[2,10] Ἐπὶ τούτοις τοῖς λογισμοῖς οἷον εἰκὸς καὶ ὀνείρατα
ἑώρων ἐρωτικά, τὰ φιλήματα, τὰς περιβολάς· καὶ
ὅσα δὲ μεθ´ ἡμέραν οὐκ ἔπραξαν, ταῦτα ὄναρ ἔπραξαν·
γυμνοὶ μετ´ ἀλλήλων ἔκειντο. Ἐνθεώτεροι δὴ κατὰ
τὴν ἐπιοῦσαν ἡμέραν ἀνέστησαν καὶ ῥοίζῳ τὰς ἀγέλας
κατήλαυνον ἐπειγόμενοι πρὸς τὰ φιλήματα· καὶ ἰδόντες
ἀλλήλους ἅμα μειδιάματι προσέδραμον. Τὰ μὲν οὖν
φιλήματα ἐγένετο καὶ ἡ περιβολὴ τῶν χειρῶν ἠκολούθησε,
τὸ δὲ τρίτον φάρμακον ἐβράδυνε, μήτε τοῦ Δάφνιδος τολμῶντος
εἰπεῖν, μήτε τῆς Χλόης βουλομένης κατάρχεσθαι,
ἔστε τύχῃ καὶ τοῦτο ἔπραξαν.
| [2,10] Après semblables pensers, leurs songes,
ainsi qu'on peut croire, furent d'amour et
de baisers, et ce qu'ils n'avaient point fait
le jour, ils le faisaient lors en songeant,
couchés nue à nu. Dès le fin matin donc
ils se levèrent plus épris encore que devant,
et chassant avec le sifflet leurs bêtes aux
champs, leur tardait qu'ils ne se trouvaient
pour répéter leurs baisers, et de si loin qu'ils
se virent, coururent en souriant l'un vers
l'autre, puis s'entre-baisèrent, puis s'entre-accolèrent;
mais le troisième point ne pouvoit venir;
car Daphnis n'osait en
parler, ni ne voulait Chloé commencer,
jusqu'à ce que l'aventure les conduisit à ce
faire en cette manière.
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