[55] τρίγωνα δὲ ἰσόπλευρα συνιστάμενα τέτταρα κατὰ σύντρεις ἐπιπέδους γωνίας μίαν
στερεὰν (55a) γωνίαν ποιεῖ, τῆς ἀμβλυτάτης τῶν ἐπιπέδων γωνιῶν ἐφεξῆς γεγονυῖαν·
τοιούτων δὲ ἀποτελεσθεισῶν τεττάρων πρῶτον εἶδος στερεόν, ὅλου περιφεροῦς
διανεμητικὸν εἰς ἴσα μέρη καὶ ὅμοια, συνίσταται. δεύτερον δὲ ἐκ μὲν τῶν αὐτῶν
τριγώνων, κατὰ δὲ ἰσόπλευρα τρίγωνα ὀκτὼ συστάντων, μίαν ἀπεργασαμένων
στερεὰν γωνίαν ἐκ τεττάρων ἐπιπέδων· καὶ γενομένων ἓξ τοιούτων τὸ δεύτερον αὖ
σῶμα οὕτως ἔσχεν τέλος. τὸ δὲ τρίτον ἐκ δὶς ἑξήκοντα τῶν στοιχείων συμπαγέντων,
(55b) στερεῶν δὲ γωνιῶν δώδεκα, ὑπὸ πέντε ἐπιπέδων τριγώνων ἰσοπλεύρων
περιεχομένης ἑκάστης, εἴκοσι βάσεις ἔχον ἰσοπλεύρους τριγώνους γέγονεν. καὶ τὸ μὲν
ἕτερον ἀπήλλακτο τῶν στοιχείων ταῦτα γεννῆσαν, τὸ δὲ ἰσοσκελὲς τρίγωνον ἐγέννα
τὴν τοῦ τετάρτου φύσιν, κατὰ τέτταρα συνιστάμενον, εἰς τὸ κέντρον τὰς ὀρθὰς
γωνίας συνάγον, ἓν ἰσόπλευρον τετράγωνον ἀπεργασάμενον· ἓξ δὲ τοιαῦτα (55c)
συμπαγέντα γωνίας ὀκτὼ στερεὰς ἀπετέλεσεν, κατὰ τρεῖς ἐπιπέδους ὀρθὰς
συναρμοσθείσης ἑκάστης· τὸ δὲ σχῆμα τοῦ συστάντος σώματος γέγονεν κυβικόν, ἓξ
ἐπιπέδους τετραγώνους ἰσοπλεύρους βάσεις ἔχον. ἔτι δὲ οὔσης συστάσεως μιᾶς
πέμπτης, ἐπὶ τὸ πᾶν ὁ θεὸς αὐτῇ κατεχρήσατο ἐκεῖνο διαζωγραφῶν.
Ἃ δή τις εἰ πάντα λογιζόμενος ἐμμελῶς ἀποροῖ πότερον ἀπείρους χρὴ κόσμους εἶναι
λέγειν ἢ πέρας ἔχοντας, τὸ μὲν (55d) ἀπείρους ἡγήσαιτ᾽ ἂν ὄντως ἀπείρου τινὸς εἶναι
δόγμα ὧν ἔμπειρον χρεὼν εἶναι, πότερον δὲ ἕνα ἢ πέντε αὐτοὺς ἀληθείᾳ πεφυκότας
λέγειν ποτὲ προσήκει, μᾶλλον ἂν ταύτῃ στὰς εἰκότως διαπορήσαι. τὸ μὲν οὖν δὴ παρ᾽
ἡμῶν ἕνα αὐτὸν κατὰ τὸν εἰκότα λόγον πεφυκότα μηνύει θεόν, ἄλλος δὲ εἰς ἄλλα πῃ
βλέψας ἕτερα δοξάσει. καὶ τοῦτον μὲν μεθετέον, τὰ δὲ γεγονότα νῦν τῷ λόγῳ γένη
διανείμωμεν εἰς πῦρ καὶ γῆν καὶ ὕδωρ καὶ ἀέρα. γῇ μὲν δὴ τὸ κυβικὸν εἶδος δῶμεν·
(55e) ἀκινητοτάτη γὰρ τῶν τεττάρων γενῶν γῆ καὶ τῶν σωμάτων πλαστικωτάτη,
μάλιστα δὲ ἀνάγκη γεγονέναι τοιοῦτον τὸ τὰς βάσεις ἀσφαλεστάτας ἔχον· βάσις δὲ ἥ
τε τῶν κατ᾽ ἀρχὰς τριγώνων ὑποτεθέντων ἀσφαλεστέρα κατὰ φύσιν ἡ τῶν ἴσων
πλευρῶν τῆς τῶν ἀνίσων, τό τε ἐξ ἑκατέρου συντεθὲν ἐπίπεδον ἰσόπλευρον
ἰσοπλεύρου τετράγωνον τριγώνου κατά τε μέρη καὶ καθ᾽ ὅλον στασιμωτέρως ἐξ
ἀνάγκης βέβηκεν.
