HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Premier Alcibiade

Page 120

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[120] (120a) (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Λέγεις δὲ τίνας τούτους, Σώκρατες; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκ οἶσθα ἡμῶν τὴν πόλιν Λακεδαιμονίοις τε καὶ τῷ μεγάλῳ βασιλεῖ πολεμοῦσαν ἑκάστοτε; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀληθῆ λέγεις. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν εἴπερ ἐν νῷ ἔχεις ἡγεμὼν εἶναι τῆσδε τῆς πόλεως, πρὸς τοὺς Λακεδαιμονίων βασιλέας καὶ τοὺς Περσῶν τὸν ἀγῶνα ἡγούμενός σοι εἶναι ὀρθῶς ἂν ἡγοῖο; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Κινδυνεύεις ἀληθῆ λέγειν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὔκ, ὠγαθέ, ἀλλὰ πρὸς Μειδίαν σε δεῖ τὸν ὀρτυγοκόπον (120b) ἀποβλέπειν καὶ ἄλλους τοιούτους - οἳ τὰ τῆς πόλεως πράττειν ἐπιχειροῦσιν, ἔτι τὴν ἀνδραποδώδη, φαῖεν ἂν αἱ γυναῖκες, τρίχα ἔχοντες ἐν τῇ ψυχῇ ὑπ´ ἀμουσίας καὶ οὔπω ἀποβεβληκότες, ἔτι δὲ βαρβαρίζοντες ἐληλύθασι κολακεύσοντες τὴν πόλιν ἀλλ´ οὐκ ἄρξοντες - πρὸς τούτους σε δεῖ, οὕσπερ λέγω, βλέποντα σαυτοῦ δὴ ἀμελεῖν, καὶ μήτε μανθάνειν ὅσα μαθήσεως ἔχεται, μέλλοντα τοσοῦτον ἀγῶνα ἀγωνίζεσθαι, μήτε ἀσκεῖν ὅσα δεῖται ἀσκήσεως, (120c) καὶ πᾶσαν παρασκευὴν παρεσκευασμένον οὕτως ἰέναι ἐπὶ τὰ τῆς πόλεως. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀλλ´, Σώκρατες, δοκεῖς μέν μοι ἀληθῆ λέγειν, οἶμαι μέντοι τούς τε Λακεδαιμονίων στρατηγοὺς καὶ τὸν Περσῶν βασιλέα οὐδὲν διαφέρειν τῶν ἄλλων. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλ´, ἄριστε, τὴν οἴησιν ταύτην σκόπει οἵαν ἔχεις. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Τοῦ πέρι; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Πρῶτον μὲν ποτέρως ἂν οἴει σαυτοῦ μᾶλλον ἐπιμεληθῆναι, (120d) φοβούμενός τε καὶ οἰόμενος δεινοὺς αὐτοὺς εἶναι, μή; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Δῆλον ὅτι εἰ δεινοὺς οἰοίμην. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Μῶν οὖν οἴει τι βλαβήσεσθαι ἐπιμεληθεὶς σαυτοῦ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐδαμῶς, ἀλλὰ καὶ μεγάλα ὀνήσεσθαι. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν ἓν μὲν τοῦτο τοσοῦτον κακὸν ἔχει οἴησις αὕτη. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀληθῆ λέγεις. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τὸ δεύτερον τοίνυν, ὅτι καὶ ψευδής ἐστιν, ἐκ τῶν εἰκότων σκέψαι. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πῶς δή; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Πότερον εἰκὸς ἀμείνους γίγνεσθαι φύσεις ἐν γενναίοις (120e) γένεσιν μή; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Δῆλον ὅτι ἐν τοῖς γενναίοις. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν τοὺς εὖ φύντας, ἐὰν καὶ εὖ τραφῶσιν, οὕτω τελέους γίγνεσθαι πρὸς ἀρετήν; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀνάγκη. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Σκεψώμεθα δή, τοῖς ἐκείνων τὰ ἡμέτερα ἀντιτιθέντες, πρῶτον μὲν εἰ δοκοῦσι φαυλοτέρων γενῶν εἶναι οἱ Λακεδαιμονίων καὶ Περσῶν βασιλῆς. οὐκ ἴσμεν ὡς οἱ μὲν Ἡρακλέους, οἱ δὲ Ἀχαιμένους ἔκγονοι, τὸ δ´ Ἡρακλέους τε γένος καὶ τὸ Ἀχαιμένους εἰς Περσέα τὸν Διὸς ἀναφέρεται; [120] (ALCIBIADE) Mais qui sont ces chefs dont tu parles, Socrate ? (SOCRATE) Ne sais-tu pas que, si notre ville fait la guerre, c’est toujours contre les Lacédémoniens et contre le grand Roi ? (ALCIBIADE) C’est vrai. (SOCRATE) CHAPITRE XVI. — Si donc tu songes à te mettre à la tête de cette ville, n’est-ce pas les rois de Lacédémone et ceux de Perse que tu dois considérer comme tes rivaux, si tu veux bien juger la situation ? (ALCIBIADE) Cela paraît assez juste. (SOCRATE) Non pas, mon bon : les hommes sur qui tu dois avoir les yeux, c’est Midias, l’éleveur de cailles, et autres gens de cet acabit qui entreprennent de gouverner l’Etat, qui sont tellement incultes qu’ils ont encore dans l’âme, comme diraient les femmes, leurs cheveux d’esclaves, sans songer à s’en défaire, et qui nous sont venus, sachant à peine le grec, pour aduler le peuple, non pour le gouverner. Voilà ceux que tu dois regarder. Tu pourras alors te négliger toi-même, ne rien apprendre de ce qu’il faut savoir quand on va s’engager dans une lutte si importante, ne point t’exercer aux choses qui demandent de l’exercice et assurer que tu es parfaitement préparé avant d’entrer dans la carrière politique. (ALCIBIADE) Oui, Socrate, je crois que tu as raison. Cependant je pense que les généraux des Lacédémoniens et les rois de Perse ne diffèrent en rien des autres. (SOCRATE) Eh bien, mon excellent ami, examine ce que vaut ton opinion. (ALCIBIADE) Eu égard à quoi ? (SOCRATE) D’abord crois-tu que tu prendrais plus de soin de te perfectionner si tu les craignais et les jugeais redoutables que si tu les dédaignais ? (ALCIBIADE) Evidemment, si je les croyais redoutables. (SOCRATE) Et crois-tu que tu perdrais quelque chose à t’occuper de toi-même ? (ALCIBIADE) Pas du tout ; j’y gagnerais même beaucoup. (SOCRATE) Voilà donc un premier désavantage, que comporte ton opinion : tu en vois l’importance. (ALCIBIADE) Tu as raison. (SOCRATE) Elle en a un second, c’est qu’elle est fausse. Examine-la d’après les probabilités. (ALCIBIADE) Comment ? (SOCRATE) Sont-ce les races nobles qui vraisemblablement produisent les meilleures natures, oui ou non ? (ALCIBIADE) Ce sont évidemment les races nobles. (SOCRATE) Et ceux qui sont bien nés, pourvu qu’ils soient bien élevés, n’acquièrent-ils un mérite consommé ? (ALCIBIADE) Nécessairement. (SOCRATE) CHAPITRE XVII. — Examinons donc, en comparant nos qualités aux leurs, d’abord si les rois des Lacédémoniens et des Perses paraissent être de race inférieure à nous. Ne savons-nous pas que les uns descendent d’Héraclès, les autres d’Achéménès et que la race d’Héraclès et celle d’Achéménès remontent à Persée, fils de Zeus ?


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Dernière mise à jour : 19/04/2007