[4,35] Τῶν μὲν οὖν ἄλλων ἐγνώρισεν οὐδείς· Μεγακλῆς
δέ τις διὰ γῆρας ὕστατος κατακείμενος ὡς εἶδε,
γνωρίσας, πάνυ μέγα καὶ νεανικὸν ἐκβοᾷ· »τίνα ὁρῶ ταῦτα;
Τί γέγονάς μοι, θυγάτριον; Ἆρα καὶ σὺ ζῇς ἢ ταῦτά τις
ἐβάστασε μόνα ποιμὴν ἐντυχών; Δέομαι, Διονυσόφανες,
εἰπέ μοι· πόθεν ἔχεις ἐμοῦ παιδίου γνωρίσματα;
Μὴ φθονήσῃς μετὰ Δάφνιν εὑρεῖν τι κἀμέ.« Κελεύσαντος
δὲ τοῦ Διονυσοφάνους πρότερον ἐκεῖνον λέγειν τὴν ἔκθεσιν,
ὁ Μεγακλῆς οὐδὲν ὑφελὼν τοῦ τόνου τῆς φωνῆς ἔφη·
»ἦν ὀλίγος μοι βίος τὸ πρότερον· ὃν γὰρ εἶχον εἰς
χορηγίας καὶ τριηραρχίας ἐξεδαπάνησα. Ὅτε ταῦτα ἦν,
γίνεταί μοι θυγάτριον. Τοῦτο τρέφειν ὀκνήσας ἐν πενίᾳ,
τούτοις τοῖς γνωρίσμασι κοσμήσας ἐξέθηκα, εἰδὼς ὅτι
πολλοὶ καὶ οὕτω σπουδάζουσι πατέρες γενέσθαι. Καὶ
τὸ μὲν ἐξέκειτο ἐν ἄντρῳ Νυμφῶν πιστευθὲν ταῖς θεαῖς,
ἐμοὶ δὲ πλοῦτος ἐπέρρει καθ´ ἑκάστην ἡμέραν κληρονόμον
οὐκ ἔχοντι. Οὐκέτι γοῦν οὐδὲ θυγατρίου γενέσθαι πατὴρ
εὐτύχησα, ἀλλ´ οἱ θεοὶ ὥσπερ γέλωτά με ποιούμενοι
νύκτωρ ὀνείρους μοι ἐπιπέμπουσι, δηλοῦντες ὅτι με πατέρα
ποιήσει ποίμνιον.«
| [4,35] Il n'y eut personne des
autres qui les reconnût, fors un nommé
Mégaclès, qui, pour sa vieillesse, était au
bout de la table, lequel, sitôt qu'il les aperçut,
les reconnut incontinent, et s'écria tout haut:
"O Dieux! que vois-je là ? Ma pauvre fille,
qu'es-tu devenue ? es-tu en vie ? ou si
quelque pasteur a enlevé ces enseignes
qu'il aura par fortune trouvées en son
chemin ? Je te prie, Dionysophane, de
me dire dont tu les as recouvrées : n'aye
point d'envie que je recouvre ma fille
comme tu as recouvré Daphnis. »
Dionysophane voulut premièrement qu'il
contât devant la compagnie comment il avait
fait exposer son enfant. Adonc Mégaclès,
d'une voix encore toute émue: « Je me
trouvai, dit-il, longtemps y a, quasi sans
bien, pource que j'avais dépendu tout le
mien à faire jouer des jeux publics, et à
faire équiper des navires de guerre; et,
lorsque cette perte m'advint, il me naquit
une fille, laquelle je ne voulus point nourrir
en la pauvreté où j'étais, et pourtant la fis
exposer avec ces marques de reconnaissance,
sachant qu'il y a plusieurs gens
qui, ne pouvant avoir des enfants naturels,
désirent être pères en cette sorte, à tout le
moins d'enfants trouvés. L'enfant fut portée
en la caverne des Nymphes, et laissée en
la protection et sauve-garde d'icelles.
Depuis, les biens me sont venus par chacun
jour en grande affluence, et si n'avais nul
héritier à qui je les pusse laisser; car depuis
je n'ai pas eu l'heur de pouvoir avoir une
fille seulement: mais les Dieux, comme s'ils
se voulaient mocquer de moi, m'envoyent
souvent des songes, lesquels me promettent
qu'une brebis me fera père. »
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