[2,77] Μετὰ ταῦτα ὁ Ἰουδαῖος αὐτῷ λέγει, δηλονότι κατὰ
τὸ Ἰουδαίοις ἀρέσκον, ὅτι ἐλπίζομεν δή που ἀναστήσεσθαι
ἐν σώματι καὶ βιοτὴν ἕξειν αἰώνιον, καὶ τούτου παράδειγμα
καὶ ἀρχηγέτην τὸν πεμπόμενον ἡμῖν ἔσεσθαι, δεικνύντα ὅτι
οὐκ ἀδύνατόν τινα τῷ θεῷ σὺν τῷ σώματι ἀναστῆσαι.
Οὐκ οἴδαμεν οὖν εἰ τὸν προσδοκώμενον Χριστὸν ὁ Ἰουδαῖος
ἐρεῖ παράδειγμα τῆς ἀναστάσεως ἐν ἑαυτῷ δεικνύναι· ἀλλ´
ἔστω, δεδόσθω τοῦτ´ αὐτὸν καὶ φρονεῖν καὶ λέγειν. Καὶ
ἀποκρινούμεθά γε πρὸς τὸν εἰπόντα ἐκ τῶν ἡμετέρων
συγγραμμάτων ἡμῖν λελαληκέναι· ὅτι, ὦ οὗτος, ἆρ´ ἐκεῖνα
μὲν ἀνέγνως, ἐν οἷς κατηγορεῖν ἡμῶν ὑπολαμβάνεις, τὴν
δ´ ἀνάστασιν τοῦ Ἰησοῦ, καὶ ὅτι «πρωτότοκος ἐκ τῶν
νεκρῶν» ἐστιν, οὐ διεξελήλυθας; Ἢ ἐπεὶ μὴ βούλει ταῦτα
λελέχθαι, οὐδ´ εἴρηται; Ἐπεὶ δ´ ὁ Ἰουδαῖος ἔτι λέγει καὶ
προσίεται παρὰ τῷ Κέλσῳ τὴν ἀνάστασιν τῶν σωμάτων,
οὐχ ἡγοῦμαι νῦν εὔκαιρον εἶναι περὶ τούτου διεξελθεῖν
πρὸς τὸν καὶ πιστεύοντα καὶ λέγοντα ἀνάστασιν εἶναι
σωμάτων, καὶ εἴτε διαρθροῦντα τὸ τοιοῦτον παρ´ ἑαυτῷ
καὶ δυνάμενον πρεσβεῦσαι περὶ τοῦ λόγου καλῶς εἴτε μή,
ἀλλὰ μυθικώτερον συγκατατιθέμενον τῷ λόγῳ.
Ταῦτα μὲν οὖν οὕτως πρὸς τὸν Κέλσου Ἰουδαῖον λελέχθω.
Ἐπεὶ δὲ μετὰ ταῦτά φησι· {Ποῦ οὖν ἐστιν; ἵνα ἴδωμεν
καὶ πιστεύσωμεν, ἐροῦμεν πρὸς αὐτόν· ποῦ οὖν ἐστι νῦν
ὁ ἐν τοῖς προφήταις λέγων καὶ ὁ τεράστια πεποιηκώς; ἵνα
ἴδωμεν καὶ πιστεύσωμεν ὅτι μερίς ἐστι τοῦ θεοῦ.} Ἢ ὑμῖν
μὲν ἔξεστιν ἀπολογεῖσθαι περὶ τοῦ μὴ ἀεὶ ἐπιφαίνεσθαι τῷ
γένει τῶν Ἑβραίων τὸν θεόν, ἡμῖν δὲ οὐ δίδοται ἡ αὐτὴ
ἀπολογία περὶ τοῦ Ἰησοῦ, ἅπαξ καὶ ἀναστάντος καὶ πείσαντος
περὶ τῆς ἑαυτοῦ ἀναστάσεως τοὺς μαθητὰς καὶ ἐπὶ τοσοῦτον
πείσαντος, ὥστε δι´ ὧν πάσχουσι δεικνύναι πᾶσιν ὅτι
βλέποντες τὴν αἰώνιον ζωὴν καὶ τὴν ὑποδεδειγμένην αὐτοῖς
καὶ λόγῳ καὶ ἔργῳ ἀνάστασιν παίζουσι πάντα τὰ ἐν τῷ
βίῳ ἐπίπονα;
| [2,77] Il faut croire que c'est pour s'accommoder aux principes du judaïsme que
Celse fait ensuite dire à son juif: "Nous avons bien cette espérance, que
nous ressusciterons un jour avec nos corps pour jouir de I'immortalité et
que celui que nous attendons sera le modèle et le premier exemple de cette
résurrection, faisant voir en sa personne quelle n'est pas impossible à
Dieu". Je ne sais pourtant si un juif voudrait dire que le messie qu'ils
attendent doit donner, en sa personne, un modèle de la résurrection : mais
soit; je veux qu'il en juge et qu'il en parle de la sorte; nous n'avons
pour lui répondre qu'à lui demander : Est-il possible que vous, qui dites
que vous disputez contre nous sur le témoignage de nos auteurs, ayez lu,
dans leurs écrits, tout ce dont vous croyez pouvoir tirer avantage et que
vous n'ayez point pris garde qu'ils disent que Jésus est ressuscité et
qu'il est le premier né d'entre les morts (Col., I, 18)? ou, s'ensuit-il
qu'ils ne l'aient pas dit, de ce que vous refusez de le reconnaître? Je ne
croîs pas, au reste, qu'il soit à propos de s'arrêter à prouver la
résurrection des corps puisque le juif de Celse, qui est celui à qui
nous avons affaire, en parle comme d'un dogme qu'il avoue, soit qu'il
l'avoue de bonne foi et qu'il en possède bien les preuves, ou qu'il feigne
seulement de l'avouer. Nous nous contenterons donc de lui avoir ainsi
répondu. Mais puisqu'il ajoute : Où est-il donc, afin que nous le voyions
et que nous croyions? nous lui dirons aussi : Où est donc présentement
celui qui parlait autrefois par les prophètes, et qui a fait ces anciens
miracles? ou est-il, afin que nous le voyions et que nous croyions que
vous êtes l'héritage de Dieu? Vous sera-t-il permis de nous alléguer vos
raisons, sur ce que Dieu ne se montre pas continuellement au peuple juif?
et il nous sera défendu d'en alléguer de toutes pareilles touchant Jésus,
qui, étant une fois ressuscité, a convaincu ses disciples de la vérité de
sa résurrection! Qui les en a, dis-je, tellement convaincus, que par les
souffrances où ils s'exposent, en vue de la vie éternelle, et de cette
résurrection qui se fait sentir à leur cœur au même temps qu'elle se
persuade à leur esprit, ils témoignent hautement qu'ils y trouvent des
sujets de joie au milieu des plus cruels supplices.
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