HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VIII

Page 841

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[8,841] (841a) (Κλεινίας) τίνα δὴ συμβουλεύεις αὐτοῖς τίθεσθαι νόμον, ἐὰν νῦν τιθέμενος αὐτοὺς ἐκφύγῃ; (Ἀθηναῖος) δῆλον ὅτι τὸν ἐχόμενον τούτου δεύτερον, Κλεινία. (Κλεινίας) τίνα λέγεις; (Ἀθηναῖος) ἀγύμναστον ὅτι μάλιστα ποιεῖν τὴν τῶν ἡδονῶν ῥώμην ἦν, τὴν ἐπίχυσιν καὶ τροφὴν αὐτῆς διὰ πόνων ἄλλοσε τρέποντα τοῦ σώματος. εἴη δ' ἂν τοῦτο, εἰ ἀναίδεια μὴ ἐνείη τῇ τῶν ἀφροδισίων χρήσει· σπανίῳ γὰρ αὖ τῷ τοιούτῳ (841b) δι' αἰσχύνην χρώμενοι, ἀσθενεστέραν ἂν αὐτὴν δέσποιναν κτῷντο ὀλιγάκις χρώμενοι. τὸ δὴ λανθάνειν τούτων δρῶντά τι καλὸν παρ' αὐτοῖς ἔστω, νόμιμον ἔθει καὶ ἀγράφῳ νομισθὲν νόμῳ, τὸ δὲ μὴ λανθάνειν αἰσχρόν, ἀλλ' οὐ τὸ μὴ πάντως δρᾶν. οὕτω τοῦτο αἰσχρὸν αὖ καὶ καλὸν δευτέρως ἂν ἡμῖν ἐν νόμῳ γενόμενον κέοιτο, ὀρθότητα ἔχον δευτέραν, καὶ τοὺς τὰς φύσεις διεφθαρμένους, οὓς ἥττους αὑτῶν προσαγορεύομεν, (841c) ἓν γένος ὄν, περιλαβόντα τρία γένη βιάζοιτ' ἂν μὴ παρανομεῖν. (Κλεινίας) ποῖα δή; (Ἀθηναῖος) τό τε θεοσεβὲς ἅμα καὶ φιλότιμον καὶ τὸ μὴ τῶν σωμάτων ἀλλὰ τῶν τρόπων τῆς ψυχῆς ὄντων καλῶν γεγονὸς ἐν ἐπιθυμίᾳ. ταῦτα δὴ καθάπερ ἴσως ἐν μύθῳ τὰ νῦν λεγόμεν' ἐστὶν εὐχαί, πολύ γε μὴν ἄριστα, εἴπερ γίγνοιτο, ἐν πάσαις πόλεσι γίγνοιτο ἄν. τάχα δ' ἄν, εἰ θεὸς ἐθέλοι, (841d) κἂν δυοῖν θάτερα βιασαίμεθα περὶ ἐρωτικῶν, μηδένα τολμᾶν μηδενὸς ἅπτεσθαι τῶν γενναίων ἅμα καὶ ἐλευθέρων πλὴν γαμετῆς ἑαυτοῦ γυναικός, ἄθυτα δὲ παλλακῶν σπέρματα καὶ νόθα μὴ σπείρειν, μηδὲ ἄγονα ἀρρένων παρὰ φύσιν· τὸ μὲν τῶν ἀρρένων πάμπαν ἀφελοίμεθ' ἄν, τὸ δὲ γυναικῶν, εἴ τις συγγίγνοιτό τινι πλὴν ταῖς μετὰ θεῶν καὶ ἱερῶν γάμων ἐλθούσαις εἰς τὴν οἰκίαν, ὠνηταῖς εἴτε (841e) ἄλλῳ ὁτῳοῦν τρόπῳ κτηταῖς, μὴ λανθάνων ἄνδρας τε καὶ γυναῖκας πάσας, τάχ' ἂν ἄτιμον αὐτὸν τῶν ἐν τῇ πόλει ἐπαίνων νομοθετοῦντες ὀρθῶς ἂν δόξαιμεν νομοθετεῖν, ὡς ὄντως ὄντα ξενικόν. οὗτος δὴ νόμος, εἴτε εἷς εἴτε δύο αὐτοὺς χρὴ προσαγορεύειν, [8,841] CLINIAS Qu'elle loi leur conseilles-tu de porter, s'ils éludent a celle que tu viens d'énoncer ? L'ATHÉNIEN Il est évident, Clinias, que c'est une loi qui se rattache à la première et lui fait suite. CLINIAS Mais encore quelle est-elle ? L'ATHÉNIEN C'est d'affaiblir la force de la passion pour le plaisir, en lui donnant le moins d'exercice possible et en détournant par le travail ce qui la nourrit et l'entretient vers une autre partie du corps, but qui serait atteint, si l'on supprimait en eux l'impudeur dans l'usage des plaisirs de l'amour. Si la pudeur le rendait assez rare, la volupté deviendrait pour eux une maîtresse moins impérieuse par suite de cette rareté même. Enseignons-leur qu'il est bien de se cacher pour faire de telles actions, et qu'ils voient là une prescription que l'habitude et la loi non écrite sanctionneront, qu'au contraire il est honteux de ne pas se cacher, pour les commettre, mais qu'on peut cependant les commettre sans honte. La loi établirait ainsi une immoralité et une moralité du second degré, qui viendrait après la loi parfaite, et qui, des trois classes de citoyens qu'elle embrasserait, forcerait la troisième, celle des citoyens corrompus que nous appelons inférieurs à eux-mêmes, à respecter ses prescriptions. CLINIAS Quelles sont ces classes ? L'ATHÉNIEN L'une est celle des gens pieux et qui aiment l'honneur ; la seconde est celle de ceux qui sont épris, non des corps, mais des belles qualités de l'âme. Ce que nous en dirons à présent n'est peut-être qu'un souhait, comme on en fait dans les entretiens; mais c'est de beaucoup ce qu'il y aurait de mieux, si cela se réalisait dans tous les États. Mais peut-être, avec l'aide de Dieu, pourrions-nous obtenir au sujet de l'amour de deux choses l'une : ou bien que personne n'ose toucher à aucune personne de condition libre et noble, si ce n'est à sa femme légitime, ni contracter avec des concubines une union qui ne serait précédée d'aucune cérémonie religieuse et dont les fruits seraient des bâtards, ni entretenir un commerce contre nature avec des mâles, ou bien de bannir entièrement l'amour des garçons. Quant à l'amour des femmes, si quelqu'un avait des rapports avec une autre que celle qui est entrée dans sa maison avec les dieux et les cérémonies du mariage, soit qu'il l'ait achetée ou acquise de quelque autre façon, s'il ne se cache pas à tous les regards soit des hommes, soit des femmes, peut-être nous approuvera-t-on de le priver de toutes les distinctions accordées aux citoyens et de le reléguer réellement parmi les étrangers. Telle est la loi, qu'il faille la compter pour une ou pour deux,


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Dernière mise à jour : 5/04/2007