[8,842] κείσθω περὶ ἀφροδισίων (842a) καὶ ἁπάντων τῶν ἐρωτικῶν, ὅσα
πρὸς ἀλλήλους διὰ τὰς τοιαύτας ἐπιθυμίας ὁμιλοῦντες ὀρθῶς τε καὶ
οὐκ ὀρθῶς πράττομεν.
(Μέγιλλος)
καὶ τοίνυν, ὦ ξένε, ἐγὼ μέν σοι σφόδρα δεχοίμην ἂν τοῦτον τὸν
νόμον, ὁ δὲ δὴ (Κλεινίας) αὐτὸς φραζέτω τί ποτε περὶ αὐτῶν
διανοεῖται.
(Κλεινίας)
ἔσται ταῦτα, ὦ Μέγιλλε, ὁπόταν γε δή μοι δόξῃ τις
παραπεπτωκέναι καιρός· νῦν μὴν ἐῶμεν τὸν ξένον ἔτι εἰς τὸ
πρόσθεν προϊέναι τῶν νόμων.
(Μέγιλλος) ὀρθῶς.
CHAPITRE IX. (842b) (Ἀθηναῖος)
ἀλλὰ μὴν νῦν γε προϊόντες ἤδη σχεδόν ἐσμεν ἐν τῷ
κατεσκευάσθαι μὲν συσσίτια--ὅ φαμεν ἄλλοθι μὲν ἂν χαλεπὸν
εἶναι, ἐν Κρήτῃ δὲ οὐδεὶς ἄλλως ἂν ὑπολάβοι δεῖν γίγνεσθαι--τὸ
δὲ τίνα τρόπον, πότερον ὡς ἐνθάδε ἢ καθάπερ ἐν Λακεδαίμονι,
ἢ παρὰ ταῦτα ἔστιν τι τρίτον εἶδος συσσιτίων ἀμφοῖν τούτοιν
ἄμεινον ἂν ἔχον, τοῦτο οὔτ' ἐξευρεῖν μοι χαλεπὸν εἶναι δοκεῖ,
μέγα τε ἀγαθὸν εὑρεθὲν οὐδὲν ἀπεργάσεσθαι· καὶ γὰρ νῦν
ἐμμελῶς ἔχειν κατεσκευασμένα. (842c) τούτοις δ' ἐστὶν
ἀκόλουθον ἡ τοῦ βίου κατασκευή, τίν' αὐτοῖς ἂν τρόπον ἕποιτο.
βίος δὴ ἄλλαις μὲν πόλεσιν παντοδαπῶς ἂν καὶ πολλαχόθεν
εἴη, μάλιστα δὲ ἐκ διπλασίων ἢ τούτοις· ἐκ γῆς γὰρ καὶ ἐκ
θαλάττης τοῖς πλείστοις τῶν Ἑλλήνων ἐστὶ κατεσκευασμένα
τὰ περὶ τὴν τροφήν, τούτοις δὲ μόνον ἐκ γῆς. τῷ μὲν οὖν
νομοθέτῃ τοῦτο ῥᾷον· (842d) οὐ γὰρ μόνον ἡμίσεις αὖ γίγνονται
νόμοι μέτριοι, πολὺ δ' ἐλάττους, ἔτι δ' ἐλευθέροις ἀνθρώποις
μᾶλλον πρέποντες. ναυκληρικῶν μὲν γὰρ καὶ ἐμπορικῶν καὶ
καπηλευτικῶν καὶ πανδοκεύσεων καὶ τελωνικῶν καὶ
μεταλλειῶν καὶ δανεισμῶν καὶ ἐπιτόκων τόκων καὶ ἄλλων
μυρίων τοιούτων τὰ πολλὰ ἀπήλλακται, χαίρειν αὐτοῖς εἰπών,
ὁ περὶ ταύτην τὴν πόλιν νομοθέτης, γεωργοῖς δὲ καὶ νομεῦσι
καὶ μελιττουργοῖς καὶ τοῖς περὶ τὰ τοιαῦτα φυλακτηρίοις τε καὶ
ἐπιστάταις ὀργάνων (842e) νομοθετήσει, τὰ μέγιστα ἤδη
νενομοθετηκὼς περὶ γάμους ἅμα καὶ γενέσεις παίδων καὶ
τροφάς, ἔτι δὲ καὶ παιδείας ἀρχῶν τε καταστάσεις ἐν τῇ πόλει·
νῦν δ' ἐπὶ τοὺς τὴν τροφὴν καὶ ὅσοι περὶ αὐτὴν ταύτην
συνδιαπονοῦσιν ἀναγκαῖον νομοθετοῦντά ἐστιν τρέπεσθαι.
