HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Propos de table, livre VI

Chapitre 4

  Chapitre 4

[6,4] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Δ Διὰ τίν´ αἰτίαν τὸ φρεατιαῖον ὕδωρ ἀρυσθέν, ἐὰν ἐν αὐτῷ τῷ τοῦ φρέατος ἀέρι νυκτερεύσῃ, ψυχρότερον γίνεται Ψυχροπότῃ ξένῳ τρυφῶντι παρεσκεύασαν οἱ θεράποντες τοῦ ἐκ φρέατος ὕδωρ ψυχρότερον· ἀρυσάμενοι γὰρ ἀγγείῳ καὶ κρεμάσαντες τὸ ἀγγεῖον ἐν τῷ φρέατι τῆς πηγῆς μὴ ἁπτόμενον εἴασαν ἐπινυκτερεῦσαι, καὶ πρὸς τὸ δεῖπνον ἐκομίζετο τοῦ προσφάτου ψυχρότερον. ἦν δ´ ξένος φιλόλογος ἐπιεικῶς, καὶ τοῦτ´ ἔφη λαβεῖν ἐκ τῶν Ἀριστοτέλους (fr. 216) μετὰ λόγου κείμενον· εἶναι δὲ τοιόνδε τὸν λόγον. πᾶν ὕδωρ προθερμανθὲν ψύχεται μᾶλλον, ὥσπερ τὸ τοῖς βασιλεῦσι παρασκευαζόμενον· ὅταν γὰρ ἑψηθῇ μέχρι ζέσεως, περισωρεύουσι τῷ ἀγγείῳ χιόνα πολλὴν καὶ γίνεται ψυχρότερον· ὥσπερ ἀμέλει καὶ τὰ ἡμέτερα σώματα λουσαμένων περιψύχεται μᾶλλον· γὰρ ὑπὸ τῆς θερμότητος ἄνεσις πολύπορον τὸ σῶμα καὶ μανὸν ἀπειργασμένη πολὺν δέχεται τὸν ἔξωθεν ἀέρα καὶ βιαιοτέραν ποιεῖ τὴν μεταβολήν· ὅταν οὖν ἀποσπασθῇ {ὑπὸ} τῆς πηγῆς τὸ ὕδωρ, ἐν τῷ ἀέρι, προθερμανθέν, περιψύχεται ταχέως. Τὸν μὲν οὖν ξένον ἐπῃνέσαμεν ὡς ἀνδρικῶς καταμνημονεύσαντα· περὶ δὲ τοῦ λόγου διηποροῦμεν. γὰρ ἀήρ, ἐν κρέμαται τὸ ἀγγεῖον, εἰ μὲν ψυχρός ἐστι, πῶς θερμαίνει τὸ ὕδωρ; εἰ δὲ θερμός, πῶς περιψύχει πάλιν; ἄλογον γὰρ ὑπὸ τοῦ αὐτοῦ τὸ αὐτὸ πάσχειν τὰ ἐναντία, μηδεμιᾶς διαφορᾶς γενομένης. σιωπῶντος δ´ αὐτοῦ καὶ διαποροῦντος, οὐδὲν ἔφην δεῖν περὶ τοῦ ἀέρος διαπορεῖν· γὰρ αἴσθησις λέγει ὅτι ψυχρός ἐστι, καὶ μάλιστά γ´ ἐν βάθει φρεάτων· ὥστ´ ἀμήχανον ὑπ´ ἀέρος ψυχροῦ θερμαίνεσθαι τὸ ὕδωρ· ἀλλὰ μᾶλλον ψυχρὸς οὗτος ἀὴρ τὴν μὲν πηγὴν διὰ πλῆθος οὐ δύναται μεταβάλλειν, ἂν δέ τις ἀφαιρῇ κατ´ ὀλίγον, μᾶλλον κρατῶν περιψύξει. [6,4] QUESTION IV : Pourquoi l'eau tirée d'un puits, si on la laisse toute la nuit dans l'air même du puits, en devient plus froide. PERSONNAGES DU DIALOGUE : UN HÔTE - PLUTARQUE - AUTRES ASSISTANTS. 1. Nous avions un hôte, plein de sensualité, qui aimait à boire frais, et ses gens lui ménagèrent de l'eau de puits absolument froide. En effet , après en avoir tiré dans un seau et avoir suspendu ce seau dans l'intérieur du puits sans qu'il touchât la surface de la nappe d'eau, ils l'y laissèrent passer la nuit : de telle sorte que quand on l'apporta au souper, l'eau en était plus fraîche que celle qu'on venait de puiser. Or cet étranger était un homme convenablement instruit, et il nous raconta qu'il avait pris cette recette dans Aristote, ajoutant qu'elle était raisonnée. « Voici l'explication, ajouta-t-il. Toute eau qui a été d'abord chauffée en devient plus froide. Ainsi, celle que l'on prépare pour les rois a été au préalable mise sur le feu jusqu'à ce qu'elle atteigne l'ébullition ; puis on amasse force neige autour du vase qui la contient, et elle devient beaucoup plus froide. Il en est de même pour notre corps. Après que nous nous sommes baignés, nous sentons davantage le froid. La relaxation que la chaleur a produite dans les pores, si multipliés, fait de ceux-ci une sorte de crible. L'air extérieur y est reçu en grande quantité, et détermine un changement plus brusque dans la température. Quand donc l'eau qu'on vient de puiser a été réchauffée par l'air ambiant, elle se refroidit avec plus de rapidité. 2. Nous donnâmes des éloges à notre hôte, qui avait si vaillamment utilisé ses souvenirs; mais l'explication ne nous tirait pas d'embarras. En effet, ou bien l'air au milieu duquel l'eau est suspendue se trouve froid, et alors comment la réchauffe-t-il? ou bien il est chaud, et alors comment peut-il ensuite la refroidir? Il y a inconséquence à supposer qu'une cause identique produise des effets contraires, toutes choses restant les mêmes. Comme il se taisait et ne trouvait rien à répondre : « Pour ce qui est de l'air, lui dis-je, il n'y a pas lieu d'être embarrassé : nos sensations propres nous disent qu'il est froid, et surtout au fond des puits; par conséquent, il est impossible qu'étant froid il réchauffe l'eau. Mais il est plus probable que si cet air froid n'est pas capable de changer la température de toute l'eau du puits parce qu'elle est en trop grande quantité, il est probable, dis-je, que quand on n'en tire qu'un seau, ce même air en a plus facilement raison et qu'il la refroidit davantage."


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Dernière mise à jour : 7/12/2005