ὡς λέγουσι τότε τοῦ φρονεῖν, καὶ μετὰ τὸν θρίαμβον εἰς τὸ δεσμωτήριον ἐμπεσών, ὡς οἱ μὲν αὐτοῦ βίᾳ περιέρρηξαν τὸν χιτωνίσκον, οἱ δὲ σπεύδοντες ἀφελέσθαι βίᾳ τὸ χρυσοῦν ἐλλόβιον ἅμα τὸν λοβὸν συναπέρρηξαν, ὠσθεὶς δὲ γυμνὸς εἰς τὸ βάραθρον κατεβλήθη, μεστὸς ὢν ταραχῆς καὶ διασεσηρώς "Ἡράκλεις" εἶπεν, "ὡς ψυχρὸν ὑμῶν τὸ βαλανεῖον." ἀλλὰ τοῦτον μὲν ἓξ ἡμέραις ζυγομαχήσαντα τῷ λιμῷ καὶ μέχρι τῆς ἐσχάτης ὥρας ἐκκρεμασθέντα τῆς τοῦ ζῆν ἐπιθυμίας (6) εἶχεν ἀξία δίκη τῶν ἀσεβημάτων. ἐν δὲ τῷ θριάμβῳ κομισθῆναι λέγουσι χρυσοῦ μὲν ἑπτὰ καὶ τρισχιλίας λίτρας, ἀργύρου δ' ἀσήμου πεντακισχιλίας ἑπτακοσίας ἑβδομήκοντα πέντε, νομίσματος δὲ δραχμὰς ἑπτακισχιλίας ἐπὶ (7) μυριάσιν ὀκτὼ καὶ εἴκοσι. μετὰ δὲ τὴν πομπὴν Μάριος σύγκλητον ἤθροισεν ἐν Καπετωλίῳ, καὶ παρῆλθε μὲν εἴτε λαθὼν αὑτὸν εἴτε τῇ τύχῃ χρώμενος ἀγροικότερον ἐν τῇ θριαμβικῇ σκευῇ, ταχὺ δὲ τὴν βουλὴν ἀχθεσθεῖσαν αἰσθόμενος, ἐξανέστη καὶ μεταλαβὼν τὴν περιπόρφυρον αὖθις <εἰς>ῆλθεν. [12] Les Romains, à qui la nouvelle de cette résolution venait de toutes parts, appelèrent Marius à la conduite de cette guerre, et le nommèrent consul pour la seconde fois, quoiqu'il fût défendu d'élire quelqu'un qui serait absent, et qui n'aurait pas mis entre les deux consulats l'intervalle prescrit par la loi. Ceux qui voulurent s'opposer à son élection, en alléguant cette défense, furent repoussés par le peuple. « Ce n'était pas, disait-on, la première fois que la loi cédait à l'utilité publique; et le motif qui y faisait déroger en cette circonstance n'était pas moins pressant que celui qui avait déterminé leurs ancêtres à nommer, contre les lois, Scipion consul; et lorsqu'ils l'avaient élu, ils n'avaient pas à craindre la ruine de leur ville; ils ne voulaient que détruire Carthage. » Le peuple donc passa outre, et confirma sa nomination. XIII. Marius ayant ramené son armée d'Afrique, prit possession du consulat le premier jour de janvier, jour où commence l'année romaine; il entra dans Rome en triomphe, et fit voir aux Romains un spectacle qu'ils avaient peine à croire : c'était Jugurtha captif. Personne n'aurait osé se flatter de voir finir cette guerre du vivant de ce prince, tant il savait se plier avec souplesse à toutes les variations de la fortune ! tant son courage était secondé par sa finesse ! On dit que pendant la marche du triomphe, il perdit le sens, et que, la pompe finie, il fut conduit dans une prison où les licteurs, pressés d'avoir sa dépouille, déchirèrent sa robe, et lui arrachèrent les deux bouts des oreilles pour avoir les anneaux d'or qu'il y portait. Jeté nu dans un cachot, ayant l'esprit aliéné, il dit en souriant : "Par Hercule, que vos étuves sont froides!" Après avoir lutté six jours entiers contre la faim, en conservant toujours le désir et l'espérance de vivre, il trouva enfin, dans une mort misérable, la juste punition de ses forfaits. On porta, dit-on, dans ce triomphe, trois mille sept livres pesant d'or, cinq mille sept cent soixante-quinze d'argent, et dix- sept mille vingt-huit drachmes d'espèces monnayées. XIV. Marius, après son triomphe, assembla le sénat; et, soit distraction, soit abus insolent de sa fortune, il entra dans la salle avec sa robe de triomphateur; mais s'étant aperçu sur-le-champ de l'indignation de tout le sénat, il sortit ; et ayant remis sa robe prétexte, il revint prendre sa place.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007