[6,753] τοὺς δὲ ἄλλους (753a) ἐξ αὐτῆς Κνωσοῦ· τούτους
δ' οἱ Κνώσιοι τῇ πόλει σοι δόντων, καὶ αὐτόν σε πολίτην εἶναι
ταύτης τῆς ἀποικίας καὶ ἕνα τῶν ὀκτωκαίδεκα, πείσαντες ἢ τῇ
μετρίᾳ δυνάμει βιασάμενοι.
(Κλεινίας)
τί δῆτα οὐ καὶ σύ τε καὶ ὁ Μέγιλλος, ὦ ξένε, ἐκοινωνησάτην
ἡμῖν τῆς πολιτείας;
CHAPITRE II. (Ἀθηναῖος)
μέγα μέν, ὦ Κλεινία, φρονοῦσιν αἱ Ἀθῆναι, μέγα δὲ καὶ ἡ
Σπάρτη, καὶ μακρὰν ἀποικοῦσιν ἑκάτεραι· σοὶ δὲ κατὰ πάντα
ἐμμελῶς ἔχει καὶ τοῖς ἄλλοις οἰκισταῖς κατὰ (753b) ταὐτά,
ὥσπερ τὰ περὶ σοῦ νῦν λεγόμενα. ὡς μὲν οὖν γένοιτ' ἂν
ἐπιεικέστατα ἐκ τῶν ὑπαρχόντων ἡμῖν τὰ νῦν, εἰρήσθω,
προελθόντος δὲ χρόνου καὶ μεινάσης τῆς πολιτείας, αἵρεσις
αὐτῶν ἔστω τοιάδε τις· πάντες μὲν κοινωνούντων τῆς τῶν
ἀρχόντων αἱρέσεως ὁπόσοιπερ ἂν ὅπλα ἱππικὰ ἢ πεζικὰ
τιθῶνται καὶ πολέμου κεκοινωνήκωσιν ἐν ταῖς σφετέραις
αὐτῶν τῆς ἡλικίας δυνάμεσιν· ποιεῖσθαι δὲ τὴν αἵρεσιν ἐν (753c)
ἱερῷ ὅπερ ἂν ἡ πόλις ἡγῆται τιμιώτατον, φέρειν δ' ἐπὶ τὸν τοῦ
θεοῦ βωμὸν ἕκαστον εἰς πινάκιον γράψαντα τοὔνομα
πατρόθεν καὶ φυλῆς καὶ δήμου ὁπόθεν ἂν δημοτεύηται,
παρεγγράφειν δὲ καὶ τὸ αὑτοῦ κατὰ ταὐτὰ οὕτως ὄνομα. τῷ
βουλομένῳ δ' ἐξέστω τῶν πινακίων ὅτιπερ ἂν φαίνηται μὴ
κατὰ νοῦν αὑτῷ γεγραμμένον ἀνελόντα εἰς ἀγορὰν θεῖναι μὴ
ἔλαττον τριάκοντα ἡμερῶν. τὰ δὲ τῶν πινακίων κριθέντα ἐν
πρώτοις μέχρι τριακοσίων δεῖξαι τοὺς ἄρχοντας ἰδεῖν (753d)
πάσῃ τῇ πόλει, τὴν δὲ πόλιν ὡσαύτως ἐκ τούτων φέρειν πάλιν
ὃν ἂν ἕκαστος βούληται, τοὺς δὲ τὸ δεύτερον ἐξ αὐτῶν
προκριθέντας ἑκατὸν δεῖξαι πάλιν ἅπασιν. τὸ δὲ τρίτον φερέτω
μὲν ἐκ τῶν ἑκατὸν ὁ βουληθεὶς ὃν ἂν βούληται, διὰ τομίων
πορευόμενος· ἑπτὰ δὲ καὶ τριάκοντα, οἷς ἂν πλεῖσται γένωνται
ψῆφοι, κρίναντες ἀποφηνάντων ἄρχοντας. τίνες οὖν, ὦ Κλεινία
καὶ Μέγιλλε, πάντα ἡμῖν ταῦτ' ἐν (753e) τῇ πόλει καταστήσουσι
τῶν ἀρχῶν τε πέρι καὶ δοκιμασιῶν αὐτῶν; ἆρα ἐννοοῦμεν ὡς
ταῖς πρῶτον οὕτω καταζευγνυμέναις πόλεσιν ἀνάγκη μὲν εἶναί
τινας, οἵτινες δὲ εἶεν ἂν πρὸς πασῶν τῶν ἀρχῶν γεγονότες, οὐκ
ἔστιν; δεῖ μὴν ἁμῶς γέ πως, καὶ ταῦτα οὐ φαύλους ἀλλ' ὅτι
μάλιστα ἄκρους. ἀρχὴ γὰρ λέγεται μὲν ἥμισυ παντὸς ἐν ταῖς
παροιμίαις ἔργου, καὶ τό γε καλῶς ἄρξασθαι πάντες
ἐγκωμιάζομεν ἑκάστοτε· τὸ δ' ἔστιν τε, ὡς ἐμοὶ φαίνεται,
| [6,753] et les autres parmi les Cnossiens mêmes. Ceux-ci
te les remettront pour faire partie de la cité, et toi-même,
cédant à la persuasion ou à une légère violence, tu seras
avec les dix-sept autres citoyens de la colonie.
CLINIAS : Pourquoi donc, étranger, toi-même et
Mégillos, ne prendriez-vous point de part à notre
