[4,4,32] Εἰ οὖν μήτε σωματικαῖς αἰτίαις ἀναθήσομεν μήτε προαιρέσεσιν, ὅσα ἔξωθεν εἰς ἡμᾶς τε καὶ τὰ ἄλλα ζῷα καὶ ὅλως ἐπὶ γῆς ἀφικνεῖται ἐξ οὐρανοῦ, τίς ἂν εἴη λοιπὴ καὶ
εὔλογος αἰτία; Πρῶτον τοίνυν θετέον <ζῷον ἓν πάντα τὰ ζῷα τὰ ἐντὸς αὐτοῦ περιέχον> τόδε τὸ πᾶν εἶναι, ψυχὴν μίαν ἔχον εἰς πάντα αὐτοῦ μέρη, καθόσον ἐστὶν ἕκαστον αὐτοῦ μέρος· μέρος δὲ ἕκαστόν ἐστι τὸ ἐν τῷ παντὶ αἰσθητῷ, κατὰ μὲν τὸ σῶμα καὶ πάντη, ὅσον δὲ καὶ ψυχῆς τοῦ παντὸς μετέχει, κατὰ τοσοῦτον καὶ ταύτῃ· καὶ τὰ μὲν μόνης ταύτης μετέχοντα κατὰ πᾶν ἐστι μέρη, ὅσα δὲ καὶ ἄλλης, ταύτῃ ἔχει τὸ μὴ μέρη πάντη εἶναι, πάσχει δὲ οὐδὲν ἧττον παρὰ τῶν ἄλλων, καθόσον αὐτοῦ τι ἔχει, καὶ κατ´ ἐκεῖνα, ἃ ἔχει. Συμπαθὲς δὴ πᾶν τοῦτο τὸ ἕν, καὶ ὡς ζῷον ἕν, καὶ τὸ πόρρω δὴ ἐγγύς, ὥσπερ ἐφ´ ἑνὸς τῶν καθέκαστα ὄνυξ καὶ κέρας καὶ δάκτυλος καὶ ἄλλο τι τῶν οὐκ ἐφεξῆς· ἀλλὰ διαλείποντος τοῦ μεταξὺ καὶ παθόντος οὐδὲν ἔπαθε τὸ οὐκ ἐγγύς. Οὐ γὰρ ἐφεξῆς τῶν ὁμοίων κειμένων, διειλημμένων δὲ ἑτέροις μεταξύ, τῇ δὲ ὁμοιότητι συμπασχόντων, καὶ εἰς τὸ πόρρω ἀφικνεῖσθαι ἀνάγκη τὸ παρὰ τοῦ μὴ παρακειμένου δρώμενον· ζῴου τε ὄντος καὶ εἰς ἓν τελοῦντος οὐδὲν οὕτω πόρρω τόπῳ, ὡς μὴ ἐγγὺς εἶναι τῇ τοῦ ἑνὸς ζῴου πρὸς τὸ συμπαθεῖν φύσει. Τὸ μὲν οὖν ὁμοιότητα πρὸς τὸ ποιοῦν ἔχον πεῖσιν ἔχει οὐκ ἀλλοτρίαν, ἀνομοίου δὲ ὄντος τοῦ ποιοῦντος ἀλλότριον τὸ πάθημα καὶ οὐ προσηνὲς τὸ πάσχον ἴσχει. Βλαβερὰν δὲ ποίησιν ἄλλου πρὸς ἄλλου ἑνὸς ὄντος ζῴου οὐ δεῖ τεθαυμακέναι· ἐπεὶ καὶ ἐφ´ ἡμῶν ἐν ταῖς ἐνεργείαις ταῖς ἡμετέραις βλάπτοι ἂν ἄλλο πρὸς ἄλλου μέρος, ἐπεὶ καὶ χολὴ καὶ ὁ θυμὸς ἄλλο, ὡς δοκεῖ, πιέζει καὶ κεντεῖ. Καὶ δὴ καὶ ἐν τῷ παντὶ ἔστι τι θυμῷ καὶ χολῇ ἀνάλογον καὶ ἄλλο ἄλλῳ· καὶ ἐν τοῖς φυτοῖς δὲ ἐμπόδιον ἔσται ἄλλο ἄλλῳ, ὥστε καὶ ἀφαυᾶναι. Τοῦτο δὲ οὐ μόνον ἓν ζῷον, ἀλλὰ καὶ πολλὰ ὂν ὁρᾶται· ὥστε καθόσον μὲν ἕν, ἕκαστον τῷ ὅλῳ σῴζεται, καὶ καθόσον δὲ καὶ πολλά, πρὸς ἄλληλα συνιόντα πολλαχῇ τῷ διαφόρῳ ἔβλαψε· καὶ πρὸς τὴν αὐτοῦ χρείαν ἄλλο ἕτερον ἔβλαψε, καὶ δὴ καὶ τροφὴν ἐποιήσατο συγγενὲς ἅμα καὶ διάφορον ὑπάρχον· καὶ σπεῦδον ἕκαστον ἑαυτῷ κατὰ φύσιν, ὅσον τε οἰκεῖον τοῦ ἑτέρου, λαμβάνει εἰς αὐτό, καὶ ὅσον ἀλλότριον ἐγίνετο, ἀφανίζει εὐνοίᾳ τῇ ἑαυτοῦ. Ἔργον τε τὸ αὑτοῦ ποιοῦν ἕκαστον τὸ μὲν δυνηθὲν ἀπολαῦσαί τι τῶν αὐτοῦ ἔργων ὠφέλησεν, ὃ δ´ ἀδύνατον ἦν ὑπομεῖναι τὴν ὁρμὴν τοῦ ἔργου, ἠφάνισεν ἢ ἔβλαψεν, ὥσπερ ὅσα αὐανθείη ἂν παριόντος πυρός, ἢ ζῷα ἐλάττω ὑπὸ μειζόνων δρόμου παρασυρείη ἢ καί που πατηθείη. Πάντων δὲ τούτων ἡ γένεσις ἥ τε φθορὰ ἀλλοίωσις τε πρὸς τὸ χεῖρον ἢ βέλτιον τὴν τοῦ ἑνὸς ζῴου ἐκείνου ἀνεμπόδιστον καὶ κατὰ φύσιν ἔχουσαν ζωὴν ἀποτελεῖ, ἐπείπερ οὐχ οἷόν τε ἦν ἕκαστα οὕτως ἔχειν, ὡς μόνα ὄντα, οὐδὲ πρὸς αὐτὰ τὸ τέλος εἶναι καὶ βλέπειν μέρη ὄντα, ἀλλὰ πρὸς ἐκεῖνο, οὗπερ καὶ μέρη, διάφορά τε ὄντα μὴ πάντα τὸ αὐτῶν ἐν μιᾷ ζωῇ ὄντα ἀεὶ ἔχειν· οὐκ ἦν τε μένειν οὐδὲν πάντη ὡσαύτως, εἴπερ ἔμελλε τὸ πᾶν μένειν ἐν τῷ κινεῖσθαι τὸ μένειν ἔχον.
