| [20] Βραχέα δὲ προσθεὶς ἔτι περιγράψω τὰς
 ὑποθήκας. πρὸ πάντων γὰρ δεῖ τοὺς πατέρας τῷ
 μηδὲν ἁμαρτάνειν ἀλλὰ πάνθ´ ἃ δεῖ πράττειν ἐναργὲς
 αὑτοὺς παράδειγμα τοῖς τέκνοις παρέχειν, ἵνα
 πρὸς τὸν τούτων βίον ὥσπερ κάτοπτρον ἀποβλέποντες
 ἀποτρέπωνται τῶν αἰσχρῶν ἔργων καὶ λόγων.
 ὡς οἵτινες τοῖς ἁμαρτάνουσιν υἱοῖς ἐπιτιμῶντες
 τοῖς αὐτοῖς ἁμαρτήμασι περιπίπτουσιν, ἐπὶ τῷ
 ἐκείνων ὀνόματι λανθάνουσιν ἑαυτῶν κατήγοροι
 γιγνόμενοι· τὸ δ´ ὅλον φαύλως ζῶντες οὐδὲ τοῖς
 δούλοις παρρησίαν ἄγουσιν ἐπιτιμᾶν, μή τί γε
 τοῖς υἱοῖς. χωρὶς δὲ τούτων γένοιντ´ ἂν αὐτοῖς
 τῶν ἀδικημάτων σύμβουλοι καὶ διδάσκαλοι. ὅπου
 γὰρ γέροντές εἰσιν ἀναίσχυντοι, ἐνταῦθ´ ἀνάγκη
 καὶ νέους ἀναιδεστάτους εἶναι.
 Πειρατέον οὖν εἰς τὸν τῶν τέκνων σωφρονισμὸν
 πάνθ´ ὅσα προσῆκεν ἐπιτηδεύειν, ζηλώσαντας
 Εὐρυδίκην, ἥτις Ἰλλυρὶς οὖσα καὶ τριβάρβαρος,
 ὅμως ἐπὶ τῇ μαθήσει τῶν τέκνων ὀψὲ τῆς ἡλικίας
 ἥψατο παιδείας. ἱκανῶς δ´ αὐτῆς τὴν φιλοτεκνίαν
 σημαίνει τοὐπίγραμμα, ὅπερ ἀνέθηκε Μούσαις.
 Εὐρυδίκη Ἱεραπολιῆτις τόνδ´ ἀνέθηκε
 Μούσαις εὔιστον ψυχῇ ἑλοῦσα πόθον.
 γράμματα γὰρ μνημεῖα λόγων μήτηρ γεγαυῖα
 παίδων ἡβώντων ἐξεπόνησε μαθεῖν.
  Τὸ μὲν οὖν πάσας τὰς προειρημένας συμπεριλαβεῖν
 εὐχῆς ἴσως ἢ παραινέσεως ἔργον ἐστί· τὸ
 δὲ τὰς πλείους ζηλῶσαι καὶ αὐτὸ μὲν εὐμοιρίας
 δεόμενόν ἐστι καὶ πολλῆς ἐπιμελείας, ἀνυστὸν δ´
 οὖν ἀνθρωπίνῃ φύσει καθέστηκεν.
 | [20] Quelques mots encore, et j'aurai parcouru le cercle
complet de mes recommandations. Avant tout il importe 
que les pères, par l'abstention de la moindre faute et par 
l'accomplissement parfait de leurs devoirs, présentent un 
modèle frappant à leurs fils, pour que ces derniers, portant 
les yeux sur la conduite paternelle comme sur un miroir, 
se détournent des actes et des discours honteux. Ceux qui 
réprimandent leurs enfants sur les fautes qu'ils commettent 
eux-mêmes ne s'aperçoivent pas qu'en accusant 
leurs fils ils deviennent leurs propres accusateurs. Quand 
on mène une conduite complétement mauvaise on s'interdit 
le droit d'adresser en toute franchise des reproches 
même à ses esclaves, à plus forte raison à ses enfants. Il y 
a plus : on devient pour ceux-ci un conseiller, un précepteur 
de vices. Car, là où les jeunes gens manquent de pudeur, 
c'est que là, infailliblement, les vieillards avaient 
abjuré toute réserve.
Il faut donc apporter à la bonne éducation des enfants 
toute la moralité convenable, et lutter d'émulation avec 
Eurydice. Bien qu'elle fût Illyrienne et trois fois barbare, 
elle voulut, afin que ses enfants devinssent des hommes 
instruits, s'appliquer elle-même à l'étude dans un âge avancé; 
et la tendresse qu'elle leur portait se trouve suffisamment 
indiquée par l'épigramme qu'elle consacra aux Muses :
"Eurydice aux neuf soeurs, d'un zèle studieux, 
Dans Hiérapolis consacra cet hommage.
Pour aider ses enfants, bien qu'avancée en âge 
Elle voulut apprendre et s'instruire avec eux".
Suivre exactement tous les préceptes contenus dans ces 
pages n'est peut-être possible qu'en voeu; s'efforcer d'en 
accomplir le plus grand nombre est une oeuvre qui elle-même 
demande une nature privilégiée et une grande sollicitude; 
mais enfin, cette tâche n'est pas au-dessus de ce 
que peut réaliser l'humaine nature.
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