HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 520

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[7,520] ποιῶν μεταδιδόναι (520a) ἀλλήλοις τῆς ὠφελίας ἣν ἂν ἕκαστοι τὸ κοινὸν δυνατοὶ ὦσιν ὠφελεῖν καὶ αὐτὸς ἐμποιῶν τοιούτους ἄνδρας ἐν τῇ πόλει, οὐχ ἵνα ἀφιῇ τρέπεσθαι ὅπῃ ἕκαστος βούλεται, ἀλλἵνα καταχρῆται αὐτὸς αὐτοῖς ἐπὶ τὸν σύνδεσμον τῆς πόλεως. ᾿Αληθῆ, ἔφη· ἐπελαθόμην γάρ. Σκέψαι τοίνυν, εἶπον, Γλαύκων, ὅτι οὐδἀδικήσομεν τοὺς παρἡμῖν φιλοσόφους γιγνομένους, ἀλλὰ δίκαια πρὸς αὐτοὺς ἐροῦμεν, προσαναγκάζοντες τῶν ἄλλων ἐπιμελεῖσθαί τε καὶ φυλάττειν. ἐροῦμεν γὰρ ὅτι οἱ μὲν ἐν ταῖς ἄλλαις (520b) πόλεσι τοιοῦτοι γιγνόμενοι εἰκότως οὐ μετέχουσι τῶν ἐν αὐταῖς πόνων· αὐτόματοι γὰρ ἐμφύονται ἀκούσης τῆς ἐν ἑκάστῃ πολιτείας, δίκην δἔχει τό γε αὐτοφυὲς μηδενὶ τροφὴν ὀφεῖλον μηδἐκτίνειν τῳ προθυμεῖσθαι τὰ τροφεῖα· ὑμᾶς δἡμεῖς ὑμῖν τε αὐτοῖς τῇ τε ἄλλῃ πόλει ὥσπερ ἐν σμήνεσιν ἡγεμόνας τε καὶ βασιλέας ἐγεννήσαμεν, ἄμεινόν τε καὶ τελεώτερον ἐκείνων πεπαιδευμένους καὶ μᾶλλον (520c) δυνατοὺς ἀμφοτέρων μετέχειν. καταβατέον οὖν ἐν μέρει ἑκάστῳ εἰς τὴν τῶν ἄλλων συνοίκησιν καὶ συνεθιστέον τὰ σκοτεινὰ θεάσασθαι· συνεθιζόμενοι γὰρ μυρίῳ βέλτιον ὄψεσθε τῶν ἐκεῖ καὶ γνώσεσθε ἕκαστα τὰ εἴδωλα ἅττα ἐστὶ καὶ ὧν, διὰ τὸ τἀληθῆ ἑωρακέναι καλῶν τε καὶ δικαίων καὶ ἀγαθῶν πέρι. καὶ οὕτω ὕπαρ ἡμῖν καὶ ὑμῖν πόλις οἰκήσεται ἀλλοὐκ ὄναρ, ὡς νῦν αἱ πολλαὶ ὑπὸ σκιαμαχούντων τε πρὸς ἀλλήλους καὶ στασιαζόντων περὶ τοῦ ἄρχειν (520d) οἰκοῦνται, ὡς μεγάλου τινὸς ἀγαθοῦ ὄντος. τὸ δέ που ἀληθὲς ὧδἔχει· ἐν πόλει ἥκιστα πρόθυμοι ἄρχειν οἱ μέλλοντες ἄρξειν, ταύτην ἄριστα καὶ ἀστασιαστότατα ἀνάγκη οἰκεῖσθαι, τὴν δἐναντίους ἄρχοντας σχοῦσαν ἐναντίως. Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη. (520e) ᾿Απειθήσουσιν οὖν ἡμῖν οἴει οἱ τρόφιμοι ταῦτἀκούοντες, καὶ οὐκ ἐθελήσουσιν συμπονεῖν ἐν τῇ πόλει ἕκαστοι ἐν μέρει, τὸν δὲ πολὺν χρόνον μετἀλλήλων οἰκεῖν ἐν τῷ καθαρῷ; (e.) ᾿Αδύνατον, ἔφη· δίκαια γὰρ δὴ δικαίοις ἐπιτάξομεν. παντὸς μὴν μᾶλλον ὡς ἐπἀναγκαῖον αὐτῶν ἕκαστος εἶσι τὸ ἄρχειν, τοὐναντίον τῶν νῦν ἐν ἑκάστῃ πόλει ἀρχόντων. Οὕτω γὰρ ἔχει, ἦν δἐγώ, ἑταῖρε· [7,520] et en les amenant à se faire part les uns aux autres des
avantages que chaque (520a) classe peut apporter à la communauté;
et que, si elle forme de tels hommes dans la cité, ce n'est point pour
les laisser libres de se tourner du côté qu'il leur plaît, mais pour les
faire concourir à fortifier le lien de l'État.
C'est vrai, dit-il, je l'avais oublié.
Au reste, Glaucon, observe que nous ne serons pas
coupables d'injustice envers les philosophes qui se seront
formés chez nous, mais que nous aurons de justes raisons
à leur donner en les forçant à se charger de la conduite et
de la garde des autres. Nous leur dirons en effet :
(520b) «Dans les autres cités, il est naturel que ceux qui sont
devenus philosophes ne participent point aux travaux de la
vie publique, puisqu'ils se sont formés eux-mêmes, malgré
le gouvernement de ces cités; or il est juste que celui qui
se forme soi-même et ne doit sa nourriture à personne, ne
veuille en payer le prix à qui que ce soit. Mais vous, nous
vous avons formés dans l'intérêt de l'État comme dans le
vôtre pour être ce que sont les chefs et les rois dans les
ruches; nous vous avons donné une éducation meilleure et
plus parfaite que celle de ces (520c) philosophes-là, et vous
avons rendus plus capables d'allier le maniement des
affaires à l'étude de la philosophie. Il faut donc que
vous descendiez, chacun à votre tour, dans la commune
demeure, et que vous vous accoutumiez aux ténèbres qui y
règnent; lorsque vous vous serez familiarisés avec elles,
vous y verrez mille fois mieux que les habitants de ce
séjour, et vous connaîtrez la nature de chaque image,
et de quel objet elle est l'image, parce que vous
aurez contemplé en vérité le beau, le juste et le bien. Ainsi
le gouvernement de cette cité qui est la vôtre et la nôtre
sera une réalité et non pas un vain songe, comme celui des
cités actuelles, où les chefs se battent pour des ombres et
se disputent l'autorité, (520d) qu'ils regardent comme un
grand bien. Voici là-dessus quelle est la vérité : la
cité où ceux qui doivent commander sont les moins
empressés à rechercher le pouvoir, est la mieux gouvernée
et la moins sujette à la sédition, et celle où les chefs sont
dans des dispositions contraires se trouve elle-même dans
une situation contraire.»
Parfaitement, dit-il.
Eh bien ! crois-tu que nos élèves résisteront à ces raisons
et refuseront de prendre part, à tour de rôle, aux labeurs
de l'État, tout en passant d'ailleurs ensemble la majeure
partie de leur temps dans la région de la pure lumière?
C'est impossible, répondit-il, car nos prescriptions sont
justes et s'adressent à des hommes justes. Mais il est (520e)
certain que chacun d'eux ne viendra au pouvoir que par
nécessité, contrairement à ce que font aujourd'hui les chefs
dans tous les États.
Oui, repris-je, il en est ainsi, mon camarade;


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Dernière mise à jour : 17/05/2006