HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 43

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[43] πυρὸς καὶ γῆς ὕδατός τε καὶ ἀέρος ἀπὸ τοῦ κόσμου δανειζόμενοι (43a) μόρια ὡς
ἀποδοθησόμενα πάλιν, εἰς ταὐτὸν τὰ λαμβανόμενα συνεκόλλων, οὐ τοῖς ἀλύτοις οἷς αὐτοὶ
συνείχοντο δεσμοῖς, ἀλλὰ διὰ σμικρότητα ἀοράτοις πυκνοῖς γόμφοις συντήκοντες, ἓν ἐξ
ἁπάντων ἀπεργαζόμενοι σῶμα ἕκαστον, τὰς τῆς ἀθανάτου ψυχῆς περιόδους ἐνέδουν εἰς
ἐπίρρυτον σῶμα καὶ ἀπόρρυτον. αἱ δεἰς ποταμὸν ἐνδεθεῖσαι πολὺν οὔτἐκράτουν
οὔτἐκρατοῦντο, βίᾳ δὲ ἐφέροντο καὶ ἔφερον, ὥστε τὸ (43b) μὲν ὅλον κινεῖσθαι ζῷον,
ἀτάκτως μὴν ὅπῃ τύχοι προϊέναι καὶ ἀλόγως, τὰς ἓξ ἁπάσας κινήσεις ἔχον· εἴς τε γὰρ
τὸ πρόσθε καὶ ὄπισθεν καὶ πάλιν εἰς δεξιὰ καὶ ἀριστερὰ κάτω τε καὶ ἄνω καὶ πάντῃ
κατὰ τοὺς ἓξ τόπους πλανώμενα προῄειν. πολλοῦ γὰρ ὄντος τοῦ κατακλύζοντος καὶ
ἀπορρέοντος κύματος τὴν τροφὴν παρεῖχεν, ἔτι μείζω θόρυβον ἀπηργάζετο τὰ τῶν
προσπιπτόντων παθήματα ἑκάστοις, ὅτε (43c) πυρὶ προσκρούσειε τὸ σῶμά τινος
ἔξωθεν ἀλλοτρίῳ περιτυχὸν καὶ στερεῷ γῆς πάγῳ ὑγροῖς τε ὀλισθήμασιν ὑδάτων,
εἴτε ζάλῃ πνευμάτων ὑπὸ ἀέρος φερομένων καταληφθείη, καὶ ὑπὸ πάντων τούτων
διὰ τοῦ σώματος αἱ κινήσεις ἐπὶ τὴν ψυχὴν φερόμεναι προσπίπτοιεν· αἳ δὴ καὶ ἔπειτα
διὰ ταῦτα ἐκλήθησάν τε καὶ νῦν ἔτι αἰσθήσεις συνάπασαι κέκληνται. καὶ δὴ καὶ τότε
ἐν τῷ παρόντι πλείστην καὶ μεγίστην παρεχόμεναι κίνησιν, μετὰ τοῦ ῥέοντος
ἐνδελεχῶς (43d) ὀχετοῦ κινοῦσαι καὶ σφοδρῶς σείουσαι τὰς τῆς ψυχῆς περιόδους, τὴν
μὲν ταὐτοῦ παντάπασιν ἐπέδησαν ἐναντία αὐτῇ ῥέουσαι καὶ ἐπέσχον ἄρχουσαν καὶ
ἰοῦσαν, τὴν δαὖ θατέρου διέσεισαν, ὥστε τὰς τοῦ διπλασίου καὶ τριπλασίου τρεῖς
ἑκατέρας ἀποστάσεις καὶ τὰς τῶν ἡμιολίων καὶ ἐπιτρίτων καὶ ἐπογδόων μεσότητας
καὶ συνδέσεις, ἐπειδὴ παντελῶς λυταὶ οὐκ ἦσαν πλὴν ὑπὸ τοῦ συνδήσαντος, πάσας
μὲν (43e) στρέψαι στροφάς, πάσας δὲ κλάσεις καὶ διαφθορὰς τῶν κύκλων ἐμποιεῖν,
ὁσαχῇπερ ἦν δυνατόν, ὥστε μετἀλλήλων μόγις συνεχομένας φέρεσθαι μέν, ἀλόγως
δὲ φέρεσθαι, τοτὲ μὲν ἀντίας, ἄλλοτε δὲ πλαγίας, τοτὲ δὲ ὑπτίας· οἷον ὅταν τις ὕπτιος
ἐρείσας τὴν κεφαλὴν μὲν ἐπὶ γῆς, τοὺς δὲ πόδας ἄνω προσβαλὼν ἔχῃ πρός τινι, τότε
ἐν τούτῳ τῷ πάθει τοῦ τε πάσχοντος καὶ τῶν ὁρώντων τά τε δεξιὰ ἀριστερὰ καὶ τὰ
ἀριστερὰ δεξιὰ ἑκατέροις τὰ ἑκατέρων φαντάζεται. ταὐτὸν δὴ τοῦτο καὶ τοιαῦτα ἕτερα
αἱ περιφοραὶ πάσχουσαι σφοδρῶς,
[43] ils empruntèrent au monde des parcelles de feu, de terre, d’eau et d’air,
qui devaient lui être rendues un jour, les unirent ensemble, non par
des liens indissolubles, comme ceux dont eux-mêmes étaient liés,
mais par une multitude de chevilles invisibles à cause de leur
petitesse, et, en les assemblant ainsi, ils composèrent de tous ces
