[8,828] NOMOI Η.
(828a) (Ἀθηναῖος)
τούτων μὴν ἐχόμενά ἐστιν τάξασθαι μὲν καὶ νομοθετήσασθαι
ἑορτὰς μετὰ τῶν ἐκ Δελφῶν μαντειῶν, αἵτινες θυσίαι καὶ θεοῖς
οἷστισιν ἄμεινον καὶ λῷον θυούσῃ τῇ πόλει γίγνοιντ' ἄν· πότε
δὲ καὶ πόσαι τὸν ἀριθμόν, σχεδὸν ἴσως ἡμέτερον ἂν νομοθετεῖν
ἔνιά γ' αὐτῶν εἴη.
(Κλεινίας) τάχ' ἂν τὸν ἀριθμόν.
(Ἀθηναῖος)
τὸν ἀριθμὸν δὴ λέγωμεν πρῶτον· ἔστωσαν γὰρ τῶν (828b) μὲν
πέντε καὶ ἑξήκοντα καὶ τριακοσίων μηδὲν ἀπολείπουσαι, ὅπως
ἂν μία γέ τις ἀρχὴ θύῃ θεῶν ἢ δαιμόνων τινὶ ἀεὶ ὑπὲρ πόλεώς
τε καὶ αὐτῶν καὶ κτημάτων. ταῦτα δὲ συνελθόντες ἐξηγηταὶ
καὶ ἱερεῖς ἱέρειαί τε καὶ μάντεις μετὰ νομοφυλάκων ταξάντων
ἃ παραλείπειν ἀνάγκη τῷ νομοθέτῃ· καὶ δὴ καὶ αὐτοῦ τούτου
χρὴ γίγνεσθαι ἐπιγνώμονας τοῦ παραλειπομένου τούτους τοὺς
αὐτούς. ὁ μὲν γὰρ δὴ νόμος ἐρεῖ δώδεκα μὲν (828c) ἑορτὰς εἶναι
τοῖς δώδεκα θεοῖς, ὧν ἂν ἡ φυλὴ ἑκάστη ἐπώνυμος ᾖ, θύοντας
τούτων ἑκάστοις ἔμμηνα ἱερά, χορούς τε καὶ ἀγῶνας
μουσικούς, τοὺς δὲ γυμνικούς, κατὰ τὸ πρέπον προσνέμοντας
τοῖς θεοῖς τε αὐτοῖς ἅμα καὶ ταῖς ὥραις ἑκάσταις, γυναικείας τε
ἑορτάς, ὅσαις χωρὶς ἀνδρῶν προσήκει καὶ ὅσαις μή,
διανέμοντας. ἔτι δὲ καὶ τὸ τῶν χθονίων καὶ ὅσους αὖ θεοὺς
οὐρανίους ἐπονομαστέον καὶ τὸ τῶν τούτοις ἑπομένων οὐ
συμμεικτέον ἀλλὰ χωριστέον, ἐν τῷ τοῦ Πλούτωνος (828d) μηνὶ
τῷ δωδεκάτῳ κατὰ τὸν νόμον ἀποδιδόντας, καὶ οὐ
δυσχεραντέον πολεμικοῖς ἀνθρώποις τὸν τοιοῦτον θεόν, ἀλλὰ
τιμητέον ὡς ὄντα ἀεὶ τῷ τῶν ἀνθρώπων γένει ἄριστον·
κοινωνία γὰρ ψυχῇ καὶ σώματι διαλύσεως οὐκ ἔστιν ᾗ κρεῖττον,
ὡς ἐγὼ φαίην ἂν σπουδῇ λέγων. πρὸς τούτοις δὲ διάνοιαν χρὴ
σχεῖν τοὺς διαιρήσοντας ἱκανῶς ταῦτα τοιάνδε, ὡς ἔσθ' ἡμῖν ἡ
πόλις οἵαν οὐκ ἄν τις ἑτέραν εὕροι τῶν νῦν περὶ χρόνου σχολῆς
καὶ τῶν ἀναγκαίων ἐξουσίας,
| [8,828] LIVRE VIII.
CHAPITRE I.
L'ATHÉNIEN A la suite de ces règlements, nous avons à ordonner et à régler
par nos lois les fêtes, de concert avec l'oracle de Delphes, et à
déterminer quels sacrifices il faut faire et à quels dieux, pour le plus
grand avantage et profit de l'État. Pour ce qui est du temps et du nombre,
peut-être est-ce à nous-mêmes à promulguer certaines lois à ce sujet.
CLINIAS Pour le nombre, peut-être.
L'ATHÉNIEN Commençons donc par le nombre. Qu'il n'y ait pas moins de trois
cent soixante-cinq sacrifices, afin qu'au moins un corps de magistrats
sacrifie toujours à quelque dieu ou démon pour la ville, pour les
habitants et pour leurs biens. Que les interprètes, les prêtres, les
prêtresses et les devins se réunissent avec les gardiens des lois pour
régler là-dessus ce que le législateur est dans la nécessité d'omettre;
c'est eux aussi qui auront à juger de ces omissions. Mais c'est la loi qui
fixera les douze fêtes en l'honneur des dieux dont chaque tribu tire son
nom. On fera tous les mois un sacrifice à chacun d'eux avec des choeurs et
des concours de musique. Pour les concours gymniques, on les répartira
comme il convient entre les dieux et selon les saisons, et l'on
déterminera les fêtes auxquelles il sied que les femmes assistent seules
ou avec les hommes. De plus, on ne mêlera pas le culte des dieux
souterrains avec celui des dieux qu'il faut appeler célestes et des
divinités subalternes qui les suivent, mais on les séparera, assignant à
Pluton le douzième mois, selon la loi. Il ne faut point que les guerriers
aient de l'aversion pour ce dieu ; ils doivent au contraire l'honorer
comme un dieu toujours très favorable au genre humain ; car l'union de
l'âme et du corps n'est à aucun point de vue, j'ose l'affirmer
sérieusement, plus avantageuse à l'homme que leur séparation.
En outre, il faut que ceux qui voudront répartir convenablement ces fêtes
considèrent que notre ville est telle qu'on n'en trouverait pas une autre,
parmi celles d'aujourd'hui, qui soit aussi bien pourvue de loisir et de
choses nécessaires à la vie,
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