[11,928] (928a) διὸ δὴ περὶ τοῦτο αὐτὸ τὴν ὀρφανῶν πέρι νομοθεσίαν
παραμυθούμενός τε καὶ ἀπειλῶν ὁ νόμος ἐσπούδακεν.
ἔτι δ' ἀπειλή τις ἂν τοιάδε εἴη μάλα ἔγκαιρος·
ὃς ἂν θῆλυν εἴτε ἄρρενα ἐπιτροπεύῃ, καὶ ὃς ἂν
ἐπιτρόπου φύλαξ τῶν νομοφυλάκων καταστὰς ἐπιμελῆται, μὴ
χεῖρον ἀγαπάτω τῶν αὑτοῦ τέκνων τὸν τῆς ὀρφανικῆς
μετειληφότα τύχης, μηδὲ τῶν οἰκείων τῶν τοῦ τρεφομένου
χεῖρον χρημάτων ἐπιμελείσθω, (928b) βέλτιον δὲ ἢ τῶν αὑτοῦ
κατὰ προθυμίαν. ἕνα δὲ τοῦτον νόμον ἔχων ὀρφανῶν πέρι πᾶς
ἐπιτροπευέτω· ἐὰν δὲ ἄλλως τις περὶ τὰ τοιαῦτα πράττῃ παρὰ
τὸν νόμον τόνδε, ὁ μὲν ἄρχων ζημιούτω τὸν ἐπίτροπον, ὁ δὲ
ἐπίτροπος τὸν ἄρχοντα εἰς τὸ τῶν ἐκκρίτων δικαστήριον
εἰσάγων ζημιούτω τῷ δόξαντι τιμήματι τῷ δικαστηρίῳ διπλῇ.
ἐὰν δ' ἐπίτροπος ἀμελεῖν ἢ κακουργεῖν δοκῇ τοῖς οἰκείοις ἢ καὶ
τῶν ἄλλων τινὶ πολιτῶν, εἰς ταὐτὸν ἀγέτω δικαστήριον· ὅτι δ'
ἂν ὄφλῃ, τετραπλασίαν (928c) μὲν τούτου τίνειν, γιγνέσθω δὲ
τὸ μὲν ἥμισυ τοῦ παιδός, τὸ δ' ἥμισυ τοῦ καταδικασαμένου τὴν
δίκην. ἅμα δ' ἂν ἡβήσῃ τις τῶν ὀρφανῶν, ἐὰν ἡγῆται κακῶς
ἐπιτροπευθῆναι, μέχρι πέντε ἐτῶν ἐξηκούσης τῆς ἐπιτροπῆς
ἔστω δίκην λαχεῖν ἐπιτροπίας· ἐὰν δέ τις ὄφλῃ τῶν ἐπιτρόπων,
τιμᾶν τὸ δικαστήριον ὅτι χρὴ παθεῖν ἢ ἀποτίνειν, ἐὰν δὲ δὴ τῶν
ἀρχόντων, ἀμελείᾳ μὲν δόξας κακῶσαι τὸν ὀρφανόν, ὅτι χρὴ
(928d) τίνειν αὐτὸν τῷ παιδί, τιμάτω τὸ δικαστήριον, ἐὰν δὲ
ἀδικίᾳ, πρὸς τῷ τιμήματι, τῆς ἀρχῆς τῶν νομοφυλάκων
ἀφιστάσθω, τὸ δὲ κοινὸν τῆς πόλεως ἕτερον νομοφύλακα ἀντὶ
τούτου καθιστάτω τῇ χώρᾳ καὶ τῇ πόλει.
CHAPITRE IX.
