HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VI

Page 770

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[6,770] (770a) (Κλεινίας) πῶς γὰρ ἄν; (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν ἐν τῷ νῦν παρόντι ποιητέον ἐμοὶ καὶ σφῷν τοῦτο; (Κλεινίας) τὸ ποῖον δὴ λέγεις; (Ἀθηναῖος) ἐπειδὴ νομοθετεῖν μὲν μέλλομεν, ᾕρηνται δὲ ἡμῖν νομοφύλακες, ἡμεῖς δ' ἐν δυσμαῖς τοῦ βίου, οἱ δ' ὡς πρὸς ἡμᾶς νέοι, ἅμα μέν, ὥς φαμεν, δεῖ νομοθετεῖν ἡμᾶς, ἅμα δὲ πειρᾶσθαι ποιεῖν καὶ τούτους αὐτοὺς νομοθέτας τε καὶ νομοφύλακας εἰς τὸ δυνατόν. (770b) (Κλεινίας) τί μήν; εἴπερ οἷοί τέ γ' ἐσμὲν ἱκανῶς. (Ἀθηναῖος) ἀλλ' οὖν πειρατέα γε καὶ προθυμητέα. (Κλεινίας) πῶς γὰρ οὔ; CHAPITRE XV. (Ἀθηναῖος) λέγωμεν δὴ πρὸς αὐτούς· φίλοι σωτῆρες νόμων, ἡμεῖς περὶ ἑκάστων ὧν τίθεμεν τοὺς νόμους πάμπολλα παραλείψομεν - ἀνάγκη γάρ - οὐ μὴν ἀλλ' ὅσα γε μὴ σμικρὰ καὶ τὸ ὅλον εἰς δύναμιν οὐκ ἀνήσομεν ἀπεριήγητον καθάπερ τινὶ περιγραφῇ· τοῦτο δὲ δεήσει συμπληροῦν ὑμᾶς τὸ περιηγηθέν. (770c) ὅποι δὲ βλέποντες δράσετε τὸ τοιοῦτον, ἀκούειν χρή. Μέγιλλος μὲν γὰρ καὶ ἐγὼ καὶ Κλεινίας εἰρήκαμέν τε αὐτὰ ἀλλήλοις οὐκ ὀλιγάκις, ὁμολογοῦμέν τε λέγεσθαι καλῶς· ὑμᾶς δὲ ἡμῖν βουλόμεθα συγγνώμονάς τε ἅμα καὶ μαθητὰς γίγνεσθαι, βλέποντας πρὸς ταῦτα εἰς ἅπερ ἡμεῖς συνεχωρήσαμεν ἀλλήλοις τὸν νομοφύλακά τε καὶ νομοθέτην δεῖν βλέπειν. ἦν δὲ συγχώρησις ἓν ἔχουσα κεφάλαιον, ὅπως (770d) ποτὲ ἀνὴρ ἀγαθὸς γίγνοιτ' ἄν, τὴν ἀνθρώπῳ προσήκουσαν ἀρετὴν τῆς ψυχῆς ἔχων ἔκ τινος ἐπιτηδεύματος τινος ἤθους ποιᾶς κτήσεως ἐπιθυμίας δόξης μαθημάτων ποτέ τινων, εἴτε ἄρρην τις τῶν συνοικούντων οὖσα φύσις εἴτε θήλεια, νέων γερόντων, ὅπως εἰς ταὐτὸν τοῦτο λέγομεν τεταμένη σπουδὴ πᾶσα ἔσται διὰ παντὸς τοῦ βίου, τῶν δ' ἄλλων ὁπόσα ἐμπόδια τούτοις μηδὲν προτιμῶν φανεῖται (770e) μηδ' ὁστισοῦν, τελευτῶν δὲ καὶ πόλεως, ἐὰν ἀνάστατον ἀνάγκη φαίνηται γίγνεσθαι πρὶν ἐθέλειν δούλειον ὑπομείνασα ζυγὸν ἄρχεσθαι ὑπὸ χειρόνων, λείπειν φυγῇ τὴν πόλιν· ὡς πάντα τὰ τοιαῦτα ἄρ' ἔσθ' ὑπομενετέον πάσχοντας πρὶν ἀλλάξασθαι πολιτείαν χείρους ἀνθρώπους πέφυκε ποιεῖν. ταῦτα ἡμεῖς τε ἔμπροσθεν συνωμολογησάμεθα, καὶ νῦν ὑμεῖς ἡμῶν εἰς ταῦτα ἑκάτερα βλέποντες ἐπαινεῖτε [6,770] CLINIAS : Sans contredit. L'ATHÉNIEN : N'est-ce point ce que nous avons à faire dans le cas présent, vous deux et moi ? CLINIAS : Que veux-tu dire ? L'ATHÉNIEN : Je dis que, puisque nous sommes sur le point d'édicter des lois, que nous avons choisi des gardiens des lois et que nous sommes au déclin de notre vie, tandis qu'ils sont jeunes en comparaison de nous, il faut, en même temps que nous légiférons, essayer de faire d'eux aussi des législateurs et des gardiens des lois dans la mesure du possible. CLINIAS : Certainement, si du moins nous pouvons y réussir. L'ATHÉNIEN : En tout cas, il faut essayer et y faire tous nos efforts. CLINIAS : Assurément. CHAPITRE XV. L'ATHÉNIEN : Adressons-nous maintenant à eux : « O chers sauveurs des lois, nous laisserons de côté une foule de choses sur tous les points définis par nos lois : c'est inévitable. Toutefois nous ne négligerons pas les choses importantes et nous tracerons aussi bien que nous le pourrons une esquisse complète de notre législation. C'est à vous qu'il appartiendra de l'achever ; mais écoutez quel but vous devez avoir devant les yeux en y travaillant. Nous nous en sommes entretenus à plusieurs reprises, Mégillos, Clinias et moi ; et nous sommes d'accord sur la rectitude de notre opinion. Mais nous voulons que vous la partagiez et qu'en disciples fidèles, vous teniez les yeux sur ce but dont nous sommes convenus ensemble que le gardien des lois et le législateur ne devaient pas détourner les yeux. Or le point capital sur lequel nous sommes d'accord se réduisait à former un homme de bien, ayant les qualités d'esprit qui conviennent à l'homme, et à savoir par quelle étude, quelles mœurs, quelles acquisitions, quel désir, quelle opinion ou quelles sciences on pourrait y parvenir, qu'on ait affaire à un homme ou à une femme de la cité, à des jeunes gens ou à des vieillards. Il faut qu'ils dirigent tous leurs efforts pendant toute leur vie vers ce but que nous préconisons. Il faut qu'on n'en voie jamais un seul préférer ce qui pourrait y mettre obstacle, qu'enfin, se vît-on forcé d'abandonner sa patrie plutôt que de consentir à subir le joug de l'esclavage et à être commandé par des Méchants, ou à quitter son pays pour l'exil, on soit prêt à supporter tout cela plutôt que d'adopter un autre gouvernement dont l'effet serait de pervertir les âmes. Voilà ce dont nous sommes convenus précédemment ; c'est à ces deux choses que vous devez avoir égard pour approuver


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Dernière mise à jour : 1/03/2007