HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Les Ennéades, IV, livre IV

Chapitre 43

 Chapitre 43

[4,4,43] δὲ σπουδαῖος πῶς ὑπὸ γοητείας καὶ φαρμάκων; τῇ μὲν ψυχῇ ἀπαθὴς εἰς γοήτευσιν, καὶ οὐκ ἂν τὸ λογικὸν αὐτοῦ πάθοι, οὐδ´ ἂν μεταδοξάσειε· τὸ δὲ ὅσον τοῦ παντὸς ἐν αὐτῷ ἄλογον, κατὰ τοῦτο πάθοι ἄν, μᾶλλον δὲ τοῦτο πάθοι ἄν· ἀλλ´ οὐκ ἔρωτας ἐκ φαρμάκων, εἴπερ τὸ ἐρᾶν ἐπινευούσης καὶ τῆς ψυχῆς τῆς ἄλλης τῷ τῆς ἄλλης παθήματι. Ὥσπερ δὲ ἐπῳδαῖς τὸ ἄλογον πάσχει, οὕτω καὶ αὐτὸς ἀντᾴδων καὶ ἀντεπᾴδων τὰς ἐκεῖ δυνάμεις ἀναλύσει. Θάνατον δὲ ἐκ τοιούτων νόσους ὅσα σωματικὰ πάθοι ἄν· τὸ γὰρ μέρος τοῦ παντὸς ὑπὸ μέρους ἄλλου τοῦ παντὸς πάθοι ἄν, αὐτὸς δὲ ἀβλαβής. Τὸ δὲ μὴ εὐθύς, ἀλλ´ ὕστερον, οὐκ ἀποστατεῖ φύσεως. Δαίμονες δὲ οὐκ ἀπαθεῖς οὐδ´ αὐτοὶ τῷ ἀλόγῳ· μνήμας δὲ καὶ αἰσθήσεις τούτοις οὐκ ἄτοπον διδόναι καὶ θέλγεσθαι φυσικῶς ἀγομένους καὶ κατακούειν καλούντων τοὺς αὐτῶν ἐγγυτέρω τῶν τῇδε καὶ ὅσῳ πρὸς τὰ τῇδε. Πᾶν γὰρ τὸ πρὸς ἄλλο γοητεύεται ὑπ´ ἄλλου· πρὸς γάρ ἐστιν, ἐκεῖνο γοητεύει καὶ ἄγει αὐτό· μόνον δὲ τὸ πρὸς αὐτὸ ἀγοήτευτον. Διὸ καὶ πᾶσα πρᾶξις γεγοήτευται καὶ πᾶς τοῦ πρακτικοῦ βίος· κινεῖται γὰρ πρὸς ταῦτα, θέλγει αὐτόν. Ὅθεν καὶ τὸ <εὐπρόσωπος γὰρ τοῦ μεγαλήτορος Ἐρεχθέως δῆμος>. Τί γὰρ μαθών τις πρὸς ἄλλο ἔχει; ἑλκόμενος οὐ μάγων τέχναις, ἀλλὰ τῆς φύσεως, τῆς ἀπάτης δούσης καὶ συναψάσης ἄλλο πρὸς ἄλλο οὐ τοῖς τόποις, ἀλλ´ οἷς ἔδωκε φίλτροις. [4,4,43] Comment le sage pourra-t-il échapper à l'action des enchantements et des philtres employés par la magie? — Son âme y échappe complètement : sa raison est impassible et ne peut être amenée à changer d'opinion. Le sage ne peut donc pâtir que par la partie irraisonnable qu'il reçoit de l'univers ; c'est cette partie seule qui pâtit. Mais il ne subira pas les amours inspirés par les philtres, parce que l'amour suppose le penchant d'une âme à éprouver ce qu'éprouve une autre âme. Comme les enchantements agissent sur la partie irraisonnable de l'âme, on détruira leur puissance en les combattant et en leur résistant par d'autres enchantements. On peut donc, par suite d'enchantements, éprouver des maladies, la mort même, et en général toutes les affections relatives au corps. Toute partie de l'univers est sujette à éprouver une affection causée en elle par une autre partie ou par l'univers même (à l'exception du sage, qui reste impassible) ; elle peut aussi, sans qu'il y ait là rien de contraire à la nature, n'éprouver cette affection qu'au bout de quelque temps. Les démons eux-mêmes peuvent pâtir par leur partie irraisonnable. On a le droit d'admettre qu'ils ont de la mémoire et des sens, qu'ils sont susceptibles par leur nature d'être charmés, d'être amenés à certains actes et d'entendre les vœux qu'on leur adresse. Les démons soumis à cette influence sont ceux qui se rapprochent des hommes, et ils y sont d'autant plus soumis qu'ils s'en rapprochent davantage. Tout être qui a quelque relation avec un autre peut être ensorcelé par lui ; il est ensorcelé et attiré par l'être avec lequel il est en rapport. Il n'y a que l'être concentré en lui-même {par la contemplation du monde intelligible} qui ne puisse être ensorcelé. La magie exerce son influence sur toute action et sur toute vie active : car la vie active se porte vers les choses qui l'enchantent. De là cette parole: «Le peuple du magnanime Érechthée est remarquable par la beauté du visage. » Mais qu'éprouve un être dans ses relations avec un autre? Il est entraîné vers lui, non par l'art de la magie, mais par la séduction qu'exerce la nature, qui harmonise et unit deux êtres en les joignant l'un à l'autre, non par le lieu, mais par la puissance des philtres qu'elle emploie.


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Dernière mise à jour : 14/05/2010