HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VIII

Page 829

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[8,829] δεῖ δὲ (829a) αὐτήν, καθάπερ ἕνα ἄνθρωπον, ζῆν εὖ· τοῖς δὲ εὐδαιμόνως ζῶσιν ὑπάρχειν ἀνάγκη πρῶτον τὸ μήθ' ἑαυτοὺς ἀδικεῖν μήτε ὑφ' ἑτέρων αὐτοὺς ἀδικεῖσθαι. τούτοιν δὲ τὸ μὲν οὐ πάνυ χαλεπόν, τοῦ δὲ μὴ ἀδικεῖσθαι κτήσασθαι δύναμιν παγχάλεπον, καὶ οὐκ ἔστιν αὐτὸ τελέως σχεῖν ἄλλως τελέως γενόμενον ἀγαθόν· ταὐτὸν δὴ τοῦτο ἔστι καὶ πόλει ὑπάρχειν, γενομένῃ μὲν ἀγαθῇ βίος εἰρηνικός, πολεμικὸς δὲ ἔξωθέν τε καὶ ἔνδοθεν, ἂν κακή. τούτων δὲ ταύτῃ σχεδὸν ἐχόντων, (829b) οὐκ ἐν πολέμῳ τὸν πόλεμον ἑκάστοις γυμναστέον, ἀλλ' ἐν τῷ τῆς εἰρήνης βίῳ. δεῖ τοίνυν πόλιν ἑκάστου μηνὸς νοῦν κεκτημένην στρατεύεσθαι μὴ ἔλαττον μιᾶς ἡμέρας, πλείους δέ, ὡς ἂν καὶ τοῖς ἄρχουσιν συνδοκῇ, μηδὲν χειμῶνας καύματα διευλαβουμένους, αὐτούς τε ἅμα καὶ γυναῖκας καὶ παῖδας, ὅταν ὡς πανδημίαν ἐξάγειν δόξῃ τοῖς ἄρχουσιν, τοτὲ δὲ καὶ κατὰ μέρη· καί τινας ἀεὶ παιδιὰς μηχανᾶσθαι καλὰς ἅμα θυσίαις, ὅπως ἂν γίγνωνται μάχαι τινὲς ἑορταστικαί, (829c) μιμούμεναι τὰς πολεμικὰς ὅτι μάλιστα ἐναργῶς μάχας. νικητήρια δὲ καὶ ἀριστεῖα ἑκάστοισι τούτων δεῖ διανέμειν ἐγκώμιά τε καὶ ψόγους ποιεῖν ἀλλήλοις, ὁποῖός τις ἂν ἕκαστος γίγνηται κατά τε τοὺς ἀγῶνας ἐν παντί τε αὖ τῷ βίῳ, τόν τε ἄριστον δοκοῦντα εἶναι κοσμοῦντας καὶ τὸν μὴ ψέγοντας. ποιητὴς δὲ ἔστω τῶν τοιούτων μὴ ἅπας, ἀλλὰ γεγονὼς πρῶτον μὲν μὴ ἔλαττον πεντήκοντα ἐτῶν, μηδ' αὖ τῶν ὁπόσοι ποίησιν μὲν καὶ μοῦσαν ἱκανῶς κεκτημένοι ἐν αὑτοῖς εἰσιν, καλὸν δὲ (829d) ἔργον καὶ ἐπιφανὲς μηδὲν δράσαντες πώποτε· ὅσοι δὲ ἀγαθοί τε αὐτοὶ καὶ τίμιοι ἐν τῇ πόλει, ἔργων ὄντες δημιουργοὶ καλῶν, τὰ τῶν τοιούτων ᾀδέσθω ποιήματα, ἐὰν καὶ μὴ μουσικὰ πεφύκῃ. κρίσις δὲ αὐτῶν ἔστω παρά τε τῷ παιδευτῇ καὶ τοῖς ἄλλοις νομοφύλαξι, τοῦτο ἀποδιδόντων αὐτοῖς γέρας, παρρησίαν ἐν μούσαις εἶναι μόνοις, τοῖς δὲ ἄλλοις μηδεμίαν ἐξουσίαν γίγνεσθαι, μηδέ τινα τολμᾶν ᾄδειν ἀδόκιμον μοῦσαν μὴ κρινάντων τῶν νομοφυλάκων, μηδ' ἂν ἡδίων τῶν Θαμύρου (829e) τε καὶ Ὀρφείων ὕμνων, ἀλλ' ὅσα τε ἱερὰ κριθέντα ποιήματα ἐδόθη τοῖς θεοῖς, καὶ ὅσα ἀγαθῶν ὄντων ἀνδρῶν ψέγοντα ἐπαινοῦντά τινας ἐκρίθη μετρίως δρᾶν τὸ τοιοῦτον. τὰ αὐτὰ δὲ λέγω στρατείας τε πέρι καὶ τῆς ἐν ποιήσεσι παρρησίας γυναιξί τε καὶ ἀνδράσιν ὁμοίως γίγνεσθαι δεῖν. χρὴ δὲ ἀναφέρειν παραδεικνύντα ἑαυτῷ τὸν νομοθέτην τῷ λόγῳ· φέρε, τίνας ποτὲ τρέφω τὴν πόλιν ὅλην παρασκευάσας; [8,829] et qu'elle doit vivre aussi heureuse que peut l'être un seul homme. Or, pour vivre heureux, il faut d'abord ne commettre soi-même aucune injustice, ensuite n'être point en butte à l'injustice d'autrui. La première condition n'est pas du tout difficile à réaliser, mais il est infiniment difficile d'acquérir assez de puissance pour être à l'abri de