[33] ὅτι μάλιστα ζῷον τέλεον ἐκ τελέων (33a) τῶν μερῶν εἴη, πρὸς δὲ τούτοις ἕν, ἅτε οὐχ
ὑπολελειμμένων ἐξ ὧν ἄλλο τοιοῦτον γένοιτ᾽ ἄν, ἔτι δὲ ἵν᾽ ἀγήρων καὶ ἄνοσον ᾖ,
κατανοῶν ὡς συστάτῳ σώματι θερμὰ καὶ ψυχρὰ καὶ πάνθ᾽ ὅσα δυνάμεις ἰσχυρὰς ἔχει
περιιστάμενα ἔξωθεν καὶ προσπίπτοντα ἀκαίρως λύει καὶ νόσους γῆράς τε ἐπάγοντα
φθίνειν ποιεῖ. διὰ δὴ τὴν αἰτίαν καὶ τὸν λογισμὸν τόνδε ἕνα ὅλον ὅλων ἐξ ἁπάντων
τέλεον καὶ ἀγήρων καὶ ἄνοσον (33b) αὐτὸν ἐτεκτήνατο. σχῆμα δὲ ἔδωκεν αὐτῷ τὸ
πρέπον καὶ τὸ συγγενές. τῷ δὲ τὰ πάντα ἐν αὑτῷ ζῷα περιέχειν μέλλοντι ζῴῳ πρέπον
ἂν εἴη σχῆμα τὸ περιειληφὸς ἐν αὑτῷ πάντα ὁπόσα σχήματα· διὸ καὶ σφαιροειδές, ἐκ
μέσου πάντῃ πρὸς τὰς τελευτὰς ἴσον ἀπέχον, κυκλοτερὲς αὐτὸ ἐτορνεύσατο, πάντων
τελεώτατον ὁμοιότατόν τε αὐτὸ ἑαυτῷ σχημάτων, νομίσας μυρίῳ κάλλιον ὅμοιον
ἀνομοίου. λεῖον δὲ δὴ κύκλῳ (33c) πᾶν ἔξωθεν αὐτὸ ἀπηκριβοῦτο πολλῶν χάριν.
ὀμμάτων τε γὰρ ἐπεδεῖτο οὐδέν, ὁρατὸν γὰρ οὐδὲν ὑπελείπετο ἔξωθεν, οὐδ᾽ ἀκοῆς,
οὐδὲ γὰρ ἀκουστόν· πνεῦμά τε οὐκ ἦν περιεστὸς δεόμενον ἀναπνοῆς, οὐδ᾽ αὖ τινος
ἐπιδεὲς ἦν ὀργάνου σχεῖν ᾧ τὴν μὲν εἰς ἑαυτὸ τροφὴν δέξοιτο, τὴν δὲ πρότερον
ἐξικμασμένην ἀποπέμψοι πάλιν. ἀπῄει τε γὰρ οὐδὲν οὐδὲ προσῄειν αὐτῷ ποθεν – οὐδὲ
γὰρ ἦν – αὐτὸ γὰρ ἑαυτῷ τροφὴν τὴν ἑαυτοῦ φθίσιν παρέχον καὶ πάντα ἐν ἑαυτῷ καὶ
ὑφ᾽ (33d) ἑαυτοῦ πάσχον καὶ δρῶν ἐκ τέχνης γέγονεν· ἡγήσατο γὰρ αὐτὸ ὁ συνθεὶς
αὔταρκες ὂν ἄμεινον ἔσεσθαι μᾶλλον ἢ προσδεὲς ἄλλων. χειρῶν δέ, αἷς οὔτε λαβεῖν
οὔτε αὖ τινα ἀμύνασθαι χρεία τις ἦν, μάτην οὐκ ᾤετο δεῖν αὐτῷ προσάπτειν,
| [33] qu’il y eût, autant que possible, un animal entier, parfait
et formé de parties parfaites, et en outre qu’il fût un, vu qu’il ne
restait rien dont aurait pu naître quelque chose de semblable, et, en
dernier lieu, pour qu’il échappât à la vieillesse et à la maladie. Il
savait en effet que, lorsqu’un corps composé est entouré du dehors et
attaqué à contretemps par le chaud, le froid et tout autre agent
énergique, ils le dissolvent, y introduisent les maladies et la vieillesse
et le font périr. Voilà pourquoi et pour quelle raison le dieu a
construit avec tous les touts ce tout unique, parfait et inaccessible
à la vieillesse et à la maladie.
Pour la forme, il lui a donné celle qui lui convenait et avait de
l’affinité avec lui. Or la forme qui convenait à l’animal qui devait
contenir en lui tous les animaux, c’était celle qui renferme en elle
toutes les autres formes. C’est pourquoi le dieu a tourné le monde en
forme de sphère, dont les extrémités sont partout à égale distance du
centre, cette forme circulaire étant la plus parfaite de toutes et la plus
semblable à elle-même, car il pensait que le semblable est infiniment
plus beau que le dissemblable. En outre, il arrondit et polit toute sa
surface extérieure pour plusieurs raisons. Il n’avait en effet besoin ni
d’yeux, puisqu’il ne restait rien de visible en dehors de lui, ni
d’oreilles, puisqu’il n’y avait non plus rien à entendre. Il n’y avait pas
non plus d’air environnant qui exigeât une respiration. Il n’avait pas
non plus besoin d’organe, soit pour recevoir en lui la nourriture, soit
pour la rejeter, après en avoir absorbé le suc. Car rien n’en sortait et
rien n’y entrait de nulle part, puisqu’il n’y avait rien en dehors de lui.
L’art de son auteur l’a fait tel qu’il se nourrit de sa propre perte et que
c’est en lui-même et par lui-même que se produisent toutes ses
affections et ses actions. Celui qui l’a composé a pensé qu’il serait
meilleur, s’il se suffisait à lui-même, que s’il avait besoin d’autre
chose. Quant aux mains, qui ne lui serviraient ni pour saisir ni pour
repousser quoi que ce soit, il jugea qu’il était inutile de lui en ajouter,
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