éléments un corps unique pour chaque individu, et dans ce corps,
sujet au flux et au reflux, ils enchaînèrent les cercles de l’âme
immortelle ; mais, enchaînés dans ce grand flot, les cercles ne
pouvaient ni le maîtriser, ni être maîtrisés par lui, mais tantôt ils
étaient entraînés de force et tantôt l’entraînaient, de sorte que
l’animal tout entier se mouvait, mais avançait sans ordre, au hasard,
d’une manière irrationnelle. Soumis à tous les six mouvements, il
allait en avant, en arrière, puis à droite et à gauche, en bas et en haut,
et il errait en tout sens suivant les six lieux. Car, si violent que fût le
flot qui, apportant la nourriture au corps, le submergeait et refluait
ensuite, plus grand encore était le trouble causé par les impressions
des objets qui le heurtaient, quand, par exemple, le corps d’un
individu venait se choquer contre un feu étranger, extérieur à lui,
contre une terre dure, contre des eaux glissantes, ou qu’il était assailli
par une tempête de vents poussés par l’air, et que les mouvements
dus à toutes ces causes allaient, en traversant le corps, jusqu’à l’âme
et la heurtaient. C’est pour cela que tous ces mouvements furent
ensuite et sont encore aujourd’hui appelés sensations. En outre,
comme ces sensations, au temps dont je parle, produisaient sur le
moment une ample et violente commotion, en se mouvant avec la
masse qui ne cesse de s’écouler et en secouant fortement les cercles
de l’âme, elles entravèrent complètement la révolution du Même, en
coulant au rebours d’elle, et l’empêchèrent de commander et de
suivre son cours. Elles troublèrent aussi la révolution de l’Autre, en
sorte que chacun des trois intervalles du double et du triple et les
médiétés et liens d’un plus un demi, d’un plus un tiers, d’un plus un
huitième, ne pouvant être complètement dissous, sinon par celui qui
les a noués, furent au moins tordus de toutes manières et
produisirent dans les cercles toutes les cassures et toutes les
déformations possibles. Il en résultait qu’à peine liés entre eux, ils se
mouvaient, mais ils se mouvaient sans loi, tantôt à rebours, tantôt
obliquement, tantôt sens dessus dessous, comme un homme qui se
renverse en posant sa tête sur le sol et lançant ses jambes en l’air et
les appuyant contre quelque chose. Dans la situation où cet homme
se trouve par rapport à ceux qui le voient, la droite paraît être la
gauche, et la gauche, la droite à chacun d’eux. C’est la même
confusion et d’autres du même genre qui affectent gravement les
révolutions de l’âme,


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Dernière mise à jour : 4/11/2005