HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VI

Page 781

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[6,781] τὸ δὲ περὶ τὰς γυναῖκας (781a) οὐδαμῶς ὀρθῶς ἀνομοθέτητον μεθεῖται καὶ οὐκ εἰς τὸ φῶς ἦκται τὸ τῆς συσσιτίας αὐτῶν ἐπιτήδευμα, ἀλλ' καὶ ἄλλως γένος ἡμῶν τῶν ἀνθρώπων λαθραιότερον μᾶλλον καὶ ἐπικλοπώτερον ἔφυ, τὸ θῆλυ, διὰ τὸ ἀσθενές, οὐκ ὀρθῶς τοῦτο εἴξαντος τοῦ νομοθέτου δύστακτον ὂν ἀφείθη. διὰ δὲ τούτου μεθειμένου πολλὰ ὑμῖν παρέρρει, πολὺ ἄμεινον ἂν ἔχοντα, εἰ νόμων ἔτυχεν, τὰ νῦν· οὐ γὰρ ἥμισυ μόνον ἐστίν, ὡς (781b) δόξειεν ἄν, τὸ περὶ τὰς γυναῖκας ἀκοσμήτως περιορώμενον, ὅσῳ δὲ θήλεια ἡμῖν φύσις ἐστὶ πρὸς ἀρετὴν χείρων τῆς τῶν ἀρρένων, τοσούτῳ διαφέρει πρὸς τὸ πλέον διπλάσιον εἶναι. τοῦτ' οὖν ἐπαναλαβεῖν καὶ ἐπανορθώσασθαι καὶ πάντα συντάξασθαι κοινῇ γυναιξί τε καὶ ἀνδράσιν ἐπιτηδεύματα βέλτιον πρὸς πόλεως εὐδαιμονίαν· νῦν δὲ οὕτως ἦκται τὸ τῶν ἀνθρώπων γένος οὐδαμῶς εἰς τοῦτο εὐτυχῶς, ὥστε οὐδὲ μνησθῆναι περὶ αὐτοῦ ἐν ἄλλοις γ' ἐστὶν τόποις καὶ πόλεσιν (781c) νοῦν ἔχοντος, ὅπου μηδὲ συσσίτια ὑπάρχει τὸ παράπαν δεδογμένα κατὰ πόλιν εἶναι. πόθεν δή τίς γε ἔργῳ μὴ καταγελάστως ἐπιχειρήσει γυναῖκας προσβιάζεσθαι τὴν σίτων καὶ ποτῶν ἀνάλωσιν φανερὰν θεωρεῖσθαι; τούτου γὰρ οὐκ ἔστιν ὅτι χαλεπώτερον ἂν ὑπομείνειεν τοῦτο τὸ γένος· εἰθισμένον γὰρ δεδυκὸς καὶ σκοτεινὸν ζῆν, ἀγόμενον δ' εἰς φῶς βίᾳ πᾶσαν ἀντίτασιν ἀντιτεῖνον, πολὺ κρατήσει τοῦ (781d) νομοθέτου. τοῦτ' οὖν ἄλλοθι μέν, ὅπερ εἶπον, οὐδ' ἂν τὸν λόγον ὑπομείνειε τὸν ὀρθὸν ῥηθέντα ἄνευ πάσης βοῆς, ἐνθάδε δὲ ἴσως ἄν. εἰ δὴ δοκεῖ λόγου γ' ἕνεκα μὴ ἀτυχῆ τὸν περὶ πάσης τῆς πολιτείας γενέσθαι λόγον, ἐθέλω λέγειν ὡς ἀγαθόν ἐστι καὶ πρέπον, εἰ καὶ σφῷν συνδοκεῖ ἀκούειν, εἰ δὲ μή, ἐᾶν. (Κλεινίας) ἀλλ', ξένε, θαυμαστῶς τό γε ἀκοῦσαι νῷν πάντως που συνδοκεῖ. CHAPITRE XXII. (Ἀθηναῖος) ἀκούωμεν δή. θαυμάσητε δὲ μηδὲν ἐὰν ὑμῖν ἄνωθέν (781e) ποθεν ἐπιχειρεῖν δόξω· σχολῆς γὰρ ἀπολαύομεν καὶ οὐδὲν ἡμᾶς ἐστὶ τὸ κατεπεῖγον τὸ μὴ πάντῃ πάντως σκοπεῖν τὰ περὶ τοὺς νόμους. (Κλεινίας) ὀρθῶς εἴρηκας. (Ἀθηναῖος) πάλιν τοίνυν ἐπὶ τὰ πρῶτα ἐπαναχωρήσωμεν λεχθέντα. εὖ γὰρ δὴ τό γε τοσοῦτον χρὴ πάντ' ἄνδρα συννοεῖν, [6,781] mais on a négligé d'appliquer la même loi aux femmes, en quoi l'on a eu tort, et la pratique des repas en commun n'a pas vu le jour pour elles. Ce sexe est d'ailleurs, par suite de sa faiblesse, plus porté par la nature à se cacher et à dissimuler que nous autres hommes ; c'est pourquoi, le voyant difficile à régler, le législateur a cédé mal à propos et l'a laissé libre. Par suite de cette négligence, beaucoup d'abus se sont glissés chez vous, qui seraient moins nocifs qu'à présent, si la loi s'y était opposée. Et en effet, ce n'est pas un demi mal, comme on pourrait le croire, que d'avoir laissé la vie des femmes sans la régler ; mais, autant la nature de la femme est inférieure à celle des hommes par rapport à la vertu, autant la différence est grande sous le rapport du mal, qui chez elles est plus que double. Il vaut mieux pour le bonheur de l'État reprendre et corriger ce point et prescrire en tout les mêmes pratiques pour les femmes que pour les hommes. Mais le genre humain s'est si peu avancé dans cette voie que dans les autres lieux et les autres États, où les repas en commun n'ont pas du tout été adoptés, il n'est pas même prudent d'en parler. Dès lors comment entreprendre effectivement, sans s'exposer au ridicule, de contraindre les femmes à envisager l'obligation de manger et de boire en public ? Il n'y a rien au monde que ce sexe supportât plus difficilement. Accoutumé à vivre dans la retraite et l'obscurité, si on l'amenait de force à la lumière, il opposerait au législateur une résistance totale et il l'emporterait de beaucoup sur lui. Partout ailleurs, comme je l'ai dit, elles ne supporteraient, pas notre proposition de loi, si juste qu'elle soit, sans pousser les hauts cris ; mais peut-être s'y prêteraient-elles ici. Si donc vous jugez à propos que l'ensemble de notre constitution ne reste pas imparfait, du moins en paroles, je veux bien vous exposer combien cet établissement serait utile et convenable, si vous êtes tous les deux d'accord de m'écouter ; sinon, laissons-le de côté. CLINIAS : Nous sommes tous les deux, étranger, entièrement et merveilleusement d'accord pour t'écouter. CHAPITRE XXII. Écoutez donc, et ne soyez pas surpris de me voir reprendre le sujet de haut ; car nous sommes de loisir, et rien ne nous presse et ne, nous empêche d'examiner à fond et sous tous ses aspects la matière des lois. CLINIAS : Tu as raison. L'ATHÉNIEN : Revenons donc à ce que nous avons dit en commençant. Tout homme doit bien se mettre dans l'esprit


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Dernière mise à jour : 1/03/2007