[8,844] τὸν μείζω (844a) πόλεως κοσμητὴν νομοθετεῖν· ἐπεὶ καὶ τῶν
ὑδάτων πέρι γεωργοῖσι παλαιοὶ καὶ καλοὶ νόμοι κείμενοι οὐκ ἄξιοι
παροχετεύειν λόγοις, ἀλλ' ὁ βουληθεὶς ἐπὶ τὸν αὑτοῦ τόπον
ἄγειν ὕδωρ ἀγέτω μὲν ἀρχόμενος ἐκ τῶν κοινῶν ναμάτων, μὴ
ὑποτέμνων πηγὰς φανερὰς ἰδιώτου μηδενός, ᾗ δ' ἂν βούληται
ἄγειν, πλὴν δι' οἰκίας ἢ ἱερῶν τινων ἢ καὶ μνημάτων, ἀγέτω, μὴ
βλάπτων πλὴν αὐτῆς τῆς ὀχεταγωγίας. (844b) ἀυδρία δὲ εἴ τισι
τόποις σύμφυτος ἐκ γῆς τὰ ἐκ Διὸς ἰόντα ἀποστέγει νάματα,
καὶ ἐλλείπει τῶν ἀναγκαίων πωμάτων, ὀρυττέτω μὲν ἐν τῷ
αὑτοῦ χωρίῳ μέχρι τῆς κεραμίδος γῆς, ἐὰν δ' ἐν τούτῳ τῷ βάθει
μηδαμῶς ὕδατι προστυγχάνῃ, παρὰ τῶν γειτόνων ὑδρευέσθω
μέχρι τοῦ ἀναγκαίου πώματος ἑκάστοις τῶν οἰκετῶν· ἐὰν δὲ δι'
ἀκριβείας ᾖ καὶ τοῖς γείτοσι, τάξιν τῆς ὑδρείας ταξάμενος παρὰ
τοῖς ἀγρονόμοις, ταύτην ἡμέρας ἑκάστης κομιζόμενος, οὕτω
κοινωνείτω τοῖς (844c) γείτοσιν ὕδατος. ἐὰν δὲ ἐκ Διὸς ὕδατα
γιγνόμενα, τὸν ἐπάνω γεωργοῦντα ἢ καὶ ὁμότοιχον οἰκοῦντα
τῶν ὑποκάτω βλάπτῃ τις μὴ διδοὺς ἐκροήν, ἢ τοὐναντίον ὁ
ἐπάνω μεθιεὶς εἰκῇ τὰ ῥεύματα βλάπτῃ τὸν κάτω, καὶ περὶ
ταῦτα μὴ ἐθέλωσιν διὰ ταῦτα κοινωνεῖν ἀλλήλοις, ἐν ἄστει μὲν
ἀστυνόμον, ἐν ἀγρῷ δὲ ἀγρονόμον ἐπάγων ὁ βουλόμενος
ταξάσθω τί χρὴ ποιεῖν ἑκάτερον· ὁ δὲ μὴ ἐμμένων ἐν τῇ τάξει
φθόνου (844d) θ' ἅμα καὶ δυσκόλου ψυχῆς ὑπεχέτω δίκην, καὶ
ὀφλὼν διπλάσιον τὸ βλάβος ἀποτινέτω τῷ βλαφθέντι, μὴ
ἐθελήσας τοῖς ἄρχουσιν πείθεσθαι.
CHAPITRE X.
ὀπώρας δὲ δὴ χρὴ κοινωνίαν ποιεῖσθαι πάντας τοιάνδε τινά.
διττὰς ἡμῖν δωρεὰς ἡ θεὸς ἔχει χάριτος αὕτη, τὴν μὲν παιδιὰν
Διονυσιάδα ἀθησαύριστον, τὴν δ' εἰς ἀπόθεσιν γενομένην κατὰ
φύσιν. ἔστω δὴ περὶ ὀπώρας ὅδε νόμος ταχθείς· ὃς ἂν ἀγροίκου
ὀπώρας γεύσηται, βοτρύων εἴτε (844e) καὶ σύκων, πρὶν ἐλθεῖν
τὴν ὥραν τὴν τοῦ τρυγᾶν ἀρκτούρῳ σύνδρομον, εἴτ' ἐν τοῖς
αὑτοῦ χωρίοις εἴτε καὶ ἐν ἄλλων, ἱερὰς μὲν πεντήκοντα
ὀφειλέτω τῷ Διονύσῳ δραχμάς, ἐὰν ἐκ τῶν ἑαυτοῦ δρέπῃ, ἐὰν
δ' ἐκ τῶν γειτόνων, μνᾶν, ἐὰν δ' ἐξ ἄλλων, δύο μέρη τῆς μνᾶς.
