[11,929] ἀναγκαίως ἔχει (929a) εἰς ἄλλην χώραν
ἐξοικίζεσθαι τὸν ἀπάτορα - πρὸς γὰρ τοῖς τετταράκοντα καὶ
πεντακισχιλίοις οἴκοις οὐκ ἔστιν ἕνα προσγενέσθαι--διὸ δὴ δεῖ
τὸν ταῦτα πεισόμενον ἐν δίκῃ μὴ ὑπὸ ἑνὸς πατρός, ὑπὸ δὲ τοῦ
γένους ἀπορρηθῆναι παντός. ποιεῖν δὲ χρὴ τῶν τοιούτων πέρι
κατὰ νόμον τοιόνδε τινά· ὃν ἂν θυμὸς ἐπίῃ μηδαμῶς εὐτυχής,
εἴτ' οὖν ἐν δίκῃ εἴτε καὶ μή, ὃν ἔτεκέ τε καὶ ἐξεθρέψατο, τοῦτον
ἐπιθυμεῖν ἀπαλλάξαι τῆς αὑτοῦ συγγενείας, μὴ φαύλως οὕτως
ἐξέστω μηδ' (929b) εὐθὺς τοῦτο δρᾶν, πρῶτον δὲ συλλεξάτω
τοὺς αὑτοῦ συγγενεῖς μέχρι ἀνεψιῶν καὶ τοὺς τοῦ ὑέος
ὡσαύτως τοὺς πρὸς μητρός, κατηγορείτω δὲ ἐν τούτοις,
διδάσκων ὡς ἄξιος ἅπασιν ἐκ τοῦ γένους ἐκκεκηρῦχθαι, δότω
δὲ καὶ τῷ ὑεῖ λόγους τοὺς ἴσους ὡς οὐκ ἄξιός ἐστι τούτων οὐδὲν
πάσχειν· καὶ ἐὰν μὲν πείθῃ ὁ πατὴρ καὶ συμψήφους λάβῃ
πάντων τῶν συγγενῶν ὑπὲρ ἥμισυ, πλὴν πατρὸς
διαψηφιζομένου καὶ μητρὸς καὶ τοῦ (929c) φεύγοντος, τῶν τε
ἄλλων ὁπόσοιπερ ἂν ὦσιν γυναικῶν εἴτε ἀνδρῶν τέλειοι, ταύτῃ
μὲν καὶ κατὰ ταῦτα ἐξέστω τῷ πατρὶ τὸν ὑὸν ἀποκηρύττειν,
ἄλλως δὲ μηδαμῶς. τὸν δ' ἀποκηρυχθέντα ἐάν τις τῶν πολιτῶν
ὑὸν βούληται θέσθαι, μηδεὶς νόμος ἀπειργέτω ποιεῖσθαι - τὰ
γὰρ τῶν νέων ἤθη πολλὰς μεταβολὰς ἐν τῷ βίῳ μεταβάλλειν
ἑκάστοτε πέφυκεν - ἀποκηρυχθέντα δὲ ἄν τις δέκα ἐτῶν μὴ
ἐπιθυμήσῃ θετὸν (929d) ὑὸν ποιήσασθαι, τοὺς τῶν ἐπιγόνων
ἐπιμελητὰς τῶν εἰς τὴν ἀποικίαν ἐπιμελεῖσθαι καὶ τούτων,
ὅπως ἂν μετάσχωσι τῆς αὐτῆς ἀποικίας ἐμμελῶς. ἐὰν δέ τίς
τινα νόσος ἢ γῆρας ἢ καὶ τρόπων χαλεπότης ἢ καὶ σύμπαντα
ταῦτα ἔκφρονα ἀπεργάζηται διαφερόντως τῶν πολλῶν, καὶ
λανθάνῃ τοὺς ἄλλους πλὴν τῶν συνδιαιτωμένων, οἰκοφθορῇ δὲ
ὡς ὢν τῶν αὑτοῦ κύριος, ὁ δὲ ὑὸς ἀπορῇ καὶ ὀκνῇ τὴν τῆς
παρανοίας (929e) γράφεσθαι δίκην, νόμος αὐτῷ κείσθω πρῶτον
μὲν πρὸς τοὺς πρεσβυτάτους τῶν νομοφυλάκων ἐλθόντα
διηγήσασθαι τὴν τοῦ πατρὸς συμφοράν, οἱ δὲ κατιδόντες
ἱκανῶς συμβουλευόντων ἐάντε δέῃ γράφεσθαι καὶ ἐὰν μὴ τὴν
γραφήν, ἐὰν δὲ συμβουλεύσωσιν, γιγνέσθωσαν τῷ γραφομένῳ
μάρτυρες ἅμα καὶ σύνδικοι· ὁ δὲ ὀφλὼν τοῦ λοιποῦ χρόνου
ἄκυρος ἔστω τῶν αὑτοῦ καὶ τὸ σμικρότατον διατίθεσθαι,
καθάπερ παῖς δὲ οἰκείτω τὸν ἐπίλοιπον βίον.
