[6,771] καὶ (771a) ψέγετε τοὺς νόμους ὅσοι μὴ ταῦτα δυνατοί,
τοὺς δὲ δυνατοὺς ἀσπάζεσθέ τε καὶ φιλοφρόνως
δεχόμενοι ζῆτε ἐν αὐτοῖς· τὰ δ' ἄλλα ἐπιτηδεύματα καὶ πρὸς
ἄλλα τείνοντα τῶν ἀγαθῶν λεγομένων χαίρειν χρὴ προσαγορεύειν.
ἀρχὴ δὲ ἔστω τῶν μετὰ ταῦτα ἡμῖν νόμων ἥδε τις, ἀφ' ἱερῶν
ἠργμένη. τὸν ἀριθμὸν γὰρ δὴ δεῖ πρῶτον ἀναλαβεῖν ἡμᾶς τὸν
τῶν πεντακισχιλίων καὶ τετταράκοντα, ὅσας εἶχέν (771b) τε καὶ
ἔχει τομὰς προσφόρους ὅ τε ὅλος ἅμα καὶ ὁ κατὰ φυλάς, ὃ δὴ
τοῦ παντὸς ἔθεμεν δωδεκατημόριον, ἓν καὶ εἴκοσιν εἰκοσάκις
ὀρθότατα φύν. ἔχει δὲ διανομὰς δώδεκα μὲν ὁ πᾶς ἀριθμὸς
ἡμῖν, δώδεκα δὲ καὶ ὁ τῆς φυλῆς· ἑκάστην δὴ τὴν μοῖραν
διανοεῖσθαι χρεὼν ὡς οὖσαν ἱεράν, θεοῦ δῶρον, ἑπομένην τοῖς
μησὶν καὶ τῇ τοῦ παντὸς περιόδῳ. διὸ καὶ πᾶσαν πόλιν ἄγει μὲν
τὸ σύμφυτον ἱεροῦν αὐτάς, ἄλλοι δὲ ἄλλων ἴσως ὀρθότερον
ἐνείμαντό τε καὶ εὐτυχέστερον ἐθείωσαν τὴν (771c) διανομήν·
ἡμεῖς δὲ οὖν νῦν φαμεν ὀρθότατα προῃρῆσθαι τὸν τῶν
πεντακισχιλίων καὶ τετταράκοντα ἀριθμόν, ὃς πάσας τὰς
διανομὰς ἔχει μέχρι τῶν δώδεκα ἀπὸ μιᾶς ἀρξάμενος πλὴν
ἑνδεκάδος - αὕτη δ' ἔχει σμικρότατον ἴαμα· ἐπὶ θάτερα γὰρ
ὑγιὴς γίγνεται δυοῖν ἑστίαιν ἀπονεμηθείσαιν - ὡς δ' ἐστὶν ταῦτα
ἀληθῶς ὄντα, κατὰ σχολὴν οὐκ ἂν πολὺς ἐπιδείξειεν μῦθος.
πιστεύσαντες δὴ τὰ νῦν τῇ παρούσῃ φήμῃ (771d) καὶ λόγῳ,
νείμωμέν τε ταύτην, καὶ ἑκάστῃ μοίρᾳ θεὸν ἢ θεῶν παῖδα
ἐπιφημίσαντες, βωμούς τε καὶ τὰ τούτοις προσήκοντα
ἀποδόντες, θυσιῶν πέρι συνόδους ἐπ' αὐτοῖς ποιώμεθα δύο τοῦ
μηνός, δώδεκα μὲν τῇ τῆς φυλῆς διανομῇ, δώδεκα δὲ αὐτῷ τῷ
τῆς πόλεως διαμερισμῷ, θεῶν μὲν δὴ πρῶτον χάριτος ἕνεκα καὶ
τῶν περὶ θεούς, δεύτερον δὲ ἡμῶν αὐτῶν οἰκειότητός τε πέρι
καὶ γνωρίσεως ἀλλήλων, ὡς φαῖμεν ἄν, καὶ (771e) ὁμιλίας
ἕνεκα πάσης. πρὸς γὰρ δὴ τὴν τῶν γάμων κοινωνίαν καὶ
σύμμειξιν ἀναγκαίως ἔχει τὴν ἄγνοιαν ἐξαιρεῖν παρ' ὧν τέ τις
ἄγεται καὶ ἃ καὶ οἷς ἐκδίδωσι, περὶ παντὸς ποιούμενον ὅτι
μάλιστα τὸ μὴ σφάλλεσθαι μηδαμῶς ἐν τοῖς τοιούτοις κατὰ τὸ
δυνατόν. τῆς οὖν τοιαύτης σπουδῆς ἕνεκα χρὴ καὶ τὰς παιδιὰς
| [6,771] ou critiquer celles de nos lois qui ne
sont pas propres à produire cet effet; pour celles
qui y sont propres, embrassez-les, recevez-les
avec joie et conformez-y votre conduite. Quant
aux autres pratiques dont le but est d'acquérir ce
que le vulgaire appelle des biens, il faut y renoncer
pour jamais.
Passons maintenant aux lois et commençons par
la religion. Mais il faut d'abord reprendre notre
nombre de cinq mille quarante et toutes les
divisions commodes qu'il nous a offertes et qu'il
nous offre encore, soit qu'on le prenne en son
entier ou qu'on n'en prenne que la douzième
partie, qui est le nombre des familles de chaque
tribu et le produit de vingt et un par vingt. Comme
le nombre entier se divise en douze parties, celui
de la tribu se divise aussi en douze, et l'on doit
regarder chaque partie comme un doit sacré de la
Divinité, parce qu'elles répondent aux mois et à la
révolution annuelle de l'univers. Ainsi l'État tout
entier est sous la direction du principe divin qu'il
porte en lui et qui en consacre les parties. Il est
possible que certains législateurs aient fait des
divisions plus correctes que d'autres et consacré
une distribution plus heureuse. Pour nous, nous
prétendons avoir fait la plus correcte, en
choisissant le nombre de cinq mille quarante, vu
qu'il a pour diviseurs tous les nombres depuis un
jusqu'à douze, hormis onze ; encore est-il très
facile d'y remédier ; car, si on laisse de côté deux
familles sur le nombre total, il devient sain de part
et d'autre (c'est-à-dire qu'il a deux diviseurs
exacts, 11 et 458). Si j'en avais le loisir, j'aurais tôt
fait de le démontrer.
Rapportons-nous en donc aux assertions que
nous venons d'énoncer pour faire notre partage, et
donnons à chaque partie le nom d'un dieu ou d'un
enfant des dieux ; érigeons-leur des autels avec
tout ce qui s'y t'apporte, et, à l'occasion des
sacrifices qu'on y fera, tenons-y deux réunions par
mois, c'est-à-dire douze par an, conformément à la
division en tribus, et douze conformément à celle
de la cité. Ces assemblées se feront d'abord en
l'honneur des dieux et de la religion ; ensuite dans
le but de nous rapprocher et de nous connaître les
uns les autres et de nouer entre nous des relations
de toute sorte. Car, avant de contracter des
mariages et des alliances, il est nécessaire de
connaître la famille où l'on prend femme, la
personne que l'on marie et à qui on la marie, et il
faut autant que possible prendre bien garde de se tromper
en une matière si importante. Il faut donc dans ce but
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