| [260] πρὸς δὲ τούτοις ἵνα καὶ τοῦτο ποιήσω φανερόν, ὅτι περὶ τοὺς 
πολιτικοὺς λόγους ἡμεῖς ὄντες, οὓς ἐκεῖνοί φασιν εἶναι φιλαπεχθήμονας, πολὺ 
πραότεροι τυγχάνομεν αὐτῶν ὄντες· οἱ μὲν γὰρ ἀεί τι περὶ ἡμῶν φλαῦρον λέγουσιν, ἐγὼ 
δ' οὐδὲν ἂν εἴποιμι τοιοῦτον, ἀλλὰ ταῖς ἀληθείαις χρήσομαι περὶ αὐτῶν. (261) Ἡγοῦμαι 
γὰρ καὶ τοὺς ἐν τοῖς ἐριστικοῖς λόγοις δυναστεύοντας καὶ τοὺς περὶ τὴν ἀστρολογίαν καὶ 
τὴν γεωμετρίαν καὶ τὰ τοιαῦτα τῶν μαθημάτων διατρίβοντας οὐ βλάπτειν ἀλλ' ὠφελεῖν 
τοὺς συνόντας, ἐλάττω μὲν ὧν ὑπισχνοῦνται, πλείω δ' ὧν τοῖς ἄλλοις δοκοῦσιν. (262) 
Οἱ μὲν γὰρ πλεῖστοι τῶν ἀνθρώπων ὑπειλήφασιν ἀδολεσχίαν καὶ μικρολογίαν εἶναι τὰ 
τοιαῦτα τῶν μαθημάτων· οὐδὲν γὰρ αὐτῶν οὔτ' ἐπὶ τῶν ἰδίων οὔτ' ἐπὶ τῶν κοινῶν εἶναι 
χρήσιμον, ἀλλ' οὐδ' ἐν ταῖς μνείαις οὐδὲνα χρόνον ἐμμένειν ταῖς τῶν μαθόντων διὰ τὸ 
μήτε τῷ βίω παρακολουθεῖν μήτε ταῖς πράξεσιν ἐπαμύνειν, ἀλλ' ἔξω παντάπασιν εἶναι 
τῶν ἀναγκαίων. (263) Ἐγὼ δ' οὔθ' οὕτως οὔτε πόρρω τούτων ἔγνωκα περὶ αὐτῶν, ἀλλ' 
οἵ τε νομίζοντες μηδὲν χρησίμην εἶναι τὴν παιδείαν ταύτην πρὸς τὰς πράξεις ὀρθῶς μοι 
δοκοῦσι γιγνώσκειν, οἵ τ' ἐπαινοῦντες αὐτὴν ἀληθῆ λέγειν. Διὰ τοῦτο δ' οὐχ 
ὁμολογούμενον αὐτὸν αὑτῷ τὸν λόγον εἴρηκα, διότι καὶ ταῦτα τὰ μαθήματα τὴν φύσιν 
οὐδὲν ὁμοίαν ἔχει τοῖς ἄλλοις οἷς διδασκόμεθα. (264) Τὰ μὲν γὰρ ἄλλα τότ' ὠφελεῖν 
ἡμᾶς πέφυκεν, ὅταν λάβωμεν αὐτῶν τὴν ἐπιστήμην, ταῦτα δὲ τοὺς μὲν 
ἀπηκριβωμένους οὐδὲν ἂν εὐεργετήσειε, πλὴν τοὺς ἐντεῦθεν ζῆν προῃρημένους, τοὺς 
δὲ μανθάνοντας ὀνίνησι· περὶ γὰρ τὴν περιττολογίαν καὶ τὴν ἀκρίβειαν τῆς ἀστρολογίας 
καὶ γεωμετρίας διατρίβοντες, (265) καὶ δυσκαταμαθήτοις πράγμασιν ἀναγκαζόμενοι 
