[425] ἐννόμους τε καὶ σπουδαίους (425a) ἐξ αὐτῶν ἄνδρας αὐξάνεσθαι
ἀδύνατον ὄν;
Πῶς δ’ οὐχί; ἔφη.
῞Οταν δὴ ἄρα καλῶς ἀρξάμενοι παῖδες παίζειν εὐνομίαν διὰ τῆς
μουσικῆς εἰσδέξωνται, πάλιν τοὐναντίον ἢ ’κείνοις εἰς πάντα συνέπεταί
τε καὶ αὔξει, ἐπανορθοῦσα εἴ τι καὶ πρότερον τῆς πόλεως ἔκειτο.
᾿Αληθῆ μέντοι, ἔφη.
Καὶ τὰ σμικρὰ ἄρα, εἶπον, δοκοῦντα εἶναι νόμιμα ἐξευρίσκουσιν
οὗτοι, ἃ οἱ πρότερον ἀπώλλυσαν πάντα.
<Τὰ> ποῖα;
(425b) Τὰ τοιάδε· σιγάς τε τῶν νεωτέρων παρὰ πρεσβυτέροις ἃς πρέπει,
καὶ κατακλίσεις καὶ ὑπαναστάσεις καὶ γονέων θεραπείας, καὶ κουράς γε
καὶ ἀμπεχόνας καὶ ὑποδέσεις καὶ ὅλον τὸν τοῦ σώματος σχηματισμὸν καὶ
τἆλλα ὅσα τοιαῦτα. ἢ οὐκ οἴει;
῎Εγωγε.
Νομοθετεῖν δ’ αὐτὰ οἶμαι εὔηθες· οὔτε γάρ που γίγνεται οὔτ’ ἂν
μείνειεν λόγῳ τε καὶ γράμμασιν νομοθετηθέντα.
Πῶς γάρ;
Κινδυνεύει γοῦν, ἦν δ’ ἐγώ, ὦ ᾿Αδείμαντε, ἐκ τῆς (425c) παιδείας ὅποι ἄν
τις ὁρμήσῃ, τοιαῦτα καὶ τὰ ἑπόμενα εἶναι. ἢ οὐκ ἀεὶ τὸ ὅμοιον ὂν ὅμοιον
παρακαλεῖ;
Τί μήν;
Καὶ τελευτῶν δὴ οἶμαι φαῖμεν ἂν εἰς ἕν τι τέλεον καὶ νεανικὸν
ἀποβαίνειν αὐτὸ ἢ ἀγαθὸν ἢ καὶ τοὐναντίον.
Τί γὰρ οὔκ; ἦ δ’ ὅς.
᾿Εγὼ μὲν τοίνυν, εἶπον, διὰ ταῦτα οὐκ ἂν ἔτι τὰ τοιαῦτα
ἐπιχειρήσαιμι νομοθετεῖν.
Εἰκότως γ’, ἔφη.
Τί δέ, ὦ πρὸς θεῶν, ἔφην, τάδε τὰ ἀγοραῖα, συμβολαίων τε πέρι κατ’
ἀγορὰν ἕκαστοι ἃ πρὸς ἀλλήλους (425d) συμβάλλουσιν, εἰ δὲ βούλει, καὶ
χειροτεχνικῶν περὶ συμβολαίων καὶ λοιδοριῶν καὶ αἰκίας καὶ δικῶν
λήξεως καὶ δικαστῶν καταστάσεως, καὶ εἴ που τελῶν τινες ἢ πράξεις ἢ
θέσεις ἀναγκαῖοί εἰσιν ἢ κατ’ ἀγορὰς ἢ λιμένας, ἢ καὶ τὸ παράπαν
ἀγορανομικὰ ἄττα ἢ ἀστυνομικὰ ἢ ἐλλιμενικὰ ἢ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα,
τούτων τολμήσομέν τι νομοθετεῖν;
᾿Αλλ’ οὐκ ἄξιον, ἔφη, ἀνδράσι καλοῖς κἀγαθοῖς ἐπιτάττειν· (425e) τὰ
πολλὰ γὰρ αὐτῶν, ὅσα δεῖ νομοθετήσασθαι, ῥᾳδίως που εὑρήσουσιν.
