[4,9] Ἦλθεν οὖν, κἂν μὴ βούληται Κέλσος, μετὰ πολλοὺς
προφήτας ἐπανορθουμένους τὰ τοῦ Ἰσραὴλ ἐκείνου ἐπανορθωτὴς
ὅλου τοῦ κόσμου ὁ Χριστός, οὐ δεόμενος κατὰ τὴν
προτέραν οἰκονομίαν τῆς κατ´ ἀνθρώπων χρήσεως μαστίγων
καὶ δεσμῶν καὶ βασανιστηρίων· ἤρκει γὰρ ἡ διδασκαλία,
ὅτε «ἐξῆλθεν ὁ σπείρων τοῦ σπείρειν», ἵνα σπείρῃ τὸν
λόγον πανταχοῦ. Εἰ δ´ ἐπιστήσεται τις χρόνος, περιγράφων
τὸν κόσμον ἀναγκαίαν περιγραφὴν τῷ αὐτὸν ἀρχὴν ἐσχηκέναι,
καὶ ἐπιστήσεταί τι τέλος τῷ κόσμῳ καὶ μετὰ τὸ τέλος δικαία
περὶ πάντων κρίσις· δεήσει μὲν τὸν φιλοσοφοῦντα τὰ τοῦ
λόγου κατασκευάζειν μετὰ παντοδαπῶν ἀποδείξεων, τῶν τε
ἀπὸ τῶν θείων γραμμάτων καὶ τῶν ἀπὸ τῆς ἐν τοῖς λόγοις
ἀκολουθίας, δεήσει δὲ τὸν πολὺν καὶ ἁπλούστερον καὶ μὴ
δυνάμενον παρακολουθεῖν τοῖς ποικιλωτάτοις τῆς σοφίας
τοῦ θεοῦ θεωρήμασιν, ἐμπιστεύσαντα ἑαυτὸν θεῷ καὶ τῷ
σωτῆρι τοῦ γένους ἡμῶν, τούτου μᾶλλον ἀρκεσθῆναι τῷ
«Αὐτὸς ἔφα» ἢ ἄλλου οὑτινοσοῦν.
| [4,9] Après donc tous ces prophètes qui avaient travaillé
à corriger l'ancien Israël, le Christ est enfin venu pour la
correction de tout le monde, quoi que Celse en puisse dire. Et étant venu,
il n'a pas eu besoin de châtiments, de peines et de supplices pour ranger
les hommes à leur devoir, comme sous la première dispensation. Lorsque
celui qui sème est allé semer son grain, la seule prédication lui a suffi
pour répandre partout cette semence, qui est sa parole. S'il doit venir un
temps qui, réglant la juste durée du monde, lui fera prendre fin du monde
comme il a eu commencement, et si cette fin doit être suivie d'un jugement
où chacun sera traité selon ses œuvres, il faut que les plus avancés dans
la connaissance de nos mystères établissent celle vérité, par toutes
sortes de preuves tirées tant des Écritures divines que des lumières de la
raison, mais que les plus simples, qui font toujours le plus grand nombre,
et qui sont incapables d'atteindre à toutes ces hautes spéculations de la
sagesse de Dieu, s'en reposent sur l'autorité de ce grand Dieu et sur
celle du Sauveur des hommes, se contentant de cette raison: C'est lui qui
l'a dit, par une déférence qui lui est due plus qu'à tout autre.
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