gouvernement ?
CHAPITRE II.
L'ATHÉNIEN : Grande est la fierté d'Athènes,
Clinias, et grande aussi celle de Sparte, et
d'ailleurs elles sont l'une et l'autre loin de ton pays,
au lieu que toi, tu as toutes les facilités, et que les
autres fondateurs de la colonie sont dans la même
situation où nous disions tout à l'heure que tu étais
placé. Nous venons de dire ce qu'il y aurait de
mieux à faire dans les circonstances présentes ;
mais avec le temps, quand l'État se sera affermi,
on fera l'élection des gardiens de la manière
suivante. On donnera le droit de suffrage dans
cette élection à tous ceux qui portent les armes,
soit dans la cavalerie, soit dans l'infanterie, ou qui
auront été à la guerre dans les levées d'hommes
correspondant à leur âge. L'élection se fera dans
le temple tenu pour le plus vénérable de la ville ;
chacun déposera sur l'autel du dieu son suffrage
écrit sur une tablette avec le nom de celui qu'il
aura choisi, suivi du nom de son père, de la tribu
et du dème auquel il appartient ; il y joindra son
nom à lui avec les mêmes détails. Il sera permis à
qui voudra, s'il voit une tablette qui, selon lui, n'est
pas rédigée dans la forme convenable, de la
prendre et de la déposer sur la place publique au
moins durant trente jours. Les magistrats feront
connaître à toute la ville les trois cents premiers
élus désignés par les tablettes et la ville élira de
nouveau parmi ces trois cents ceux qu'elle voudra,
et l'on fera connaître de même à tous les citoyens
les cent qui auront été préférés à cette deuxième
élection. Elle sera suivie d'une troisième, où sur
les cent on choisira ceux qu'on voudra, en suivant
les subdivisions, et les trente sept qui auront
obtenu le plus de suffrages seront proclamés magistrats.
Maintenant, Clinias et Mégillos, à qui nous
adresserons-nous pour régler tout ce qui regarde
les magistrats et les épreuves qu'ils auront à subir ?
Ne voyons-nous pas qu'il est nécessaire qu'il y
ait des gens désignés pour s'en charger dans les
États nouvellement formés, et qu'il n'est pas
possible qu'il y en ait avant l'établissement de
toutes les magistratures ? Il nous en faut pourtant
à quelque prix que ce soit, et des hommes qui ne
soient pas du commun, mais aussi éminents que
possible ; car en toutes choses, le proverbe le dit,
le commencement est la moitié de l'ouvrage,
et tout le monde s'accorde à louer un beau
commencement. Pour moi, je suis d'avis
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