HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 519

  Page 519

[7,519] χρήσιμόν τε καὶ ὠφέλιμον (519a) καὶ ἄχρηστον αὖ καὶ βλαβερὸν γίγνεται. οὔπω ἐννενόηκας, τῶν λεγομένων πονηρῶν μέν, σοφῶν δέ, ὡς δριμὺ μὲν βλέπει τὸ ψυχάριον καὶ ὀξέως διορᾷ ταῦτα ἐφ τέτραπται, ὡς οὐ φαύλην ἔχον τὴν ὄψιν, κακίᾳ δἠναγκασμένον ὑπηρετεῖν, ὥστε ὅσῳ ἂν ὀξύτερον βλέπῃ, τοσούτῳ πλείω κακὰ ἐργαζόμενον; Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη. Τοῦτο μέντοι, ἦν δἐγώ, τὸ τῆς τοιαύτης φύσεως εἰ ἐκ παιδὸς εὐθὺς κοπτόμενον περιεκόπη τὰς τῆς γενέσεως (519b) συγγενεῖς ὥσπερ μολυβδίδας, αἳ δὴ ἐδωδαῖς τε καὶ τοιούτων ἡδοναῖς τε καὶ λιχνείαις προσφυεῖς γιγνόμεναι (περὶ) κάτω στρέφουσι τὴν τῆς ψυχῆς ὄψιν· ὧν εἰ ἀπαλλαγὲν περιεστρέφετο εἰς τὰ ἀληθῆ, καὶ ἐκεῖνα ἂν τὸ αὐτὸ τοῦτο τῶν αὐτῶν ἀνθρώπων ὀξύτατα ἑώρα, ὥσπερ καὶ ἐφ νῦν τέτραπται. Εἰκός γε, ἔφη. Τί δέ; τόδε οὐκ εἰκός, ἦν δἐγώ, καὶ ἀνάγκη ἐκ τῶν προειρημένων, μήτε τοὺς ἀπαιδεύτους καὶ ἀληθείας ἀπείρους (519c) ἱκανῶς ἄν ποτε πόλιν ἐπιτροπεῦσαι, μήτε τοὺς ἐν παιδείᾳ ἐωμένους διατρίβειν διὰ τέλους, τοὺς μὲν ὅτι σκοπὸν ἐν τῷ βίῳ οὐκ ἔχουσιν ἕνα, οὗ στοχαζομένους δεῖ ἅπαντα πράττειν ἂν πράττωσιν ἰδίᾳ τε καὶ δημοσίᾳ, τοὺς δὲ ὅτι ἑκόντες εἶναι οὐ πράξουσιν, ἡγούμενοι ἐν μακάρων νήσοις ζῶντες ἔτι ἀπῳκίσθαι; ᾿Αληθῆ, ἔφη. ῾Ημέτερον δὴ ἔργον, ἦν δἐγώ, τῶν οἰκιστῶν τάς τε βελτίστας φύσεις ἀναγκάσαι ἀφικέσθαι πρὸς τὸ μάθημα ἐν τῷ πρόσθεν ἔφαμεν εἶναι μέγιστον, ἰδεῖν τε τὸ ἀγαθὸν (519d) καὶ ἀναβῆναι ἐκείνην τὴν ἀνάβασιν, καὶ ἐπειδὰν ἀναβάντες ἱκανῶς ἴδωσι, μὴ ἐπιτρέπειν αὐτοῖς νῦν ἐπιτρέπεται. Τὸ ποῖον δή; Τὸ αὐτοῦ, ἦν δἐγώ, καταμένειν καὶ μὴ ἐθέλειν πάλιν καταβαίνειν παρἐκείνους τοὺς δεσμώτας μηδὲ μετέχειν τῶν παρἐκείνοις πόνων τε καὶ τιμῶν, εἴτε φαυλότεραι εἴτε σπουδαιότεραι. ῎Επειτ’, ἔφη, ἀδικήσομεν αὐτούς, καὶ ποιήσομεν χεῖρον ζῆν, δυνατὸν αὐτοῖς ὂν ἄμεινον; (519e) ᾿Επελάθου, ἦν δἐγώ, πάλιν, φίλε, ὅτι νόμῳ οὐ τοῦτο μέλει, ὅπως ἕν τι γένος ἐν πόλει διαφερόντως εὖ πράξει, ἀλλἐν ὅλῃ τῇ πόλει τοῦτο μηχανᾶται ἐγγενέσθαι, συναρμόττων τοὺς πολίτας πειθοῖ τε καὶ ἀνάγκῃ, [7,519] devient (519a) utile et avantageux ou inutile et
nuisible. N'as-tu pas encore remarqué, au sujet des gens
que l'on dit méchants mais habiles, combien perçants sont
les yeux de leur misérable petite âme, et avec quelle acuité
ils discernent les objets vers lesquels ils se tournent? Leur
âme n'a donc pas une vue faible, mais comme elle est
contrainte de servir leur malice, plus sa vue est perçante,
plus elle fait de mal.
Cette remarque est tout à fait juste, dit-il.
Et cependant, poursuivis-je, si de pareils naturels étaient
émondés dès l'enfance, et que l'on coupât les excroissances
de la famille du devenir, comparables à des masses de
plomb, qui s'y développent par l'effet de la (519b)
gourmandise, des plaisirs et des appétits de ce genre, et
qui tournent la vue de l'âme vers le bas; si, libérés de ce
poids, ils étaient tournés vers la vérité, ces mêmes naturels
la verraient avec la plus grande netteté, comme ils voient
les objets vers lesquels ils sont maintenant tournés.
C'est vraisemblable, reconnut-il.
Mais quoi ! n'est-il pas également vraisemblable, et
nécessaire d'après ce que nous avons dit, que ni les gens
sans éducation et sans connaissance de la vérité, ni ceux
qu'on laisse passer toute leur vie dans l'étude, ne sont (519c)
propres au gouvernement de la cité, les uns parce qu'ils
n'ont aucun but fixe auquel ils puissent rapporter tout ce
qu'ils font dans la vie privée ou dans la vie publique, les
autres parce qu'ils ne consentiront point à s'en charger, se
croyant déjà transportés de leur vivant dans les îles fortunées.
C'est vrai, dit-il.
Il nous incombera donc, à nous fondateurs, d'obliger les
meilleurs naturels à se tourner vers cette science que nous
avons reconnue tout à l'heure comme la plus
sublime, à voir le bien et à faire cette ascension; mais,
(519d) après qu'ils se seront ainsi élevés et auront
suffisamment contemplé le bien, gardons-nous de leur
permettre ce qu'on leur permet aujourd'hui.
Quoi donc?
De rester là-haut, répondis-je, de refuser de descendre de
nouveau parmi les prisonniers et de partager avec eux
travaux et honneurs, quel que soit le cas qu'on en doive faire.
Hé quoi ! s'écria-t-il, commettrons-nous à leur égard
l'injustice de les forcer à mener une vie misérable, alors
qu'ils pourraient jouir d'une condition plus heureuse?
(519e) Tu oublies encore une fois, mon ami, que la loi ne se
préoccupe pas d'assurer un bonheur exceptionnel à une
classe de citoyens, mais qu'elle s'efforce de réaliser le
bonheur de la cité tout entière, en unissant les citoyens par
la persuasion ou la contrainte,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/05/2006