CHAPITRE X.
ἐὰν δὲ ἀνὴρ καὶ γυνὴ μηδαμῇ συμφέρωνται τρόπων ἀτυχίᾳ
χρώμενοι,
| [11,929] c'est une nécessité qu'un enfant sans père aille
s'établir dans un autre pays, car il n'est pas permis d'ajouter une seule
maison à nos cinq mille quarante. C'est pourquoi il faut que l'enfant
juridiquement condamné soit renoncé non par son père seul, mais par toute
la famille. On procédera donc en cette matière suivant la loi que voici.
Celui qui aura conçu, à tort ou à raison, le malheureux dessein de
retrancher de sa famille l'enfant qu'il a engendré et nourri, ne pourra
pas le faire ainsi simplement et sur-le-champ ; mais il commencera par
assembler ses parents jusqu'aux cousins et aussi les parents de son fils
du côté de sa mère ; il accusera son fils devant eux et il leur fera voir
par où son fils mérite d'être renoncé par tous les membres de la famille.
Il laissera à son fils la même liberté de parler et de prouver qu'il ne
mérite pas un pareil traitement. Si le père les persuade et qu'il ait pour
lui plus de la moitié des suffrages de toute la parenté, c'est-à-dire de
toutes les femmes ou hommes d'âge mûr, sans tenir compte du vote du père,
de la mère, et de l'accusé, dans ces conditions, il sera permis au père de
renoncer son fils, autrement, non. Si quelque citoyen veut adopter pour
fils l'enfant renoncé par son père, qu'aucune loi ne l'en empêche ; car
les caractères des jeunes gens sont naturellement sujets à changer
beaucoup au cours de leur existence. Mais si personne ne désire l'adopter
et qu'il ait atteint l'âge de dix ans, ceux qui sont chargés de pourvoir à
l'établissement des surnuméraires dans les colonies, devront s'occuper
aussi des enfants renoncés et leur procurer dans ces mêmes colonies un
établissement convenable.
Si par suite de quelque maladie, ou de la vieillesse, ou de son humeur
chagrine, ou de toutes ces choses réunies, un homme devient par trop
extravagant et que son état ne soit connu que de ceux qui vivent avec lui
; si d'ailleurs, en tant que maître de ses biens, il ruine sa maison, et
que son fils embarrassé hésite à le traduire en justice comme atteint de
démence, faisons pour lui la loi que voici. Que d'abord il aille trouver
les gardiens des lois les plus âgés et leur expose le cas de son père.
Quand ceux-ci seront dûment renseignés, ils lui diront s'il doit ou non
accuser son père de démence, et, s'ils lui conseillent de le faire, ils
lui serviront de témoins et d'avocats. Si le père est condamné, il ne sera
plus libre désormais de disposer, si peu que ce soit, de ses biens, et il
sera traité comme un enfant tout le reste de sa vie.
CHAPITRE X.
(L'ATHÉNIEN) Si un mari et sa femme ne s'accordent pas par suite d'une
incompatibilité d'humeur,
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