διαφοραὶ πατέρων τε πρὸς αὑτῶν παῖδας γίγνονται καὶ παίδων
πρὸς γεννητὰς μείζους ἢ χρεών, ἐν αἷς οἵ τε πατέρες ἡγοῖντ' ἂν
δεῖν τὸν νομοθέτην νομοθετεῖν ἐξεῖναί σφισιν, ἐὰν βούλωνται,
τὸν ὑὸν ὑπὸ κήρυκος ἐναντίον ἁπάντων ἀπειπεῖν (928e) ὑὸν
κατὰ νόμον μηκέτ' εἶναι, ὑεῖς τ' αὖ σφίσι πατέρας ὑπὸ νόσων ἢ
γήρως διατιθεμένους αἰσχρῶς ἐξεῖναι παρανοίας γράφεσθαι·
ταῦτα δὲ ὄντως ἐν παγκάκων ἤθεσιν ἀνθρώπων γίγνεσθαι
φιλεῖ, ἐπεὶ ἡμίσεών γε ὄντων τῶν κακῶν, οἷον μὴ κακοῦ μὲν
πατρός, ὑέος δέ, ἢ τοὐναντίον, οὐ γίγνονται συμφοραὶ
τηλικαύτης ἔχθρας ἔκγονοι. ἐν μὲν οὖν ἄλλῃ πολιτείᾳ παῖς
ἀποκεκηρυγμένος οὐκ ἂν ἐξ ἀνάγκης ἄπολις εἴη, ταύτης δέ, ἧς
οἵδε οἱ νόμοι ἔσονται,
| [11,928] C'est pour cela que sur ce point même la loi qui regarde les orphelins
a pris soin de joindre les menaces aux exhortations. Ajoutons qu'une menace
comme la suivante serait tout à fait à sa place.
Tout homme qui sera chargé de la tutelle d'une fille ou d'un garçon, et
tout gardien des lois qui aura été nommé pour surveiller le tuteur
n'auront pas moins de tendresse pour le malheureux orphelin que pour leurs
propres enfants, et ne prendront pas moins de soin de leurs biens que de
leurs biens propres ; ils mettront même plus de zèle à les bien
administrer. Telle est la règle générale que le tuteur observera à l'égard
de l'orphelin. Si le tuteur se comporte autrement que cette loi ne le
commande, le magistrat punira le tuteur, et, si c'est le magistrat, le
tuteur assignera le magistrat au tribunal des juges d'élite et lui fera
payer le double de l'amende fixée par les juges. Si les parents ou quelque
autre citoyen jugent que le tuteur néglige ou lèse son pupille, ils le
citeront devant le même tribunal, et, quelle que soit la somme à laquelle
il sera condamné, il en paiera le quadruple ; une moitié ira au pupille,
l'autre à celui qui aura poursuivi l'affaire en justice. Si un orphelin,
parvenu à l'âge de puberté, croit que son tuteur a mal géré ses intérêts,
il aura action contre lui pendant cinq ans après sa sortie de tutelle. Si
un tuteur est reconnu coupable, le tribunal appréciera la peine ou
l'amende qu'il devra subir ; et, si un magistrat est convaincu d'avoir
fait tort à l'enfant par sa négligence, le tribunal estimera ce qu'il
devra payer à l'orphelin. S'il y a de l'injustice dans son fait outre
l'amende, il sera déposé de sa charge de gardien des lois, et l'assemblée
des citoyens instituera à sa place un autre gardien pour la cité et son territoire.
CHAPITRE IX.
Il arrive que les pères ont avec leurs enfants et les enfants avec leur
père des démêlés plus graves qu'il ne faudrait, et qu'alors les pères
s'imaginent que le législateur doit leur permettre, s'ils le jugent à
propos, de faire proclamer par un héraut devant tout le monde que leur
fils n'est plus légalement leur fils, et que les fils, de leur côté,
demandent la permission d'accuser de folie leur père, que la maladie ou la
vieillesse a mis en fâcheux état. Cela n'arrive réellement guère que chez
des gens dont le caractère est entièrement mauvais de part et d'autre ;
car si la moitié seulement était méchante, que le père, par exemple, fût
méchant, mais non le fils, ou vice versa, on ne verrait point de désordres
sortir de ces grandes inimitiés. Dans un autre gouvernement, un fils renié
publiquement ne perd pas forcément sa qualité de citoyen ; mais, dans
l'État régi par nos lois,
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