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Du texte à l'hypertexte

LONGUS, Daphnis et Chloé, livre III

Chapitre 26

  Chapitre 26

[3,26] Ἔκφρων ἐπὶ τούτοις Δάφνις γίνεται καὶ ἐδάκρυσε καθήμενος, ἀποθανεῖσθαι μηκέτι νεμούσης Χλόης λέγων· καὶ οὐκ αὐτὸς μόνος, ἀλλὰ καὶ τὰ πρόβατα μετὰ τοιοῦτον ποιμένα. Εἶτα ἀνενεγκὼν ἐθάρρει καὶ πείσειν ἐνενόει τὸν πατέρα καὶ ἕνα τῶν μνωμένων αὑτὸν ἠρίθμει καὶ πολὺ κρατήσειν ἤλπιζε τῶν ἄλλων. Ἓν αὐτὸν ἐτάραττεν· οὐκ ἦν Λάμων πλούσιος· τοῦτο αὐτοῦ τὴν ἐλπίδα μόνον λεπτὴν εἰργάζετο· ὅμως δὲ ἐδόκει μνᾶσθαι, καὶ τῇ Χλόῃ συνεδόκει. Τῷ Λάμωνι μὲν οὖν οὐδὲν ἐτόλμησεν εἰπεῖν, τῇ Μυρτάλῃ δὲ θαρρήσας καὶ τὸν ἔρωτα ἐμήνυσε καὶ περὶ τοῦ γάμου λόγους προσήνεγκεν· δὲ τῷ Λάμωνι νύκτωρ ἐκοινώσατο. Σκληρῶς δὲ ἐκείνου τὴν ἔντευξιν ἐνεγκόντος καὶ λοιδορήσαντος εἰ παιδὶ θυγάτριον ποιμένων προξενεῖ μεγάλην ἐν τοῖς γνωρίσμασιν ἐπαγγελλομένῳ τύχην, ὃς αὐτούς, εὑρὼν τοὺς οἰκείους, καὶ ἐλευθέρους θήσει καὶ δεσπότας ἀγρῶν μειζόνων, Μυρτάλη διὰ τὸν ἔρωτα φοβουμένη μὴ τελέως ἀπελπίσας Δάφνις τὸν γάμον τολμήσῃ τι θανατῶδες, ἄλλας αὐτῷ τῆς ἀντιρρήσεως αἰτίας ἀπήγγελλε. »Πένητές ἐσμεν, παῖ, καὶ δεόμεθα νύμφης φερούσης τι μᾶλλον· οἱ δὲ πλούσιοι καὶ πλουσίων νυμφίων δεόμενοι. Ἴθι δή, πεῖσον Χλόην, δὲ τὸν πατέρα, μηδὲν αἰτεῖν μέγα καὶ δοῦναι γαμεῖν· πάντως δέ που κἀκείνη φιλεῖ σε καὶ βούλεται συγκαθεύδειν πένητι καλῷ μᾶλλον πιθήκῳ πλουσίῳ[3,26] Daphnis, oyant telles nouvelles, à peine qu'il ne perdit sens et entendement, et se séant à terre, se prit à pleurer, disant qu'il mourrait si Chloé cessait de venir aux champs garder les bêtes avec lui, et que non lui' seulement, mais que les brebis et moutons en mourraient de déplaisir, s'ils perdaient une telle bergère. Puis y ayant un peu pensé, il reprit courage et se mit en tête qu'il la pourroit avoir lui-même, s'il la demandait à son père, espérant facilement l'emporter sur tous les autres, et leur être préféré. Une chose pourtant le troublait : Lamon n'était pas riche ; ce seul point lui affaiblissait fort son espérance. Toutefois il se résolut, quoi qu'il en pût arriver, de la demander à femme, et Chloé même en fut d'avis. Si n'en osa de prime abord rien dire à Lamon, mais découvrit plus hardiment son amour à Myrtale, et lui tint propos comme il desirait épouser Chloé. Myrtale la nuit en parla à son mari. Mais Lamon le trouva fort mauvais, et appela sa femme bête, de vouloir marier à une fille de simples bergers tel gars, à qui elle savait bien que les marques et enseignes trouvées quant et lui promettaient autre fortune, et qui un jour ou l'autre, étant reconnu des siens, les pourrait, eux, non seulement affranchir de servitude, mais les faire maîtres de meilleure et plus grande terre que celles qu'ils tenaient comme serfs. Myrtale, toutefois, craignant que le garçon, épris d'amour, s'il perdait ainsi tout espoir de ce que tant il désirait, ne fût capable de quelque funeste résolution, lui allégua d'autres motifs et prétextes de refus: «Nous sommes, ce lui dit-elle, pauvres, mon enfant, et avons besoin d'une fille qui nous apporte, plutôt qu'à qui il faille donner : au contraire ils sont riches, eux, et si veulent avoir un mari qui leur donne. Mais va, fais tant envers Chloé, et elle envers son père, qu'il ne nous demande pas grand'chose et qu'il te la donne en mariage. Sans doute elle t'aime aussi, et elle aimera bien mieux coucher avec toi pauvre et beau, qu'avec pas un de ceux-là, qui sont riches et laids comme marmots. »


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Dernière mise à jour : 8/01/2007