HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 521

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[7,521] εἰ μὲν βίον ἐξευρήσεις (521a) ἀμείνω τοῦ ἄρχειν τοῖς μέλλουσιν ἄρξειν, ἔστι σοι δυνατὴ γενέσθαι πόλις εὖ οἰκουμένη· ἐν μόνῃ γὰρ αὐτῇ ἄρξουσιν οἱ τῷ ὄντι πλούσιοι, οὐ χρυσίου ἀλλοὗ δεῖ τὸν εὐδαίμονα πλουτεῖν, ζωῆς ἀγαθῆς τε καὶ ἔμφρονος. εἰ δὲ πτωχοὶ καὶ πεινῶντες ἀγαθῶν ἰδίων ἐπὶ τὰ δημόσια ἴασιν, ἐντεῦθεν οἰόμενοι τἀγαθὸν δεῖν ἁρπάζειν, οὐκ ἔστι· περιμάχητον γὰρ τὸ ἄρχειν γιγνόμενον, οἰκεῖος ὢν καὶ ἔνδον τοιοῦτος πόλεμος αὐτούς τε ἀπόλλυσι καὶ τὴν ἄλλην πόλιν. ᾿Αληθέστατα, ἔφη. (521b) ῎Εχεις οὖν, ἦν δἐγώ, βίον ἄλλον τινὰ πολιτικῶν ἀρχῶν καταφρονοῦντα τὸν τῆς ἀληθινῆς φιλοσοφίας; Οὐ μὰ τὸν Δία, δὅς. ᾿Αλλὰ μέντοι δεῖ γε μὴ ἐραστὰς τοῦ ἄρχειν ἰέναι ἐπαὐτό· εἰ δὲ μή, οἵ γε ἀντερασταὶ μαχοῦνται. Πῶς δοὔ; Τίνας οὖν ἄλλους ἀναγκάσεις ἰέναι ἐπὶ φυλακὴν τῆς πόλεως οἳ περὶ τούτων τε φρονιμώτατοι διὧν ἄριστα πόλις οἰκεῖται, ἔχουσί τε τιμὰς ἄλλας καὶ βίον ἀμείνω τοῦ πολιτικοῦ; Οὐδένας ἄλλους, ἔφη. (521c) Βούλει οὖν τοῦτἤδη σκοπῶμεν, τίνα τρόπον οἱ τοιοῦτοι ἐγγενήσονται, καὶ πῶς τις ἀνάξει αὐτοὺς εἰς φῶς, ὥσπερ ἐξΑιδου λέγονται δή τινες εἰς θεοὺς ἀνελθεῖν; Πῶς γὰρ οὐ βούλομαι; ἔφη. Τοῦτο δή, ὡς ἔοικεν, οὐκ ὀστράκου ἂν εἴη περιστροφή, ἀλλὰ ψυχῆς περιαγωγὴ ἐκ νυκτερινῆς τινος ἡμέρας εἰς ἀληθινήν, τοῦ ὄντος οὖσαν ἐπάνοδον, ἣν δὴ φιλοσοφίαν ἀληθῆ φήσομεν εἶναι. Πάνυ μὲν οὖν. Οὐκοῦν δεῖ σκοπεῖσθαι τί τῶν μαθημάτων ἔχει τοιαύτην (521d) δύναμιν; Πῶς γὰρ οὔ; Τί ἂν οὖν εἴη, Γλαύκων, μάθημα ψυχῆς ὁλκὸν ἀπὸ τοῦ γιγνομένου ἐπὶ τὸ ὄν; τόδε δἐννοῶ λέγων ἅμα· οὐκ ἀθλητὰς μέντοι πολέμου ἔφαμεν τούτους ἀναγκαῖον εἶναι νέους ὄντας; ῎Εφαμεν γάρ. Δεῖ ἄρα καὶ τοῦτο προσέχειν τὸ μάθημα ζητοῦμεν πρὸς ἐκείνῳ. Τὸ ποῖον; Μὴ ἄχρηστον πολεμικοῖς ἀνδράσιν εἶναι. Δεῖ μέντοι, ἔφη, εἴπερ οἷόν τε. Γυμναστικῇ μὴν καὶ μουσικῇ ἔν γε τῷ πρόσθεν (521e) ἐπαιδεύοντο ἡμῖν. ῏Ην ταῦτα, ἔφη. Καὶ γυμναστικὴ μέν που περὶ γιγνόμενον καὶ ἀπολλύμενον τετεύτακεν· σώματος γὰρ αὔξης καὶ φθίσεως. ἐπιστατεῖ. Φαίνεται. Τοῦτο μὲν δὴ οὐκ ἂν εἴη ζητοῦμεν μάθημα. [7,521] si tu découvres pour ceux qui doivent commander une
condition (521a) préférable au pouvoir lui-même, il te sera possible
d'avoir un État bien gouverné; car dans cet État seuls
commanderont ceux qui sont vraiment riches, non pas d'or,
mais de cette richesse dont l'homme a besoin pour être
heureux : une vie vertueuse et sage. Par contre, si les
mendiants et les gens affamés de biens particuliers
viennent aux affaires publiques, persuadés que c'est là qu'il
faut en aller prendre, cela ne te sera pas possible; car on
se bat alors pour obtenir le pouvoir, et cette guerre domestique
et intestine perd et ceux qui s'y livrent et le reste de la cité.
Rien de plus vrai, dit-il.
Or, connais-tu une autre condition que celle du vrai (521b)
philosophe pour inspirer le mépris des charges publiques ?
Non, par Zeus.
D'autre part, il ne faut pas que les amoureux du pouvoir lui
fassent la cour, autrement il y aura des luttes entre
prétendants rivaux.
Sans doute.
Par conséquent, à qui imposeras-tu la garde de la cité,
sinon à ceux qui sont les plus instruits des moyens de bien
gouverner un État, et qui ont d'autres honneurs et une
condition préférable à celle de l'homme public?
À personne d'autre.
(521c) Veux-tu donc que nous examinions maintenant de
quelle manière se formeront des hommes de ce caractère,
et comment on les fera monter vers la lumière, comme
certains sont montés, dit-on, de l'Hadès au séjour des dieux?
Comment ne le voudrais-je pas?
Cela ne sera pas, apparemment, un simple tour de palet ;
il s'agira d'opérer la conversion de l'âme d'un jour
aussi ténébreux que la nuit vers le jour véritable, c'est-à-dire
de l'élever jusqu'à l'être; et c'est ce que nous
appellerons la vraie philosophie.
Parfaitement.
Il faut donc examiner quelle est, parmi les sciences, (521d)
celle qui est propre à produire cet effet.
Sans doute.
Quelle est donc, Glaucon, la science qui attire l'âme de ce
qui devient vers ce qui est? Mais, en parlant, ceci me
revient à l'esprit : n'avons-nous pas dit que nos
philosophes devaient être dans leur jeunesse des athlètes guerriers ?
Si, nous l'avons dit.
Il faut donc que la science que nous cherchons, outre ce
premier avantage, en ait encore un autre.
Lequel?
Celui de ne pas être inutile à des hommes de guerre.
Assurément il le faut, si la chose est possible.
(521e) Or, c'est par la gymnastique et la musique que nous
les avons précédemment formés.
Oui.
Mais la gymnastique a pour objet ce qui devient et ce qui
meurt, puisque c'est du développement et du
dépérissement du corps qu'elle s'occupe.
Évidemment.
Elle n'est donc pas la science que nous cherchons.


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Dernière mise à jour : 17/05/2006