HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 518

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[7,518] (518a) ᾿Αλλεἰ νοῦν γε ἔχοι τις, ἦν δἐγώ, μεμνῇτἂν ὅτι διτταὶ καὶ ἀπὸ διττῶν γίγνονται ἐπιταράξεις ὄμμασιν, ἔκ τε φωτὸς εἰς σκότος μεθισταμένων καὶ ἐκ σκότους εἰς φῶς. ταὐτὰ δὲ ταῦτα νομίσας γίγνεσθαι καὶ περὶ ψυχήν, ὁπότε ἴδοι θορυβουμένην τινὰ καὶ ἀδυνατοῦσάν τι καθορᾶν, οὐκ ἂν ἀλογίστως γελῷ, ἀλλἐπισκοποῖ ἂν πότερον ἐκ φανοτέρου βίου ἥκουσα ὑπὸ ἀηθείας ἐσκότωται, ἐξ ἀμαθίας πλείονος εἰς φανότερον ἰοῦσα ὑπὸ λαμπροτέρου μαρμαρυγῆς (518b) ἐμπέπλησται, καὶ οὕτω δὴ τὴν μὲν εὐδαιμονίσειεν ἂν τοῦ πάθους τε καὶ βίου, τὴν δὲ ἐλεήσειεν, καὶ εἰ γελᾶν ἐπαὐτῇ βούλοιτο, ἧττον ἂν καταγέλαστος γέλως αὐτῷ εἴη ἐπὶ τῇ ἄνωθεν ἐκ φωτὸς ἡκούσῃ. Καὶ μάλα, ἔφη, μετρίως λέγεις. Δεῖ δή, εἶπον, ἡμᾶς τοιόνδε νομίσαι περὶ αὐτῶν, εἰ ταῦτἀληθῆ· τὴν παιδείαν οὐχ οἵαν τινὲς ἐπαγγελλόμενοί φασιν εἶναι τοιαύτην καὶ εἶναι. φασὶ δέ που οὐκ ἐνούσης ἐν τῇ (518c) ψυχῇ ἐπιστήμης σφεῖς ἐντιθέναι, οἷον τυφλοῖς ὀφθαλμοῖς ὄψιν ἐντιθέντες. Φασὶ γὰρ οὖν, ἔφη. ῾Ο δέ γε νῦν λόγος, ἦν δἐγώ, σημαίνει ταύτην τὴν ἐνοῦσαν ἑκάστου δύναμιν ἐν τῇ ψυχῇ καὶ τὸ ὄργανον καταμανθάνει ἕκαστος, οἷον εἰ ὄμμα μὴ δυνατὸν ἦν ἄλλως σὺν ὅλῳ τῷ σώματι στρέφειν πρὸς τὸ φανὸν ἐκ τοῦ σκοτώδους, οὕτω σὺν ὅλῃ τῇ ψυχῇ ἐκ τοῦ γιγνομένου περιακτέον εἶναι, ἕως ἂν εἰς τὸ ὂν καὶ τοῦ ὄντος τὸ φανότατον δυνατὴ γένηται ἀνασχέσθαι θεωμένη· τοῦτο δεἶναί φαμεν (518d) τἀγαθόν. γάρ; Ναί. Τούτου τοίνυν, ἦν δἐγώ, αὐτοῦ τέχνη ἂν εἴη, τῆς περιαγωγῆς, τίνα τρόπον ὡς ῥᾷστά τε καὶ ἀνυσιμώτατα μεταστραφήσεται, οὐ τοῦ ἐμποιῆσαι αὐτῷ τὸ ὁρᾶν, ἀλλὡς ἔχοντι μὲν αὐτό, οὐκ ὀρθῶς δὲ τετραμμένῳ οὐδὲ βλέποντι οἷ ἔδει, τοῦτο διαμηχανήσασθαι. ῎Εοικεν γάρ, ἔφη. Αἱ μὲν τοίνυν ἄλλαι ἀρεταὶ καλούμεναι ψυχῆς κινδυνεύουσιν ἐγγύς τι εἶναι τῶν τοῦ σώματοςτῷ ὄντι γὰρ (518e) οὐκ ἐνοῦσαι πρότερον ὕστερον ἐμποιεῖσθαι ἔθεσι καὶ ἀσκήσεσιν δὲ τοῦ φρονῆσαι παντὸς μᾶλλον θειοτέρου τινὸς τυγχάνει, ὡς ἔοικεν, οὖσα, τὴν μὲν δύναμιν οὐδέποτε ἀπόλλυσιν, ὑπὸ δὲ τῆς περιαγωγῆς [7,518] En effet, repris-je, un homme sensé se rappellera que
(518a) les yeux peuvent être troublés de deux manières et par
deux causes opposées : par le passage de la lumière à
l'obscurité, et par celui de l'obscurité à la lumière; et ayant
réfléchi qu'il en est de même pour l'âme, quand il en verra
une troublée et embarrassée pour discerner certains objets,
il n'en rira pas sottement, mais examinera plutôt si, venant
d'une vie plus lumineuse, elle est, faute d'habitude,
offusquée par les ténèbres, ou si, passant de l'ignorance à
la lumière, elle est éblouie de son trop (518b) vif éclat; dans
le premier cas il l'estimera heureuse en raison de ce qu'elle
éprouve et de la vie qu'elle mène; dans le second, il la
plaindra, et s'il voulait rire à ses dépens, ses moqueries
seraient moins ridicules que si elles s'adressaient à l'âme
qui redescend du séjour de la lumière.
C'est parler, dit-il, avec beaucoup de sagesse.
Il nous faut donc, si tout cela est vrai, en conclure ceci ;
l'éducation n'est point ce que certains proclament qu'elle
(518c) est ; car ils prétendent l'introduire dans l'âme, où elle
n'est point, comme on donnerait la vue à des yeux aveugles.
Ils le prétendent, en effet.
Or, repris-je, le présent discours montre que chacun
possède la faculté d'apprendre et l'organe destiné à cet
usage, et que, semblable à des yeux qui ne pourraient se
tourner qu'avec le corps tout entier des ténèbres vers la
lumière, cet organe doit aussi se détourner avec l'âme tout
entière de ce qui naît, jusqu'à ce qu'il devienne capable de
supporter la vue de l'être et de ce qu'il y a de (518d) plus
lumineux dans l'être; et cela nous l'appelons le bien, n'est-ce pas?
Oui.
L'éducation est donc l'art qui se propose ce but, la
conversion de l'âme, et qui recherche les moyens les plus
aisés et les plus efficaces de l'opérer; elle ne consiste pas à
donner la vue à l'organe de l'âme, puisqu'il l'a déjà; mais
comme il est mal tourné et ne regarde pas où il faudrait,
elle s'efforce de l'amener dans la bonne direction.
Il le semble, dit-il.
Maintenant, les autres vertus, appelées vertus de l'âme,
paraissent bien se rapprocher de celles du corps - car, en
réalité, quand on ne les a pas tout d'abord, on les peut
(518e) acquérir dans la suite par l'habitude et l'exercice ;
mais la vertu de science appartient très
probablement à quelque chose de plus divin, qui ne
perd jamais sa force, et qui, selon la direction qu'on lui donne,


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Dernière mise à jour : 17/05/2006