HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Les Ennéades, IV, livre IV

Chapitre 31

 Chapitre 31

[4,4,31] Καθόλου τοίνυν τὰς ποιήσεις ληπτέον ἁπάσας καὶ τὰς πείσεις, ὅσαι γίνονται ἐν τῷ παντὶ κόσμῳ, τάς τε λεγομένας φύσει, καὶ ὅσαι τέχνῃ γίνονται· καὶ τῶν φύσει τὰς μὲν φατέον ἐκ τοῦ παντὸς γίνεσθαι εἰς τὰ μέρη καὶ ἐκ τῶν μερῶν εἰς τὸ πᾶν μερῶν εἰς μέρη, τὰς δὲ τέχνῃ γινομένας τῆς τέχνης, ὥσπερ ἤρξατο, ἐν τοῖς τεχνητοῖς τελευτώσης, προσχρωμένης δυνάμεσι φυσικαῖς εἰς ἔργων φυσικῶν ποιήσεις τε καὶ πείσεις. Τὰς μὲν οὖν τοῦ ὅλου λέγω, ὅσα τε φορὰ πᾶσα ποιεῖ εἰς αὐτὴν καὶ εἰς τὰ μέρηκινουμένη γὰρ καὶ αὐτὴν διατίθησί πως καὶ τὰ μέρη αὐτῆςτά τε ἐν αὐτῇ τῇ φορᾷ καὶ ὅσα δίδωσι τοῖς ἐπὶ γῆς· μερῶν δὲ πρὸς μέρη πείσειςκαὶ ποιήσειςεὔδηλοί που παντί, ἡλίου τε πρός τε τὰ ἄλλα σχέσεις {καὶ ποιήσεις} καὶ πρὸς τὰ ἐπὶ γῆς καὶ τὰ ἐν τοῖς ἄλλοις στοιχείοις αὐτοῦ τε καὶ τῶν ἄλλων καὶ τῶν ἐπὶ γῆς καὶ ἐν τοῖς ἄλλοιςπερὶ ὧν ἑκάστου ἐξεταστέον. Τέχναι δὲ αἱ μὲν οἰκίαν ποιοῦσαι καὶ τὰ ἄλλα τεχνητὰ εἰς τοιοῦτον ἔληξαν· ἰατρικὴ δὲ καὶ γεωργία καὶ αἱ τοιαῦται ὑπηρετικαὶ καὶ βοήθειαν εἰς τὰ φύσει εἰσφερόμεναι, ὡς κατὰ φύσιν ἔχειν· ῥητορείαν δὲ καὶ μουσικὴν καὶ πᾶσαν ψυχαγωγίαν πρὸς τὸ βέλτιον πρὸς τὸ χεῖρον ἄγειν ἀλλοιούσας, ἐν αἷς ζητητέον, ὅσαι αἱ τέχναι καὶ τίνα τὴν δύναμιν ἔχουσι· καί, εἴπερ οἷόν τε, ἐν τούτοις ἅπασι τοῖς πρὸς τὴν παροῦσαν χρείαν ἡμῖν καὶ τὸ διατί ἐφ´ ὅσον δυνατὸν πραγματευτέον. Ὅτι μὲν οὖν φορὰ ποιεῖ, αὑτὴν μὲν πρῶτον διαφόρως διατιθεῖσα καὶ τὰ ἐντὸς αὐτῆς, ἀναμφισβητήτως μὲν τὰ ἐπίγεια οὐ μόνον τοῖς σώμασιν, ἀλλὰ καὶ ταῖς τῆς ψυχῆς διαθέσεσι, καὶ τῶν μερῶν ἕκαστον εἰς τὰ ἐπίγεια καὶ ὅλως τὰ κάτω ποιεῖ, πολλαχῇ δῆλον. Εἰ δὲ καὶ ταῦτα εἰς ἐκεῖνα, ὕστερον· νῦν δὲ τὰ πᾶσιν τοῖς πλείστοις συγχωρούμενα ἐάσαντες οὕτως ἔχειν, ὅσα διὰ λόγου φανεῖται, πειρατέον λέγειν τὸν τρόπον ἐξ ἀρχῆς τῆς ποιήσεως λαβόντας. Οὐ γὰρ μόνον θερμὰ καὶ ψυχρὰ καὶ τὰ τοιαῦτα, δὴ ποιότητες πρῶται τῶν στοιχείων λέγονται, οὐδ´ ὅσαι ἐκ τῆς τούτων μίξεως ποιεῖν λεκτέον οὐδὲ πάντα τὸν ἥλιον θερμότητι, ψύξει δὲ ἄλλον τινάτί γὰρ ἂν ψυχρὸν εἴη ἐν οὐρανίῳ καὶ πυρίνῳ σώματι; — οὐδ´ ἄλλον ὑγρῷ πυρί. Οὕτω τε γὰρ οὐδὲ τὴν διαφορὰν αὐτῶν λαβεῖν οἷόν τε. Πολλὰ δὲ καὶ τῶν γινομένων εἰς τούτων τι οὐχ οἷόν τε ἀναγαγεῖν. Οὐδὲ γὰρ εἴ τις τὰς τῶν ἠθῶν διαφορὰς δοίη αὐτοῖς κατὰ τὰς τῶν σωμάτων κράσεις διὰ ψυχρότητα ἐπικρατοῦσαν διὰ θερμότητα τοιαύταςπῶς ἂν φθόνους ζηλοτυπίας πανουργίας εἰς ταῦτα ἀνάγοι; Ἀλλ´ εἰ καὶ ταῦτα, τύχας γοῦν πῶς, χείρους τε καὶ βελτίους, πλουσίους καὶ πένητας, καὶ πατέρων εὐγενείας αὐτῶν θησαυρῶν τε εὑρέσεις; Μυρία ἄν τις ἔχοι λέγειν πόρρω ἄγων σωματικῆς ποιότητος τῆς ἐκ τῶν στοιχείων εἰς τὰ τῶν ζῴων σώματα καὶ ψυχὰς ἰούσης. Οὐ μὴν οὐδὲ προαιρέσει ἀναθετέον τῶν ἄστρων καὶ τῇ τοῦ παντὸς γνώμῃ καὶ τοῖς τούτων λογισμοῖς τὰ συμπίπτοντα περὶ ἕκαστα τῶν ὑπ´ αὐτά. Ἄτοπον γὰρ ἐκείνους μηχανᾶσθαι περὶ τὰ τῶν ἀνθρώπων, ὅπως οἱ μὲν γένοιντο κλέπται, οἱ δὲ ἀνδραποδισταὶ τοιχωρύχοι τε καὶ ἱερόσυλοι, ἄνανδροί τε ἄλλοι καὶ θήλεις τὰ ἔργα καὶ τὰ πάθη καὶ τὰ αἰσχρὰ δρῶντες. Οὐ γὰρ ὅτι θεῶν, ἀλλ´ οὐδὲ ἀνθρώπων μετρίων, τάχα δὲ οὐδὲ ὡντινωνοῦν τὰ τοιαῦτα ἐργάζεσθαι καὶ καταμηχανᾶσθαι, ἐξ ὧν αὐτοῖς οὐδ´ ἡτισοῦν ὠφέλεια ἂν γίγνοιτο. [4,4,31] Considérons en général les actions et les passions qui sont produites dans l'univers, soit par la nature, soit par l'art. Dans les œuvres de la nature, il y a action du tout sur les parties , des parties sur le tout, et des parties sur les parties. Dans les œuvres de l'art, tantôt l'art achève seul ce qu'il a commencé, tantôt il a recours aux forces naturelles pour accomplir avec leur aide certaines opérations. Dans l'univers , il y a une action exercée par le ciel soit sur le ciel lui-même, soit sur ses parties. En effet, le ciel, en se mouvant, prend lui-même des positions différentes et en fait prendre aux parties qu'il renferme, soit à celles qui sont entraînées dans son mouvement circulaire, soit à celles qui agissent sur la terre. Les actions que produisent et les passions qu'éprouvent les parties de l'univers dans leurs relations avec d'autres parties sont faciles à reconnaître : telles sont les positions que prend le soleil et l'influence dont il jouit par rapport aux autres astres et par rapport à la terre, l'action qu'il exerce conjointement avec les autres astres sur les éléments, enfin les relations qu'ont entre elles les choses qui se trouvent soit dans la terre, soit dans les autres éléments. Tous ces points semblent mériter d'être discutés chacun en particulier. Les beaux-arts, tels que l'architecture et les autres arts du même genre, atteignent leur but par leurs propres forces. La médecine, l'agriculture , et les autres professions analogues, obéissent aux lois de la nature, et secondent la production de ses œuvres pour que celles-ci soient ce qu'elles doivent être. Quant à la rhétorique, à la musique, et aux arts d'agrément qui, en modifiant les affections des hommes, les rendent meilleurs ou les dépravent, il y a lieu de chercher combien il existe d'arts de ce genre et quelle est leur puissance. Enfin, dans toutes ces choses, il faut examiner ce qui peut nous être utile pour la question que nous traitons , et, autant que c'est possible, découvrir les causes des faits. Le cours des astres agit en disposant de différentes manières d'abord les astres et les