ὃς δ' ἂν τὴν γενναίαν νῦν λεγομένην σταφυλὴν ἢ τὰ γενναῖα
σῦκα ἐπονομαζόμενα ὀπωρίζειν βούληται, ἐὰν μὲν ἐκ τῶν
οἰκείων λαμβάνῃ, ὅπως ἂν ἐθέλῃ καὶ ὁπόταν βούληται
καρπούσθω, ἐὰν δ' ἐξ ἄλλων μὴ πείσας, ἑπομένως τῷ νόμῳ, τῷ
μὴ κινεῖν ὅτι μὴ κατέθετο,
| [8,844] Mais que celui qui veut amener l'eau sur son terrain
l'amène en commençant depuis les sources publiques, sans
intercepter les sources visibles d'aucun particulier, et qu'il les
conduise par où il voudra, sauf par les maisons, par certains endroits
sacrés, par les tombeaux, sans causer d'autre dommage que le conduit même
des eaux. S'il y a disette d'eau en certains endroits par suite de la
nature du sol qui absorbe les eaux tombées du ciel, et si l'on manque de
la boisson indispensable, qu'on creuse dans son terrain jusqu'à ce qu'on
rencontre l'argile, et, si, à cette profondeur, on ne trouve pas d'eau du
tout, on ira en puiser chez le voisin ce qu'il en faut pour chacun des
gens de sa maison. Mais si les voisins eux-mêmes n'ont que juste assez
d'eau pour eux, on fera régler par les agronomes l'ordre dans lequel
chacun ira puiser chaque jour l'eau qu'il emportera chez lui, et c'est
ainsi qu'on se partagera l'eau du voisin.
Si quelqu'un fait tort à un autre qui cultive un champ plus haut que le
sien ou qui habite une maison contiguë à la sienne, mais plus basse, en ne
donnant pas d'écoulement aux eaux tombées du ciel, ou si, au contraire,
celui qui habite en haut laisse couleur l'eau à l'aventure et fait tort à
celui qui habite en bas, et que d'ailleurs ils ne veuillent pas s'accorder
à l'amiable, celui qui le voudra fera venir, si c'est en ville, l'astynome
et, si c'est à la campagne l'agronome, pour leur faire régler ce que
chaque partie devra faire. Celui qui ne s'en tiendra pas à ce règlement
sera accusé à titre de voisin jaloux et incommode, et, s'il est condamné,
il payera le double du dommage à celui qu'il aura lésé, pour n'avoir pas
voulu d obéir aux magistrats.
CHAPITRE X.
Pour les fruits de l'automne, il faut que tous les citoyens en fassent
part à tous comme il suit. La déesse qui préside à cette saison nous fait
gracieusement deux sortes de présents : l'un, c'est le fruit de Dionysos
qui ne se met pas en réserve; l'autre, c'est le raisin propre par sa
nature à être gardé. Posons à propos de ces fruits la règle que voici :
celui qui aura goûté aux fruits qui poussent sans culture, grappes de
raisin ou figues, soit dans son champ, soit dans le champ d'autrui, avant
le temps de la récolte qui coïncide avec le lever d'Arcturus, payera
cinquante drachmes qui seront consacrées à Dionysos, s'il les a cueillies
dans ses propriétés ; une mine, si c'est dans celles de son voisin, et
deux tiers de mine, dans tout autre champ. Celui qui voudra cueillir les
grappes qu'on appelle à présent franches ou les figues surnommées
franches, pourvu que ce soit dans ses propriétés, pourra les récolter
comment et quand il lui plaint ; mais, s'il le fait chez autrui sans
permission, on ne manquera pas de le punir conformément à la loi qui
défend de toucher à ce qu'on n'a pas déposé.
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