HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LONGUS, Daphnis et Chloé, livre II

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2,2] Οἷον οὖν εἰκὸς ἐν ἑορτῇ Διονύσου καὶ οἴνου γενέσει αἱ μὲν γυναῖκες ἐκ τῶν πλησίον ἀγρῶν εἰς ἐπικουρίαν κεκλημέναι τῷ Δάφνιδι τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐπέβαλλον καὶ ἐπῄνουν ὡς ὅμοιον τῷ Διονύσῳ τὸ κάλλος· καί τις τῶν θρασυτέρων καὶ ἐφίλησε καὶ τὸν Δάφνιν παρώξυνε, τὴν δὲ Χλόην ἐλύπησεν· οἱ δὲ ἐν ταῖς ληνοῖς ποικίλας φωνὰς ἔρριπτον ἐπὶ τὴν Χλόην καὶ ὥσπερ ἐπί τινα Βάκχην Σάτυροι μανικώτερον ἐπήδων καὶ ηὔχοντο γενέσθαι ποίμνια καὶ ὑπ´ ἐκείνης νέμεσθαι· ὥστε αὖ πάλιν μὲν ἥδετο, Δάφνις δὲ ἐλυπεῖτο. Ηὔχοντο δὲ δὴ ταχέως παύσασθαι τὸν τρυγητὸν καὶ λαβέσθαι τῶν συνήθων χωρίων καὶ ἀντὶ τῆς ἀμούσου βοῆς ἀκούειν σύριγγος τῶν ποιμνίων αὐτῶν βληχωμένων. Καὶ ἐπεὶ διαγενομένων ὀλίγων ἡμερῶν αἱ μὲν ἄμπελοι τετρύγηντο, πίθοι δὲ τὸ γλεῦκος εἶχον, ἔδει δὲ οὐκέτ´ οὐδὲν πολυχειρίας, κατήλαυνον τὰς ἀγέλας εἰς τὸ πεδίον καὶ μάλα χαίροντες τὰς Νύμφας προσεκύνουν, βότρυς αὐταῖς κομίζοντες ἐπὶ κλημάτων, ἀπαρχὰς τοῦ τρυγητοῦ. Οὐδὲ τὸν πρότερον χρόνον ἀμελῶς ποτε παρῆλθον, ἀλλ´ ἀεί τε ἀρχόμενοι νομῆς προσήδρευον καὶ ἐκ νομῆς ἀνιόντες προσεκύνουν, καὶ πάντως τι ἐπέφερον, ἄνθος ὀπώραν φυλλάδα χλωρὰν γάλακτος σπονδήν. Καὶ τούτου μὲν ὕστερον ἀμοιβὰς ἐκομίσαντο παρὰ τῶν θεῶν· τότε δὲ κύνες, φασίν, ἐκ δεσμῶν λυθέντες, ἐσκίρτων, ἐσύριττον, ᾖδον, τοῖς τράγοις καὶ τοῖς προβάτοις συνεπάλαιον. [2,2] Et comme la coutume est en telle fête de Bacchus, à la naissance du vin, on avait appelé des champs de là entour bon nombre de femmes pour aider, lesquelles jetaient toutes les yeux sur Daphnis, et en le louant disaient qu'il était aussi beau que Bacchus; et y en eut une d'elles, plus éveillée que les autres, qui le baisa, dont il fut bien aise ; mais non Chloé, qui en avait de la jalousie. Les hommes, d'autre part, dans les cuves et pressoirs, jetaient à Chloé plusieurs paroles à la traverse, et en la voyant trépignaient comme des Satyres à la vue de quelque Bacchante, disant que de bon coeur ils deviendraient moutons, pour être menés et gardés par telle bergère ; à quoi Chloé prenait plaisir; mais Daphnis en avait de l'ennui. Tellement que l'un et l'autre souhaitaient que les vendanges fussent bientôt finies, pour pouvoir retourner aux champs en la manière accoutumée, et, au lieu du bruit et des cris de ces vendangeurs, entendre le son de la flûte ou le bêlement des troupeaux. En peu de jours tout fut achevé, le raisin cueilli, la vendange foulée, le vin dans les jarres, si qu'il ne fut plus besoin d'en empêcher tant de gens ; au moyen de quoi ils recommencèrent à mener leurs bêtes aux champs comme devant, et, portant aux Nymphes des grappes pendantes encore au sarment pour prémices de la vendange, les vinrent en grande joie honorer et saluer, de quoi faire ils n'avaient par le passé jamais été paresseux. Car, et le matin, dès que leurs troupeaux commençaient à paître, ils les venaient d'abord saluer, et le soir, retournant de pâture, les allaient derechef adorer; et jamais n'y allaient qu'ils ne leur portassent quelque offrande, tantôt des fleurs, tantôt des fruits, une fois de la ramée verte, et une autre fois quelque libation de lait; dont puis après ils reçurent des déesses bien ample récompense. Mais pour lors ils folâtraient comme deux jeunes levrons, ils sautaient, ils flûtaient ensemble, ils chantaient, luttaient bras à bras l'un contre l'autre, à l'envi de leurs béliers et bouquins.


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Dernière mise à jour : 14/12/2006