[30] ταύτην δὴ γενέσεως καὶ κόσμου μάλιστ᾽ ἄν τις ἀρχὴν κυριωτάτην (30a) παρ᾽ ἀνδρῶν
φρονίμων ἀποδεχόμενος ὀρθότατα ἀποδέχοιτ᾽ ἄν. βουληθεὶς γὰρ ὁ θεὸς ἀγαθὰ μὲν πάντα,
φλαῦρον δὲ μηδὲν εἶναι κατὰ δύναμιν, οὕτω δὴ πᾶν ὅσον ἦν ὁρατὸν παραλαβὼν οὐχ
ἡσυχίαν ἄγον ἀλλὰ κινούμενον πλημμελῶς καὶ ἀτάκτως, εἰς τάξιν αὐτὸ ἤγαγεν ἐκ
τῆς ἀταξίας, ἡγησάμενος ἐκεῖνο τούτου πάντως ἄμεινον. θέμις δ᾽ οὔτ᾽ ἦν οὔτ᾽ ἔστιν
τῷ ἀρίστῳ δρᾶν ἄλλο πλὴν τὸ κάλλιστον· (30b) λογισάμενος οὖν ηὕρισκεν ἐκ τῶν
κατὰ φύσιν ὁρατῶν οὐδὲν ἀνόητον τοῦ νοῦν ἔχοντος ὅλον ὅλου κάλλιον ἔσεσθαί ποτε
ἔργον, νοῦν δ᾽ αὖ χωρὶς ψυχῆς ἀδύνατον παραγενέσθαι τῳ. διὰ δὴ τὸν λογισμὸν τόνδε
νοῦν μὲν ἐν ψυχῇ, ψυχὴν δ᾽ ἐν σώματι συνιστὰς τὸ πᾶν συνετεκταίνετο, ὅπως ὅτι
κάλλιστον εἴη κατὰ φύσιν ἄριστόν τε ἔργον ἀπειργασμένος. οὕτως οὖν δὴ κατὰ λόγον
τὸν εἰκότα δεῖ λέγειν τόνδε τὸν κόσμον ζῷον ἔμψυχον ἔννουν τε τῇ ἀληθείᾳ διὰ τὴν
τοῦ θεοῦ (30c) γενέσθαι πρόνοιαν.
Τούτου δ᾽ ὑπάρχοντος αὖ τὰ τούτοις ἐφεξῆς ἡμῖν λεκτέον, τίνι τῶν ζῴων αὐτὸν εἰς
ὁμοιότητα ὁ συνιστὰς συνέστησεν. τῶν μὲν οὖν ἐν μέρους εἴδει πεφυκότων μηδενὶ
καταξιώσωμεν – ἀτελεῖ γὰρ ἐοικὸς οὐδέν ποτ᾽ ἂν γένοιτο καλόν – οὗ δ᾽ ἔστιν τἆλλα
ζῷα καθ᾽ ἓν καὶ κατὰ γένη μόρια, τούτῳ πάντων ὁμοιότατον αὐτὸν εἶναι τιθῶμεν. τὰ
γὰρ δὴ νοητὰ ζῷα πάντα ἐκεῖνο ἐν ἑαυτῷ περιλαβὸν ἔχει, καθάπερ ὅδε ὁ (30d) κόσμος
ἡμᾶς ὅσα τε ἄλλα θρέμματα συνέστηκεν ὁρατά. τῷ γὰρ τῶν νοουμένων καλλίστῳ καὶ
κατὰ πάντα τελέῳ μάλιστα αὐτὸν ὁ θεὸς ὁμοιῶσαι βουληθεὶς ζῷον ἓν ὁρατόν,
| [30] Que ce soit là le principe le plus effectif du devenir et de l’ordre du
monde, c’est l’opinion d’hommes sages, qu’on peut admettre en toute sûreté.
Le dieu, en effet, voulant que tout fût bon et que rien ne fût mauvais,
autant que cela est possible, prit toute la masse des choses visibles,
qui n’était pas en repos, mais se mouvait sans règle et sans ordre, et
la fit passer du désordre à l’ordre, estimant que l’ordre était
préférable à tous égards.
Or il n’était pas et il n’est pas possible au meilleur de faire une chose
qui ne soit pas la plus belle. Ayant donc réfléchi, il s’aperçut que des
choses visibles par nature il ne pourrait jamais sortir un tout privé
d’intelligence qui fût plus beau qu’un tout intelligent, et, en outre,
que dans aucun être il ne pouvait y avoir d’intelligence sans âme. En
conséquence, il mit l’intelligence dans l’âme, et l’âme dans le corps, et
il construisit l’univers de manière à en faire une oeuvre qui fût
naturellement la plus belle possible et la meilleure. Ainsi, à raisonner
suivant la vraisemblance, il faut dire que ce monde, qui est un
animal, véritablement doué d’une âme et d’une intelligence, a été
formé par la providence du dieu.
Ceci posé, il nous faut dire ensuite à la ressemblance de quel être
vivant il a été formé par son auteur. Ne croyons pas que ce fut à la
ressemblance d’aucun de ces objets qui par leur nature ne sont que
des parties ; car rien de ce qui ressemble à un être incomplet ne peut
jamais être beau. Mais ce qui comprend comme des parties tous les
autres animaux, pris individuellement ou par genres, posons en
principe que c’est à cela que le monde ressemble par-dessus tout. Ce
modèle, en effet, embrasse et contient en lui-même tous les animaux
intelligibles, comme ce monde contient et nous-mêmes et tout ce
qu’il a produit d’animaux visibles. Car Dieu, voulant lui donner la
plus complète ressemblance avec le plus beau des êtres intelligibles et
le plus parfait à tous égards,
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