HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 517

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[7,517] (517a) πρὶν καταστῆναι τὰ ὄμματα, οὗτος δ χρόνος μὴ πάνυ ὀλίγος εἴη τῆς συνηθείας, ἆροὐ γέλωτἂν παράσχοι, καὶ λέγοιτο ἂν περὶ αὐτοῦ ὡς ἀναβὰς ἄνω διεφθαρμένος ἥκει τὰ ὄμματα, καὶ ὅτι οὐκ ἄξιον οὐδὲ πειρᾶσθαι ἄνω ἰέναι; καὶ τὸν ἐπιχειροῦντα λύειν τε καὶ ἀνάγειν, εἴ πως ἐν ταῖς χερσὶ δύναιντο λαβεῖν καὶ ἀποκτείνειν, ἀποκτεινύναι ἄν; Σφόδρα γ’, ἔφη. Ταύτην τοίνυν, ἦν δἐγώ, τὴν εἰκόνα, φίλε Γλαύκων, (517b) προσαπτέον ἅπασαν τοῖς ἔμπροσθεν λεγομένοις, τὴν μὲν διὄψεως φαινομένην ἕδραν τῇ τοῦ δεσμωτηρίου οἰκήσει ἀφομοιοῦντα, τὸ δὲ τοῦ πυρὸς ἐν αὐτῇ φῶς τῇ τοῦ ἡλίου δυνάμει· τὴν δὲ ἄνω ἀνάβασιν καὶ θέαν τῶν ἄνω τὴν εἰς τὸν νοητὸν τόπον τῆς ψυχῆς ἄνοδον τιθεὶς οὐχ ἁμαρτήσῃ τῆς γἐμῆς ἐλπίδος, ἐπειδὴ ταύτης ἐπιθυμεῖς ἀκούειν. θεὸς δέ που οἶδεν εἰ ἀληθὴς οὖσα τυγχάνει. τὰ δοὖν ἐμοὶ φαινόμενα οὕτω φαίνεται, ἐν τῷ γνωστῷ τελευταία τοῦ (517c) ἀγαθοῦ ἰδέα καὶ μόγις ὁρᾶσθαι, ὀφθεῖσα δὲ συλλογιστέα εἶναι ὡς ἄρα πᾶσι πάντων αὕτη ὀρθῶν τε καὶ καλῶν αἰτία, ἔν τε ὁρατῷ φῶς καὶ τὸν τούτου κύριον τεκοῦσα, ἔν τε νοητῷ αὐτὴ κυρία ἀλήθειαν καὶ νοῦν παρασχομένη, καὶ ὅτι δεῖ ταύτην ἰδεῖν τὸν μέλλοντα ἐμφρόνως πράξειν ἰδίᾳ δημοσίᾳ. Συνοίομαι, ἔφη, καὶ ἐγώ, ὅν γε δὴ τρόπον δύναμαι. ῎Ιθι τοίνυν, ἦν δἐγώ, καὶ τόδε συνοιήθητι καὶ μὴ θαυμάσῃς ὅτι οἱ ἐνταῦθα ἐλθόντες οὐκ ἐθέλουσιν τὰ τῶν ἀνθρώπων πράττειν, ἀλλἄνω ἀεὶ ἐπείγονται αὐτῶν αἱ ψυχαὶ διατρίβειν· (517d) εἰκὸς γάρ που οὕτως, εἴπερ αὖ κατὰ τὴν προειρημένην εἰκόνα τοῦτἔχει. Εἰκὸς μέντοι, ἔφη. Τί δέ; τόδε οἴει τι θαυμαστόν, εἰ ἀπὸ θείων, ἦν δἐγώ, θεωριῶν ἐπὶ τὰ ἀνθρώπειά τις ἐλθὼν κακὰ ἀσχημονεῖ τε καὶ φαίνεται σφόδρα γελοῖος ἔτι ἀμβλυώττων καὶ πρὶν ἱκανῶς συνήθης γενέσθαι τῷ παρόντι σκότῳ ἀναγκαζόμενος ἐν δικαστηρίοις ἄλλοθί που ἀγωνίζεσθαι περὶ τῶν τοῦ δικαίου σκιῶν ἀγαλμάτων ὧν αἱ σκιαί, καὶ διαμιλλᾶσθαι (517e) περὶ τούτου, ὅπῃ ποτὲ ὑπολαμβάνεται ταῦτα ὑπὸ τῶν αὐτὴν δικαιοσύνην μὴ πώποτε ἰδόντων; Οὐδὁπωστιοῦν θαυμαστόν, ἔφη. [7,517] dans le moment où sa vue (517a) est encore confuse
et avant que ses yeux se soient remis (or l'accoutumance à
l'obscurité demandera un temps assez long), n'apprêtera-t-
il pas à rire à ses dépens, et ne diront-ils pas
qu'étant allé là-haut il en est revenu avec la vue ruinée, de
sorte que ce n'est même pas la peine d'essayer d'y monter?
Et si quelqu'un tente de les délier et de les conduire en
haut, et qu'ils le puissent tenir en leurs mains et tuer, ne le
tueront-ils pas?
Sans aucun doute, répondit-il.
Maintenant, mon cher Glaucon, repris-je, il faut (517b)
appliquer point par point cette image à ce que nous avons
dit plus haut, comparer le monde que nous découvre la vue
au séjour de la prison, et la lumière du feu qui l'éclaire à la
puissance du soleil. Quant à la montée dans la région
supérieure et à la contemplation de ses objets, si tu la
considères comme l'ascension de l'âme vers le lieu
intelligible tu ne te tromperas pas sur ma pensée, puisque
aussi bien tu désires la connaître. Dieu sait si elle est vraie.
Pour moi, telle est mon opinion : dans le monde intelligible
l'idée du bien est perçue la dernière et avec (517c) peine,
mais on ne la peut percevoir sans conclure qu'elle est la
cause de tout ce qu'il y a de droit et de beau en toutes
choses; qu'elle a, dans le monde visible, engendré la
lumière et le souverain de la lumière; que, dans le
monde intelligible, c'est elle-même qui est souveraine et
dispense la vérité et l'intelligence; et qu'il faut la voir pour
se conduire avec sagesse dans la vie privée et dans la vie publique.
Je partage ton opinion, dit-il, autant que je le puis.
Eh bien ! partage-la encore sur ce point, et ne t'étonnes
pas que ceux qui se sont élevés à ces hauteurs ne veuillent
plus s'occuper des affaires humaines, et que leurs âmes
(517d) aspirent sans cesse à demeurer là-haut. Cela est bien
naturel si notre allégorie est exacte.
C'est, en effet, bien naturel, dit-il.
Mais quoi? penses-tu qu'il soit étonnant qu'un homme qui
passe des contemplations divines aux misérables choses
humaines ait mauvaise grâce et paraisse tout à fait ridicule,
lorsque, ayant encore la vue troublée et n'étant pas
suffisamment accoutumé aux ténèbres environnantes, il est
obligé d'entrer en dispute, devant les tribunaux ou ailleurs,
sur des ombres de justice ou sur les images qui projettent
ces ombres, et de combattre les interprétations (517e) qu'en
donnent ceux qui n'ont jamais vu la justice elle-même ?
Il n'y a là rien d'étonnant.


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Dernière mise à jour : 17/05/2006