toute injure, et il n'est pas possible d'y parvenir entièrement sans une parfaite probité. Il en est de même pour la république ; si elle est vertueuse, elle vivra en paix, mais elle aura la guerre au dehors et au dedans, si elle est perverse. Les choses étant ainsi pour l'ordinaire, ce n'est pas en temps de guerre qu'il faut s'exercer au métier des armes, mais c'est pendant la paix. Il faut donc qu'un État intelligent s'exerce au service militaire au moins un jour par mois et davantage, si les magistrats en sont d'avis entre eux, et cela sans prendre garde au froid ni au chaud, tantôt tous ensemble, eux, leurs femmes et leurs enfants, quand les magistrats jugeront bon de faire sortir tout le peuple, et tantôt par parties. Il faudra, chaque fois qu'on offrira un sacrifice, imaginer de beaux divertissements, qui seront des combats de fête imitant aussi naturellement que possible les combats de la guerre ; et l'on y distribuera des prix et des récompenses aux vainqueurs. Les citoyens y feront l'éloge ou la critique les uns des autres, selon que chacun d'eux se sera comporté dans les combats et dans tout le reste de sa vie, glorifiant ceux qui se seront le plus distingués, et blâmant les autres. On n'admettra pas n'importe quel poète à composer des chants en ces occasions. Il faudra d'abord qu'il n'ait pas moins de cinquante ans ; en second lieu, qu'il ne soit pas de ceux qui, bien doués d'ailleurs pour la poésie et la muse, n'ont jamais rien fait de beau ni de mémorable. On choisira ceux qui auront été vertueux dans leur conduite et auront acquis l'estime de leurs concitoyens, témoins de leurs belles actions. Ce sont les ouvrages de tels poètes que l'on chantera, même si la Muse ne les a pas favorisés. On s'en remettra, pour en juger, à l'instituteur de la jeunesse et aux autres gardiens des lois, qui les autoriseront seuls à faire parler leur muse avec liberté, mais l'interdiront aux autres et ne souffriront pas qu'on chante aucune pièce de vers que les gardiens des lois n'auraient pas approuvée, fût-elle plus agréable que les hymnes de Thamyras et d'Orphée. Ils n'admettront que les poèmes consacrés aux dieux et jugés conformes à la religion et les vers en forme d'éloge ou de critique composés par des hommes vertueux, quand ils auront été jugés propres à remplir cet objet. CHAPITRE II. Je prétends que mes prescriptions au sujet des exercices militaires et de la franchise de langage des poètes s'impose également aux femmes et aux hommes. Il faut aussi que le législateur se remémore à lui-même et se dise en esprit : Voyons, quels citoyens dois-je former, après avoir organisé ma république ?


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Dernière mise à jour : 5/04/2007