[6,754] πλέον ἢ τὸ (754a) ἥμισυ, καὶ οὐδεὶς αὐτὸ καλῶς γενόμενον
ἐγκεκωμίακεν ἱκανῶς.
(Κλεινίας) ὀρθότατα λέγεις.
(Ἀθηναῖος)
μὴ τοίνυν γιγνώσκοντές γε παρῶμεν αὐτὸ ἄρρητον, μηδὲν
διασαφήσαντες ἡμῖν αὐτοῖς τίνα ἔσται τρόπον. ἐγὼ μὲν οὖν
οὐδαμῶς εὐπορῶ πλήν γε ἑνὸς εἰπεῖν πρὸς τὸ παρὸν ἀναγκαίου
καὶ συμφέροντος λόγου.
(Κλεινίας) τίνος δή;
CHAPITRE III. (Ἀθηναῖος)
φημὶ ταύτῃ τῇ πόλει, ἣν οἰκίζειν μέλλομεν, οἷον πατέρα καὶ
μητέρα οὐκ εἶναι πλὴν τὴν κατοικίζουσαν αὐτὴν (754b) πόλιν,
οὐκ ἀγνοῶν ὅτι πολλαὶ τῶν κατοικισθεισῶν διάφοροι ταῖς
κατοικισάσαις πολλάκις ἔνιαι γεγόνασίν τε καὶ ἔσονται. νῦν
μὴν ἐν τῷ παρόντι, καθάπερ παῖς, εἰ καί ποτε μέλλει διάφορος
εἶναι τοῖς γεννήσασιν, ἔν γε τῇ παρούσῃ παιδίας ἀπορίᾳ
στέργει τε καὶ στέργεται ὑπὸ τῶν γεννησάντων, καὶ φεύγων ἀεὶ
πρὸς τοὺς οἰκείους, ἀναγκαίους μόνους εὑρίσκει συμμάχους· ἃ
δὴ νῦν φημὶ Κνωσίοις διὰ τὴν ἐπιμέλειαν (754c) πρὸς τὴν νέαν
πόλιν καὶ τῇ νέᾳ πρὸς Κνωσὸν ὑπάρχειν ἑτοίμως γεγονότα.
λέγω δή, καθάπερ εἶπον νυνδή, δὶς γὰρ τό γε καλὸν ῥηθὲν
οὐδὲν βλάπτει Κνωσίους δεῖν ἐπιμεληθῆναι πάντων τούτων
κοινῇ, προσελομένους τῶν εἰς τὴν ἀποικίαν ἀφικομένων, τοὺς
πρεσβυτάτους τε καὶ ἀρίστους εἰς δύναμιν ἑλομένους, μὴ
ἔλαττον ἑκατὸν ἀνδρῶν· καὶ αὐτῶν Κνωσίων ἔστωσαν ἑκατὸν
ἕτεροι. τούτους δὲ ἐλθόντας φημὶ δεῖν εἰς τὴν καινὴν πόλιν
συνεπιμεληθῆναι ὅπως αἵ τε ἀρχαὶ (754d) καταστῶσιν κατὰ
νόμους, καταστᾶσαί τε δοκιμασθῶσι· γενομένων δὲ τούτων,
τὴν μὲν Κνωσὸν τοὺς Κνωσίους οἰκεῖν, τὴν δὲ νέαν πόλιν αὐτὴν
αὑτὴν πειρᾶσθαι σῴζειν τε καὶ εὐτυχεῖν. οἱ δὲ δὴ γενόμενοι τῶν
ἑπτὰ καὶ τριάκοντα νῦν τε καὶ εἰς τὸν ἔπειτα σύμπαντα χρόνον
ἐπὶ τοῖσδε ἡμῖν ᾑρήσθωσαν· πρῶτον μὲν φύλακες ἔστωσαν τῶν
νόμων, ἔπειτα τῶν γραμμάτων ὧν ἂν ἕκαστος ἀπογράψῃ τοῖς
ἄρχουσι τὸ πλῆθος τῆς αὑτῶν οὐσίας, πλὴν ὁ μὲν μέγιστον
τίμημα (754e) ἔχων τεττάρων μνῶν, ὁ δὲ τὸ δεύτερον τριῶν, ὁ δὲ
τρίτος δυοῖν μναῖν, μνᾶς δὲ ὁ τέταρτος. ἐὰν δέ τις ἕτερον
φαίνηταί τι παρὰ τὰ γεγραμμένα κεκτημένος, δημόσιον μὲν
ἔστω τὸ τοιοῦτον ἅπαν, πρὸς τούτῳ δὲ δίκην ὑπεχέτω τῷ
βουλομένῳ μετιέναι μὴ καλὴν μηδ' εὐώνυμον ἀλλ' αἰσχράν,
ἐὰν ἁλίσκηται διὰ τὸ κέρδος τῶν νόμων καταφρονῶν.
