[3,59] Εἶτα μετὰ ταῦτα αἰσθόμενος ἑαυτοῦ ὁ Κέλσος
πικρότερον ἡμῖν λοιδορησαμένου ὡσπερεὶ ἀπολογούμενος
τοιαῦτά φησιν· Ὅτι δὲ οὐδὲν πικρότερον ἐπαιτιῶμαι ἢ ἐφ´
ὅσον ἡ ἀλήθεια βιάζεται, τεκμαιρέσθω καὶ τοῖσδέ τις. Οἱ
μὲν γὰρ εἰς τὰς ἄλλας τελετὰς καλοῦντες προκηρύττουσι
τάδε· ὅστις χεῖρας καθαρὸς καὶ φωνὴν συνετός, καὶ αὖθις
ἕτεροι· ὅστις ἁγνὸς ἀπὸ παντὸς μύσους, καὶ ὅτῳ ἡ ψυχὴ
οὐδὲν σύνοιδε κακόν, καὶ ὅτῳ εὖ καὶ δικαίως βεβίωται. Καὶ
ταῦτα προκηρύττουσιν οἱ καθάρσια ἁμαρτημάτων ὑπισχνούμενοι. Ἐπακούσωμεν δὲ τίνας ποτὲ οὗτοι καλοῦσιν· ὅστις,
φασίν, ἁμαρτωλός, ὅστις ἀσύνετος, ὅστις νήπιος, καὶ ὡς
ἁπλῶς εἰπεῖν ὅστις κακοδαίμων, τοῦτον ἡ βασιλεία τοῦ
θεοῦ δέξεται. Τὸν ἁμαρτωλὸν ἆρα οὐ τοῦτον λέγετε, τὸν
ἄδικον καὶ κλέπτην καὶ τοιχωρύχον καὶ φαρμακέα καὶ
ἱερόσυλον καὶ τυμβωρύχον; Τίνας ἂν ἄλλους προκηρύττων
λῃστὴς ἐκάλεσε; Καὶ πρὸς ταῦτα δέ φαμεν ὅτι οὐ ταὐτόν
ἐστι νοσοῦντας τὴν ψυχὴν ἐπὶ θεραπείαν καλεῖν καὶ ὑγιαίνοντας
ἐπὶ τὴν τῶν θειοτέρων γνῶσιν καὶ ἐπιστήμην. Καὶ
ἡμεῖς δὲ ἀμφότερα ταῦτα γινώσκοντες, κατ´ ἀρχὰς μὲν
προκαλούμενοι ἐπὶ τὸ θεραπευθῆναι τοὺς ἀνθρώπους προτρέπομεν
τοὺς ἁμαρτωλοὺς ἥκειν ἐπὶ τοὺς διδάσκοντας λόγους
μὴ ἁμαρτάνειν καὶ τοὺς ἀσυνέτους ἐπὶ τοὺς ἐμποιοῦντας
σύνεσιν καὶ τοὺς νηπίους εἰς τὸ ἀναβαίνειν φρονήματι ἐπὶ
τὸν ἄνδρα καὶ τοὺς ἁπλῶς κακοδαίμονας ἐπὶ εὐδαιμονίαν ἤ,
ὅπερ κυριώτερόν ἐστιν εἰπεῖν, ἐπὶ μακαριότητα. Ἐπὰν δ´ οἱ
προκόπτοντες τῶν προτραπέντων παραστήσωσι τὸ κεκαθάρθαι
ὑπὸ τοῦ λόγου καὶ ὅση δύναμις βέλτιον βεβιωκέναι, τὸ
τηνικάδε καλοῦμεν αὐτοὺς ἐπὶ τὰς παρ´ ἡμῖν τελετάς·
«Σοφίαν γὰρ λαλοῦμεν ἐν τοῖς τελείοις.»
| [3,59] Mais Celse, qui se sent convaincu
en sa conscience, d'avoir marqué trop d'emportement et trop d'aigreur dans
tout le mal qu'il a dit de nous, tâche de s'en défendre de cette sorte: Si
l'on croit que j'aie parlé trop fortement, ou que je leur aie fait
d'autres reproches que ceux que la vérité m'a contraint de leur faire, il
sera facile de se désabuser, car quand on célèbre les mystères des autres
religions, on n'y invite que ceux qui ont les mains pures et la langue
discrète ; ou ceux qui sont nets de tout crime, dont l'âme n'est
travaillée d'aucun remords, qui ont toujours bien et justement vécu. C'est
ce que déclarent à haute voix ceux qui ont le soin de ces cérémonies qui
se font pour l'expiation des péchés. Mais ceux-ci n'invitent à leurs
mystères que les pécheurs, les ignorants et les simples ; en un mot, tous
les malheureux. Ce sont ces personnes là, à ce qu'ils disent qui doivent
entrer dans le royaume de Dieu. Qu'est-ce donc que des pécheurs, je vous
prie, sinon des injustes, des larrons, des empoisonneurs, des sacrilèges,
des violateurs de tous les droits divins et humains ? Quelle autre espèce
de gens assemblerait-on, pour composer une troupe de voleurs ? Je réponds
qu'il y a de la différence, entre présenter à des âmes infirmes les
remèdes dont elles ont besoin, et appeler les esprits bien sains à la
connaissance et à la méditation des choses divines. Comme nous savons
distinguer l'un d'avec l'autre, nous exhortons d'abord tous les hommes à
venir chercher leur guérison dans notre doctrine. Nous promettons aux
pécheurs qu'elle leur apprendra à ne plus pécher ; aux ignorants, qu'elle
leur donnera de la science ; aux simples, qu'elle les remplira d'une
prudence consommée; et à tous les malheureux, en général, qu'elle les
conduira au bonheur, ou pour parler plus proprement, à la béatitude. Mais,
quand nous voyons que ceux à qui nous nous sommes adressés, on fait leur
profit de nos exhortations et qu'ils tâchent sérieusement de réformer leur
vie, c'est alors que nous les initions à nos mystères. Car nous prêchons
la sagesse entre les parfaits (I Cor., II, 6).
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