πρῶτον δὴ νόμοι ἔστωσαν λεγόμενοι τοὔνομα γεωργικοί. Διὸς
ὁρίου μὲν πρῶτος νόμος ὅδε εἰρήσθω· μὴ κινείτω γῆς ὅρια
μηδεὶς μήτε οἰκείου πολίτου γείτονος, μήτε ὁμοτέρμονος ἐπ'
ἐσχατιᾶς κεκτημένος ἄλλῳ ξένῳ γειτονῶν,
| [8,842] que nous portons sur les plaisirs de l'amour et sur
les relations amoureuses licites ou illicites que la passion fait naître
parmi les hommes qui vivent dans la société les uns des autres.
MÉGILLOS Pour ma part, étranger, je suis tout disposé à accepter cette
loi. Quant à Clinias, qu'il nous dise lui-même ce qu'il en pense.
CLINIAS Je le ferai, Mégillos, quand je croirai que le temps en sera venu.
Pour le moment, laissons l'étranger poursuivre la série de ses lois.
MÉGILLOS Soit.
CHAPITRE IX.
L'ATHÉNIEN En avançant, nous sommes arrivés maintenant à l'institution des
repas en commun. Elle serait, je crois, difficile à établir ailleurs, mais
en Crète il n'est personne qui pense qu'il faudrait vivre d'une autre
manière. Le point est de savoir quelle pratique nous suivrons, celle
d'ici, ou celle de Lacédémone, ou s'il y a en outre une troisième
façon de les organiser qui serait préférable à ces deux-là. Il me semble
qu'elle ne serait pas difficile à trouver, mais, une fois trouvée, elle ne
serait pas d'une grande utilité, puisque à présent ces repas sont
convenablement organisés.
Ce qui fait suite à cet article, c'est l'organisation de la vie et la
manière de se procurer la subsistance. Dans d'autres États, on se la
procure de mille façons et de mille endroits, d'une source à peu près
double de celle qui nous suffit. La plupart des Grecs, en effet, tirent
leur nourriture de la terre et de la mer ; nos citoyens la tireront de la
terre seulement, ce qui facilite la tâche du législateur ; car il nous
suffira de la moitié des lois nécessaires ailleurs, et même de beaucoup
moins, et encore seront-elles mieux appropriées à des hommes libres. Le
législateur de notre État est en effet débarrassé en grande partie de
celles qui regardent les armateurs, les négociants, les marchands au
détail, les hôtelleries, les douanes, les milles, les prêts d'argent, les
placements usuraires, et mille autres choses semblables dont il n'a pas à
se soucier. Il se bornera à faire des lois pour les laboureurs, les
pâtres, les apiculteurs, pour ceux qui gardent leurs produits ou qui
fabriquent leurs outils, après qu'il aura réglé les objets les plus
importants, les mariages, la génération, l'éducation et l'instruction des
enfants, et l'institution des magistrats dans l'État. Il lui faut dès lors
se tourner vers ceux qui travaillent à nourrir la cité et ceux qui les
aident dans cette tâche, et régler leur activité.
Commençons par les lois dites agricoles. Édictons d'abord celle-ci au nom
de Zeus qui préside aux limites. Que personne ne touche aux bornes du
champ du citoyen qui est son voisin ou de l'étranger qui possède un
terrain à l'extrémité du territoire ;
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