αἰσχροκερδείας οὖν αὐτὸν γραψάμενος ὁ βουληθεὶς ἐπεξίτω τῇ
δίκῃ ἐν αὐτοῖς τοῖς νομοφύλαξιν· ἐὰν δ' ὁ φεύγων ὄφλῃ,
| [6,754] que c'est même plus que la moitié et qu'on n'a
jamais assez loué un beau commencement.
CLINIAS : Tu as parfaitement raison.
L'ATHÉNIEN : Ne laissons donc pas sciemment ce
point sans en parler et sans nous expliquer
clairement sur la manière dont il faut nous y
prendre. Pour ma part, dans le cas présent, je ne vois
qu'un seul expédient, également nécessaire et avantageux.
CLINIAS : Lequel ?
CHAPITRE III.
L'ATHÉNIEN : Je dis que l'État que nous allons
fonder n'a pour ainsi dire pas d'autre père et mère
que l'État qui se propose de le fonder. Ce n'est
pas que j'ignore qu'entre les colonies et leur
métropole il s'est élevé souvent et il s'élèvera
encore bien des différends ; mais dans le cas
présent, notre nouvelle ville est comme un enfant,
qui, même s'il doit un jour être en désaccord avec
ses père et mère, pour le moment du moins, où il
n'a pas encore reçu une éducation suffisante,
chérit ceux qui lui ont donné le jour et en est chéri,
et cherche toujours un refuge dans ses proches,
auprès de qui seuls il trouve les secours nécessaires. Tels
sont les sentiments qui, selon moi, doivent animer
les Cnossiens et les disposer à prendre soin de la
nouvelle ville, et animer la nouvelle ville à l'égard
des Cnossiens. Je répète, car il n'y a pas
d'inconvénient a dire deux fois ce qui a été bien
dit, qu'il faut que les Cnossiens s'occupent de tout
cela de concert avec ceux qui se présenteront
pour faire partie de la colonie, après avoir choisi
parmi ceux-ci les plus vieux et les meilleurs
possible, au nombre d'au moins cent. Les
Cnossiens eux-mêmes y adjoindront cent des
leurs. Je dis que, s'étant rendus dans la nouvelle
ville, ils devront veiller ensemble à ce que les
magistrats soient institués suivant les lois et
subissent l'épreuve obligatoire. Les élections
faites, les Cnossiens rentreront chez eux, et la
nouvelle ville essayera elle-même de pourvoir à sa
conservation et à son bonheur.
A l'égard des dix-sept, voici pour le présent et pour
tout le temps qui doit suivre, quelles seront leurs fonctions.
Tout d'abord, ils veilleront à la garde des
lois, puis à celle des rôles où chaque citoyen aura
déclaré aux magistrats le montant de sa fortune,
qui ne doit pas excéder quatre mines pour la
première classe, trois pour la seconde, deux pour
la troisième, une pour la quatrième. Si l'on
découvre que quelqu'un possède autre chose que
ce qu'il a déclaré, ce surplus sera tout entier
confisqué. En outre, qui voudra pourra le
poursuivre et lui intenter un procès qui ne lui
apportera ni honneur ni bon renom, mais qui le
couvrira de honte, s'il est convaincu d'avoir
méprisé les lois par amour du gain. Que le premier
venu l'accuse donc de gain sordide et le poursuive
en justice devant les gardiens mêmes des lois. Si
l'accusé est condamné,
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