[2,9] Τοῦτο αὐτοῖς γίνεται νυκτερινὸν παιδευτήριον.
Καὶ ἀγαγόντες τῆς ἐπιούσης ἡμέρας τὰς ἀγέλας εἰς
νομήν, ἐφίλησαν μὲν ἀλλήλους ἰδόντες καὶ - ὃ μήπω
πρότερον ἐποίησαν - περιέβαλον τὰς χεῖρας ἐπαλλάξαντες·
τὸ δὲ τρίτον ὤκνουν φάρμακον ἀποδυθέντες
κατακλιθῆναι· θρασύτερον γὰρ οὐ μόνον παρθένων ἀλλὰ
καὶ νέων αἰπόλων. Πάλιν οὖν νὺξ ἀγρυπνίαν ἔχουσα
καὶ ἔννοιαν τῶν γεγενημένων καὶ κατάμεμψιν τῶν παραλελειμμένων.
«Κατεφιλήσαμεν, καὶ οὐδὲν ὄφελος· περιεβάλομεν,
καὶ οὐδὲν πλέον σχεδόν· τὸ οὖν συγκατακλιθῆναι
μόνον φάρμακον ἔρωτος. Πειρατέον καὶ τούτου·
πάντως ἐν αὐτῷ τι κρεῖττον ἔσται φιλήματος.»
| [2,9] Ainsi leur était la nuit une seconde école en
laquelle ils recordaient les enseignements de Philétas.
Le lendemain au point du jour ils menèrent
leurs bêtes aux champs, s'entrebaisèrent
l'un l'autre aussitôt qu'ils se virent, ce qu'ils
n'avaient oncques fait encore, et, croisant
leurs bras, s'accolèrent; mais le dernier
remède..., ils n'osaient, se dépouiller et
coucher nus. Aussi eût-ce été trop hardiment
fait, non pas seulement à jeune
bergère telle qu'était Chloé, mais même à
lui chevrier. Ils ne purent donc la nuit
suivante reposer non plus que l'autre, et
n'eurent ailleurs la pensée qu'à remémorer
ce qu'ils avaient fait, et regretter ce qu'ils
avaient omis à faire, disant ainsi en eux-mêmes :
« Nous nous sommes baisés, et de
rien ne nous a servi ; nous nous sommes
l'un l'autre accolés, et rien ne nous en
est amendé. Il faut donc dire que coucher
ensemble est le vrai remède d'amour ;
il le faut donc essayer aussi. Car pour sûr
il y doit avoir quelque chose plus qu'au baiser. »
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