προσέχειν τὸν νοῦν, ἔτι δὲ συνεθιζόμενοι λέγειν καὶ πονεῖν ἐπὶ τοῖς λεγομένοις καὶ 
δεικνυμένοις καὶ μὴ πεπλανημένην ἔχειν τὴν διάνοιαν, ἐν τούτοις γυμνασθέντες καὶ 
παροξυνθέντες ῥᾷον καὶ θᾶττον τὰ σπουδαιότερα καὶ πλέονος ἄξια τῶν πραγμάτων 
ἀποδέχεσθαι καὶ μανθάνειν δύνανται. (266) Φιλοσοφίαν μὲν οὖν οὐκ οἶμαι δεῖν 
προσαγορεύειν τὴν μηδὲν ἐν τῷ παρόντι μήτε πρὸς τὸ λέγειν μήτε πρὸς τὸ πράττειν 
ὠφελοῦσαν, γυμνασίαν μέντοι τῆς ψυχῆς καὶ παρασκευὴν φιλοσοφίας καλῶ τὴν 
διατριβὴν τὴν τοιαύτην, ἀνδρικωτέραν μὲν ἧς οἱ παῖδες ἐν τοῖς διδασκαλείοις ποιοῦνται, 
τὰ δὲ πλεῖστα παραπλησίαν· (267) καὶ γὰρ ἐκείνων οἱ περὶ τὴν γραμματικὴν καὶ τὴν 
μουσικὴν καὶ τὴν ἄλλην παιδείαν διαπονηθέντες πρὸς μὲν τὸ βέλτιον εἰπεῖν ἢ 
βουλεύσασθαι περὶ τῶν πραγμάτων οὐδεμίαν πω λαμβάνουσιν ἐπίδοσιν, αὐτοὶ δ' 
αὑτῶν εὐμαθέστεροι γίγνονται πρὸς τὰ μείζω καὶ σπουδαιότερα τῶν μαθημάτων. (268) 
Διατρῖψαι μὲν οὖν περὶ τὰς παιδείας ταύτας χρόνον τινὰ συμβουλεύσαιμ' ἂν τοῖς 
νεωτέροις, μὴ μέντοι περιιδεῖν τὴν αὑτῶν κατασκελετευθεῖσαν ἐπὶ τούτοις, μηδ' 
ἐξοκείλασαν εἰς τοὺς λόγους τοὺς τῶν παλαιῶν σοφιστῶν, ὧν ὁ μὲν ἄπειρον τὸ πλῆθος 
ἔφησεν εἶναι τῶν ὄντων, Ἐμπεδοκλῆς δὲ τέτταρα, καὶ νεῖκος καὶ φιλίαν ἐν αὐτοῖς, Ἴων δ' 
οὐ πλείω τριῶν, Ἀλκμαίων δὲ δύο μόνα, Παρμενίδης δὲ καὶ Μέλισσος ἕν, Γοργίας δὲ 
παντελῶς οὐδέν. (269) Ἡγοῦμαι γὰρ τὰς μὲν τοιαύτας περιττολογίας ὁμοίας εἶναι ταῖς 
θαυματοποιίαις, ταῖς οὐδὲν μὲν ὠφελούσαις ὑπὸ δὲ τῶν ἀνοήτων περιστάτοις 
γιγνομέναις, δεῖν δὲ τοὺς προὔργου τι ποιεῖν βουλομένους καὶ τῶν λόγων τοὺς ματαίους 
καὶ τῶν πράξεων τὰς μηδὲν πρὸς τὸν βίον φερούσας ἀναιρεῖν ἐξ ἁπασῶν τῶν διατριβῶν. 