| [55] Quatre de ces triangles équilatéraux réunis selon trois angles plans
forment un seul angle solide, qui vient immédiatement après le plus
obtus des angles plans. Si l’on compose quatre angles solides, on a la
première forme de solide, qui a la propriété de diviser la sphère dans
laquelle il est inscrit en parties égales et semblables. La seconde
espèce est composée des mêmes triangles. Quand ils ont été
combinés pour former huit triangles équilatéraux, ils composent un
angle solide unique, fait de quatre angles plans. Quand on a construit
six de ces angles solides, le deuxième corps se trouve achevé. Le
troisième est formé de la combinaison de deux fois soixante triangles
élémentaires, c’est-à-dire de douze angles solides, dont chacun est
enclos par cinq triangles plans équilatéraux, et il y a vingt faces qui
sont des triangles équilatéraux. Après avoir engendré ces solides, l’un
des triangles élémentaires a été déchargé de sa fonction, et c’est le
triangle isocèle qui a engendré la nature du quatrième corps. Groupés
par quatre, avec leurs angles droits se rencontrant au centre, ces
isocèles ont formé un quadrangle unique équilatéral. Six de ces
quadrangles, en s’accolant, ont donné naissance à huit angles solides,
composés chacun de trois angles plans droits, et la figure obtenue par
cet assemblage est le cube, qui a pour faces six tétragones de côtés
égaux. Il restait encore une cinquième combinaison. Dieu s’en est
servi pour achever le dessin de l’univers.
En réfléchissant à tout cela, on pourrait justement se demander s’il
faut affirmer qu’il y a des mondes en nombre infini ou en nombre
limité. Or croire qu’ils sont infinis,
c’est, on peut le dire, l’opinion d’un homme qui n’est pas versé dans
les choses qu’il faut savoir. Mais n’y en a-t-il qu’un ou y en a-t-il en
réalité cinq ? La question ainsi limitée, le doute est plus raisonnable.
Quant à nous, nous déclarons que, selon toute vraisemblance, il n’y a
qu’un seul monde, bien qu’on puisse, d’après d’autres considérations,
être d’un autre avis. Mais laissons ce point de côté, et assignons les
espèces que notre argumentation vient de mettre au jour au feu, à la
terre, à l’eau et à l’air. Donnons à la terre la forme cubique ; car des
quatre espèces la terre est la plus difficile à mouvoir et le plus tenace
des corps, et ces qualités-là sont celles que doit particulièrement
posséder le corps qui a les bases les plus stables. Or, dans les
triangles que nous avons supposés à l’origine, la base formée par des
côtés égaux est naturellement plus stable que celle qui est formée par
des côtés inégaux, et des deux figures planes composées par les deux
triangles, le tétragone équilatéral est nécessairement une base plus
stable, soit dans ses parties, soit dans sa totalité, que le triangle équilatéral.
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