Ναί, ὦ φίλε, εἶπον, ἐάν γε θεὸς αὐτοῖς διδῷ σωτηρίαν τῶν νόμων ὧν
ἔμπροσθεν διήλθομεν.
Εἰ δὲ μή γε, ἦ δ’ ὅς, πολλὰ τοιαῦτα τιθέμενοι ἀεὶ καὶ ἐπανορθούμενοι
τὸν βίον διατελοῦσιν, οἰόμενοι ἐπιλήψεσθαι τοῦ βελτίστου.
Λέγεις, ἔφην ἐγώ, βιώσεσθαι τοὺς τοιούτους ὥσπερ τοὺς κάμνοντάς
τε καὶ οὐκ ἐθέλοντας ὑπὸ ἀκολασίας ἐκβῆναι πονηρᾶς διαίτης.
Πάνυ μὲν οὖν.
| [425] (425a), des hommes soumis aux lois et vertueux.
Sans doute.
Lors donc que les enfants jouent honnêtement dès le début, l'ordre, au moyen de la
musique, pénètre en eux, et, au rebours de ce qui arrive dans le cas que tu citais, il les
accompagne partout, accroît leur force, et redresse dans la cité ce qui peut s'y trouver en déclin.
C'est vrai, dit-il.
Et ils retrouvent ces règlements qui paraissent de peu d'importance et que leurs
prédécesseurs avaient laissé tomber en désuétude.
Lesquels?
Ceux qui ordonnent aux jeunes gens de garder le silence quand il convient en
présence des vieillards, de les (425b) aider à s'asseoir, de se lever pour leur faire place,
d'entourer ses parents de soins - et ceux qui concernent la coupe des cheveux, les
vêtements, les chaussures, la tenue extérieure du corps et autres choses semblables.
Ne crois-tu pas qu'ils retrouveront ces règlements?
Je le crois.
Mais à mon avis il serait simpliste de légiférer sur ces sujets, car les ordonnances
prises, orales ou écrites, n'auraient point d'effet et ne pourraient être maintenues.
Comment le seraient-elles?
Ce qui paraît sûr, Adimante, repris-je, c'est que l'élan (425c) donné par l'éducation
détermine tout ce qui suit. Aussi bien le semblable n'appelle-t-il pas toujours son semblable?
Certes !
Et nous pourrions dire, je pense, qu'à la fin cet élan aboutit à un grand et parfait
résultat, soit en bien soit en mal.
Assurément.
Voilà pourquoi je n'irai pas plus loin et n'entreprendrai pas de légiférer là-dessus.
Et avec raison.
Mais, par les dieux, que ferons-nous en ce qui concerne les affaires de l'agora, les
contrats que les citoyens des (425d) diverses classes y passent entre eux, et si tu veux,
les contrats de main-d'oeuvre? que ferons-nous en ce qui concerne les injures, les
voies de fait, l'introduction des instances, l'établissement des juges, l'institution et le
paiement des taxes qui pourraient être nécessaires sur les marchés et dans les ports
et, en général, la réglementation du marché, de la ville, du port et du reste? Oserons-
nous légiférer sur tout cela?
Il ne convient pas, répondit-il, de faire de telles prescriptions à d'honnêtes gens; en
effet, ils trouveront (425e) aisément d'eux-mêmes la plupart des règlements qu'il faut
établir en ces matières.
Oui, mon ami, dis-je, si Dieu leur donne de garder intactes les lois que nous avons
énumérées plus haut.
Sinon, reprit-il, ils passeront leur vie à faire un grand nombre de pareils règlements
et à les réformer, s'imaginant qu'ils mettront la main sur le meilleur.
Tu veux dire qu'ils vivront comme ces malades que l'intempérance empêche de
quitter un mauvais régime.
Parfaitement.
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