 | [260] et je le ferai en outre afin de rendre évident 
que nous, qui consacrons nos veilles à des discours politiques qu'ils 
accusent d'exciter les haines, nous apportons à leur égard plus de douceur qu'ils ne le 
font envers nous ; ils ne cessent de nous accabler de leurs injures, et moi, loin de rien 
faire de semblable, je n'invoquerai contre eux que la vérité. (261) Je crois en général 
que ceux qui tiennent le premier rang dans les discours de controverse, de même que 
ceux qui se livrent à l'étude de l'astrologie, de la géométrie et des autres sciences de 
cette nature, loin de nuire à ceux qui fréquentent leurs écoles, leur sont utiles, moins 
toutefois qu'ils ne l'annoncent dans leurs promesses, mais plus qu'ils ne le paraissent 
aux yeux de beaucoup de personnes. (262) La plupart des hommes, en effet, sont 
pénétrés de l'idée que les sciences dont nous venons de parler ne présentent qu'un 
tissu de futilités et de vaines paroles; qu'aucune d'elles ne peut servir ni pour les 
intérêts privés ni pour les intérêts publics, qu'elles ne restent même pas dans la 
mémoire de ceux qui les apprennent, parce qu'elles sont sans application dans la vie, 
qu'elles n'apportent aucun secours dans les affaires, qu'elles sont absolument en 
dehors des choses qu'il est nécessaire de connaître. (263) Pour moi, j'ai sur ce sujet 
une opinion différente, et qui cependant n'est pas très éloignée de la leur; ainsi, ceux 
qui pensent que ce genre d'étude n'est d'aucune utilité pour les affaires me paraissent 
juger sainement ; mais, d'un autre côté, ceux qui lui donnent des louanges sont à mes 
yeux dans la vérité. J'ai énoncé en cela une proposition qui n'est pas complètement 
d'accord avec elle-même, mais je l'ai fait parce que ces sciences, considérées dans 
leur nature, n'ont rien de semblable à celles que nous enseignons. (264) Celles-ci, 
lorsque nous en acquérons la connaissance, nous sont utiles par elles-mêmes ; celles-là 
ne procurent aucun avantage à ceux qui les approfondissent, à l'exception des 
hommes qui ont résolu d'en tirer leurs moyens d'existence, et néanmoins elles sont 
utiles à ceux qui les apprennent, parce qu'elles habituent leur esprit à la surabondance 
et à la minutieuse exactitude des raisonnements de la géométrie et de l'astrologie, 
(265) forcés ainsi de donner leur attention à des choses difficiles à apprendre, 
accoutumés à réfléchir et à parler sur ce qu'on leur dit et sur ce qu'on leur montre, à ne 
pas laisser leur pensée errer en quelque sorte au hasard ; exercés et stimulés par ces 
travaux, ils acquièrent la faculté de concevoir et d'apprendre avec plus de facilité et de 
promptitude les choses qui ont plus d'importance et de gravité. (266) Je ne crois donc 
pas que l'on doive appeler philosophie un genre d'étude qui ne peut servir en rien, ni 
pour parler ni pour agir dans une circonstance donnée; mais j'appelle une gymnastique 
de l'intelligence et une préparation à la philosophie, un exercice qui a quelque chose 
de plus mâle que l'instruction donnée aux enfants dans les écoles, et qui, pour 
presque tout le reste, peut lui être comparé ; (267) et je crois également que les 
hommes voués à l'étude de la grammaire, de la musique ou d'autres branches de 
l'éducation, n'ajoutent rien à leur capacité naturelle pour parler ou pour délibérer dans 
les affaires ; mais qu'ils deviennent plus susceptibles d'être initiés à des 
connaissances plus sérieuses et plus élevées. (268) Je conseillerais par conséquent 
aux jeunes gens de consacrer quelque temps à ces divers genres d'étude, sans 
toutefois laisser leur esprit se dessécher en s'y attachant ; comme aussi je les engage 
à ne pas s'égarer dans les rêveries des anciens sophistes, dont l'un prétend que le 
nombre des êtres est infini, tandis qu'Empédocle en admet quatre qui se combattent et 
s'allient entre eux ; Ion, pas plus de trois ; Alcméon, deux seulement; Parménide et 
Mélissus, un seul; Gorgias, absolument aucun. (269) Selon moi, ces subtilités 
ressemblent aux prestiges des charlatans, qui, sans aucune utilité réelle, réunissent 
autour d'eux la foule des insensés; et les hommes qui ont résolu de faire quelque 
chose d'utile doivent bannir de tous leurs exercices les vains discours et les actions qui 
ne peuvent nous apporter aucun avantage pour les nécessités de la vie. 
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