choses que le ciel contient, puis les êtres terrestres dont il modifie non seulement les corps, mais encore les âmes ; il est également évident que chaque partie du ciel exerce de l'influence sur les choses terrestres et inférieures. Nous verrons plus loin si les choses inférieures exercent à leur tour quelque action sur les choses supérieures. Pour le moment, accordant que les faits admis par tous ou du moins par la plupart sont ce qu'ils paraissent être, nous avons à essayer d'expliquer comment ils sont produits, en remontant à leur origine. Il ne faut pas dire en effet que toutes choses ont pour causes le chaud et le froid seulement, avec les autres qualités qu'on nomme les qualités premières des éléments, ou avec celles qui dérivent de leur mélange ; il ne faut pas non plus prétendre que le Soleil produit tout par la chaleur, et tel autre astre {Saturne} par le froid. Que serait le froid dans le ciel, dans un corps igné, dans le feu, qui n'a rien d'humide ? Joignez à cela que de cette manière il serait impossible de reconnaître la différence des astres. Il est d'ailleurs beaucoup de faits que nous ne saurions leur rapporter. Si l'on attribue à l'influence des astres les différences des caractères, parce qu'on suppose qu'elles proviennent du tempérament dans lequel il y a un excès de Chaleur ou de froid, comment pourra-t-on par de pareilles causes expliquer la haine, l'envie, la méchanceté ? Admettons cependant qu'on le puisse, comment alors expliquera-t-on par les mêmes causes la bonne et la mauvaise fortune, la pauvreté et la richesse, la noblesse des pères et des enfants, la découverte de trésors ? On pourrait citer mille faits également étrangers à l'influence que les qualités corporelles des éléments exercent soit sur les corps, soit sur les âmes des animaux. Il ne faut pas non plus attribuer soit à une décision volontaire, soit à des délibérations de l'univers et des astres, les choses qui arrivent aux êtres placés dans la région sublunaire. Il n'est pas permis de penser que les dieux dirigent le cours des événements de telle sorte que les uns deviennent voleurs, que d'autres réduisent leurs semblables à l'esclavage, que ceux-ci percent les murs ou commettent des sacrilèges , que ceux-là soient lâches , efféminés dans leur conduite et infâmes dans leurs mœurs. Favoriser ces crimes est indigne non seulement des dieux, mais encore d'hommes de la vertu la plus ordinaire. D'ailleurs, quels êtres iraient s'occuper de favoriser des vices et des forfaits dont ils ne sauraient recueillir aucun fruit?


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Dernière mise à jour : 14/05/2010