HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 54

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[54] (54a) τοῖν δὴ δυοῖν τριγώνοιν τὸ μὲν ἰσοσκελὲς μίαν εἴληχεν φύσιν, τὸ δὲ
πρόμηκες ἀπεράντους· προαιρετέον οὖν αὖ τῶν ἀπείρων τὸ κάλλιστον, εἰ μέλλομεν
ἄρξεσθαι κατὰ τρόπον. ἂν οὖν τις ἔχῃ κάλλιον ἐκλεξάμενος εἰπεῖν εἰς τὴν τούτων
σύστασιν, ἐκεῖνος οὐκ ἐχθρὸς ὢν ἀλλὰ φίλος κρατεῖ· τιθέμεθα δοὖν τῶν πολλῶν
τριγώνων κάλλιστον ἕν, ὑπερβάντες τἆλλα, ἐξ οὗ τὸ ἰσόπλευρον τρίγωνον ἐκ τρίτου
συνέστηκεν. (54b) διότι δέ, λόγος πλείων· ἀλλὰ τῷ τοῦτο ἐλέγξαντι καὶ ἀνευρόντι δὴ
οὕτως ἔχον κεῖται φίλια τὰ ἆθλα. προῃρήσθω δὴ δύο τρίγωνα ἐξ ὧν τό τε τοῦ πυρὸς
καὶ τὰ τῶν ἄλλων σώματα μεμηχάνηται, τὸ μὲν ἰσοσκελές, τὸ δὲ τριπλῆν κατὰ
δύναμιν ἔχον τῆς ἐλάττονος τὴν μείζω πλευρὰν ἀεί. τὸ δὴ πρόσθεν ἀσαφῶς ῥηθὲν νῦν
μᾶλλον διοριστέον. τὰ γὰρ τέτταρα γένη διἀλλήλων εἰς ἄλληλα ἐφαίνετο πάντα
γένεσιν ἔχειν, οὐκ ὀρθῶς φανταζόμενα· γίγνεται μὲν γὰρ ἐκ (54c) τῶν τριγώνων ὧν
προῃρήμεθα γένη τέτταρα, τρία μὲν ἐξ ἑνὸς τοῦ τὰς πλευρὰς ἀνίσους ἔχοντος, τὸ δὲ
τέταρτον ἓν μόνον ἐκ τοῦ ἰσοσκελοῦς τριγώνου συναρμοσθέν. οὔκουν δυνατὰ πάντα
εἰς ἄλληλα διαλυόμενα ἐκ πολλῶν σμικρῶν ὀλίγα μεγάλα καὶ τοὐναντίον γίγνεσθαι,
τὰ δὲ τρία οἷόν τε· ἐκ γὰρ ἑνὸς ἅπαντα πεφυκότα λυθέντων τε τῶν μειζόνων πολλὰ
σμικρὰ ἐκ τῶν αὐτῶν συστήσεται, δεχόμενα τὰ προσήκοντα ἑαυτοῖς σχήματα, καὶ
σμικρὰ ὅταν αὖ πολλὰ κατὰ (54d) τὰ τρίγωνα διασπαρῇ, γενόμενος εἷς ἀριθμὸς ἑνὸς
ὄγκου μέγα ἀποτελέσειεν ἂν ἄλλο εἶδος ἕν. ταῦτα μὲν οὖν λελέχθω περὶ τῆς εἰς
ἄλληλα γενέσεως· οἷον δὲ ἕκαστον αὐτῶν γέγονεν εἶδος καὶ ἐξ ὅσων συμπεσόντων
ἀριθμῶν, λέγειν ἂν ἑπόμενον εἴη. ἄρξει δὴ τό τε πρῶτον εἶδος καὶ σμικρότατον
συνιστάμενον, στοιχεῖον δαὐτοῦ τὸ τὴν ὑποτείνουσαν τῆς ἐλάττονος πλευρᾶς
διπλασίαν ἔχον μήκει· σύνδυο δὲ τοιούτων κατὰ διάμετρον συντιθεμένων καὶ τρὶς
τούτου (54e) γενομένου, τὰς διαμέτρους καὶ τὰς βραχείας πλευρὰς εἰς ταὐτὸν ὡς
κέντρον ἐρεισάντων, ἓν ἰσόπλευρον τρίγωνον ἐξ ἓξ τὸν ἀριθμὸν ὄντων γέγονεν.
[54] Or, de nos deux triangles, celui qui est isocèle n’admet qu’une forme ;
celui qui est scalène, un nombre infini. Dans ce nombre infini, il nous
faut encore choisir le plus beau, si nous voulons commencer
correctement. Maintenant, si quelqu’un peut en choisir et en indiquer
un plus beau pour en former ces corps, je lui cède le prix et le tiens
non pour un ennemi, mais pour un ami. Pour nous, parmi ces
nombreux triangles, il en est un que nous regardons comme le plus
beau à l’exclusion des autres : c’est celui dont est formé le troisième
triangle, le triangle équilatéral. Pourquoi ? Ce serait trop long à dire.
Mais si quelqu’un, soumettant le cas à sa critique, en découvre la
raison, je lui accorderai volontiers le prix. Choisissons donc deux
triangles dont le corps du feu et celui des autres corps ont été
constitués, l’un isocèle, l’autre dans lequel le carré du grand côté est
triple du carré du petit. Ce que nous avons dit là-dessus était obscur :
c’est le moment de préciser davantage. Les quatre espèces de corps
nous paraissaient toutes naître les unes des autres : c’était une
apparence trompeuse. En effet, les triangles que nous avons choisis
donnent naissance à quatre types, et, tandis que trois sont construits
d’un même triangle, celui qui a les côtés inégaux, le quatrième seul a
été formé du triangle isocèle. Il n’est, par suite, pas possible qu’en se
dissolvant, ils naissent tous les uns des autres, par la réunion de
plusieurs petits triangles en un petit nombre de grands et
réciproquement ; ce n’est possible que pour les trois premiers.
Comme ils sont tous trois formés d’un même triangle, quand les plus
grands corps se désagrègent, un grand nombre de petits peuvent se
former des mêmes triangles, en prenant la figure qui leur convient ;
et inversement, quand beaucoup de petits corps se désagrègent en
leurs triangles, leur nombre total peut former une autre espèce de
corps d’un seul volume et de grande taille. Voilà ce que j’avais à dire
sur leur génération mutuelle.
La première chose à expliquer ensuite, c’est la forme que chacun
d’eux a reçue et la combinaison de nombres dont elle est issue. Je
commencerai par la première espèce, qui est composée des éléments
les plus petits. Elle a pour élément le triangle dont l’hypoténuse est
deux fois plus longue que le plus petit côté. Si l’on accouple une paire
de ces triangles par la diagonale et qu’on fasse trois fois cette
opération, de manière que les diagonales et les petits côtés coïncident
en un même point comme centre, ces triangles, qui sont au nombre
de six, donnent naissance à un seul triangle, qui est équilatéral.


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Dernière mise à jour : 4/11/2005