| [4,4,32] Puisque nous n'expliquons pas par des causes physiques ni par des déterminations volontaires l'influence que le ciel exerce extérieurement sur nous, sur les autres animaux, et en général sur les choses terrestres, à quelle autre cause pouvons-nous raisonnablement la rapporter? — D'abord, il faut admettre que cet univers est un animal un, qui renferme en lui-même tous les animaux, et qu'il y a en lui une âme une, qui se communique à toutes ses parties, c'est-à-dire à tous les êtres qui sont des parties de l'univers. Or, tout être qui se trouve contenu dans le monde sensible est une partie de l'univers : d'abord il en est une partie par son corps, sans aucune restriction ; ensuite il en est encore une partie par son âme, mais seulement en tant qu'il participe {à la Puissance naturelle et végétative} de l'Âme universelle. Les êtres qui ne participent qu'à {la Puissance naturelle et végétative} de l'Âme universelle sont complètement des parties de l'univers. Ceux qui participent à une autre Âme {à la Puissance supérieure de l'Âme universelle} ne sont pas complètement des parties de l'univers {ils sont indépendants par leur âme raisonnable} ; mais ils éprouvent des passions par l'action des autres êtres, en tant qu'ils ont quelque chose de l'univers {en tant que, par leur âme irraisonnable, ils participent à la Puissance naturelle et végétative de l'univers} et en proportion même de ce qu'ils ont ainsi de l'univers. Cet univers est donc un animal un et sympathique à lui-même. Les parties qui semblent éloignées n'en sont pas moins proches, comme, dans chaque animal, les cornes, les ongles, les doigts, les organes éloignés les uns des autres, ressentent, malgré l'intervalle qui les sépare, l'affection éprouvée par l'un d'eux. En effet, dès que des parties sont semblables, lors même qu'elles se trouvent séparées par un intervalle au lieu d'être placées les unes à côté des autres, elles sympathisent en vertu de leur similitude, et l'action de celle qui est éloignée se fait sentir à toutes les autres. Or, dans cet univers, qui est un animal et qui forme un être un, il n'est point de chose assez éloignée par la place qu'elle occupe pour n'être pas proche à cause de la nature de cet être que son unité rend sympathique à lui-même. Quand l'être qui pâtit est semblable à celui qui agit, il éprouve une passion conforme à sa nature ; s'il en est différent, il éprouve une passion étrangère à sa nature et pénible. Il n'est pas étonnant que, quoique l'univers soit un, une de ses parties puisse exercer sur une autre une action nuisible, puisqu'il nous arrive souvent à nous-mêmes qu'une de nos parties en blesse une autre par son action, que la bile, par exemple, mettant la colère en mouvement, écrase et déchire par suite quelque autre partie du corps. Or, on retrouve dans l'univers quelque chose d'analogue à la bile qui excite la colère, ainsi qu'aux autres parties qui composent le corps de l'homme. Il y a également dans les végétaux certaines choses qui font obstacle à d'autres et qui même les détruisent. Or le monde forme non seulement un animal, mais encore une pluralité d'animaux : chacun d'eux, en tant qu'il ne fait qu'un avec l'univers, est conservé par lui; mais, en tant qu'il entre en relations avec la foule des autres animaux, il en peut blesser un ou en être blessé, le faire servir à son usage ou s'en nourrir, parce qu'il en diffère autant qu'il lui ressemble, que le désir naturel de sa conservation le porte à s'approprier ce qui lui est conforme et à détruire dans son propre intérêt ce qui lui est contraire. Enfin, chaque être, en remplissant son rôle dans l'univers, est utile à ceux qui peuvent profiter de son action, blesse ou détruit ceux qui ne peuvent la supporter : ainsi les végétaux sont desséchés par le passage du feu, les petits animaux sont entraînés ou foulés parles grands. Cette génération et cette corruption, cette amélioration et cette détérioration des choses rendent facile et naturelle la vie de l'univers considéré comme un seul animal. En effet, il n'était pas possible que les êtres particuliers qu'il contient vécussent comme s'ils étaient seuls, qu'ils eussent leur fin en eux-mêmes et ne servissent qu'à eux-mêmes : puisqu'ils ne sont que des parties, ils doivent, comme tels, concourir à la fin du tout dont ils sont les parties ; enfin, comme ils sont différents, ils ne sauraient conserver chacun leur vie propre, parce qu'ils sont contenus dans l'unité de la vie universelle; ils ne sauraient non plus demeurer tout à fait dans le même état, parce que l'univers doit posséder la permanence et que, pour lui, la permanence consiste à être toujours en mouvement.
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