HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Les Ennéades, IV, livre IV

Chapitre 4

 Chapitre 4

[4,4,4] Ἐκεῖ μὲν οὖν καὶ τἀγαθὸν διὰ νοῦ ὁρᾷ, οὐ γὰρ στέγεται ἐκεῖνο, ὥστε μὴ διελθεῖν εἰς αὐτήν· ἐπεὶ μὴ σῶμα τὸ μεταξὺ ὥστε ἐμποδίζειν· καίτοι καὶ σωμάτων μεταξὺ πολλαχῇ εἰς τὰ τρίτα ἀπὸ τῶν πρώτων ἄφιξις. Εἰ δὲ πρὸς τὰ κάτω δοίη αὑτήν, ἀναλόγως τῇ μνήμῃ καὶ τῇ φαντασίᾳ ἔχει ἠθέλησε. Διὸ μνήμη, καὶ ὅταν τῶν ἀρίστων , οὐκ ἄριστον. Δεῖ δὲ τὴν μνήμην λαμβάνειν οὐ μόνον ἐν τῷ οἷον αἰσθάνεσθαι ὅτι μνημονεύει, ἀλλὰ καὶ ὅταν διακέηται κατὰ τὰ πρόσθεν παθήματα θεάματα. Γένοιτο γὰρ ἄν, καὶ μὴ παρακολουθοῦντα ὅτι ἔχει, ἔχειν παρ´ αὐτῷ ἰσχυροτέρως εἰ εἰδείη. Εἰδὼς μὲν γὰρ τάχα ἂν ὡς ἄλλο ἔχοι ἄλλος αὐτὸς ὤν, ἀγνοῶν δὲ ὅτι ἔχει κινδυνεύει εἶναι ἔχει· δὴ πάθημα μᾶλλον πεσεῖν ποιεῖ τὴν ψυχήν. Ἀλλ´ εἰ ἀφισταμένη τοῦ ἐκεῖ τόπου ἀναφέρει τὰς μνήμας ὁπωσοῦν, εἶχε κἀκεῖ. δυνάμει· δὲ ἐνέργεια ἐκείνων ἠφάνιζε τὴν μνήμην. Οὐ γὰρ ὡς κείμενοι ἦσαν τύποι, ἵνα ἂν ἴσως ἄτοπον τὸ συμβαῖνον, ἀλλ´ δύναμις ἦν ἀφεθεῖσα ὕστερον εἰς ἐνέργειαν. Παυσαμένης οὖν τῆς ἐν τῷ νοητῷ ἐνεργείας, εἶδεν πρότερον ψυχή, πρὶν ἐκεῖ γενέσθαι, ἰδοῦσα ἦν. [4,4,4] Dans le monde intelligible, l'âme voit le Bien par l'intelligence : car l'intelligence ne l'empêche pas de parvenir jusqu'au Bien. Entre l'âme et le Bien, l'intermédiaire n'est pas le corps, qui ne pourrait être qu'un obstacle : car si les corps peuvent jamais servir d'intermédiaires, ce n'est que lorsqu'il s'agit de descendre des premiers principes aux choses qui occupent le troisième rang. Quand l'âme s'occupe des objets inférieurs, elle possède conformément à sa mémoire et à son imagination ce qu'elle voulait posséder. Aussi la mémoire, s'appliquât-elle aux meilleures choses, n'est cependant pas ce qu'il y a de meilleur: car elle ne consiste pas seulement à sentir qu'on se souvient, mais encore à se trouver dans une disposition conforme aux affections, aux intuitions antérieures dont on se souvient. Or, il peut arriver que l'âme possède une chose sans en avoir conscience, qu'elle la possède même alors mieux que si elle en avait conscience: en effet, quand elle en a conscience, elle la possède comme une chose qui lui est étrangère, et dont elle se distingue ; quand au contraire elle n'en a pas conscience, elle est ce qu'elle possède, et c'est surtout cette dernière disposition qui la fait déchoir {en la rendant conforme aux choses sensibles, quand elle y applique son imagination}. Si l'âme, en quittant le monde intelligible, en emporte avec elle des souvenirs, c'est que dans ce monde elle possédait déjà la mémoire à certain degré ; mais cette puissance y était éclipsée par la pensée des choses intelligibles. Il serait absurde de prétendre que ces dernières se trouvaient dans l'âme à l'état de simples images; elles y constituaient au contraire une puissance {intellectuelle} qui a passé ensuite à l'état d'acte. Quand l'âme vient à cesser de s'appliquer à la contemplation des intelligibles, elle ne voit plus que ce qu'elle voyait auparavant {c'est-à-dire les choses sensibles}.


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Dernière mise à jour : 14/05/2010