HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIX

Vers 100-149

  Vers 100-149

[19,100] ἤτοι γεὐχόμενος μετέφη πάντεσσι θεοῖσι·
κέκλυτέ μευ πάντές τε θεοὶ πᾶσαί τε θέαιναι,
ὄφρεἴπω τά με θυμὸς ἐνὶ στήθεσσιν ἀνώγει.
σήμερον ἄνδρα φόως δὲ μογοστόκος Εἰλείθυια
ἐκφανεῖ, ὃς πάντεσσι περικτιόνεσσιν ἀνάξει,
105 τῶν ἀνδρῶν γενεῆς οἵ θαἵματος ἐξ ἐμεῦ εἰσί.
τὸν δὲ δολοφρονέουσα προσηύδα πότνια Ἥρη·
ψευστήσεις, οὐδαὖτε τέλος μύθῳ ἐπιθήσεις.
εἰ δἄγε νῦν μοι ὄμοσσον Ὀλύμπιε καρτερὸν ὅρκον,
μὲν τὸν πάντεσσι περικτιόνεσσιν ἀνάξειν
110 ὅς κεν ἐπἤματι τῷδε πέσῃ μετὰ ποσσὶ γυναικὸς
τῶν ἀνδρῶν οἳ σῆς ἐξ αἵματός εἰσι γενέθλης.
ὣς ἔφατο· Ζεὺς δοὔ τι δολοφροσύνην ἐνόησεν,
ἀλλὄμοσεν μέγαν ὅρκον, ἔπειτα δὲ πολλὸν ἀάσθη.
Ἥρη δἀΐξασα λίπεν ῥίον Οὐλύμποιο,
115 καρπαλίμως δἵκετἌργος Ἀχαιικόν, ἔνθἄρα ᾔδη
ἰφθίμην ἄλοχον Σθενέλου Περσηϊάδαο.
δἐκύει φίλον υἱόν, δἕβδομος ἑστήκει μείς·
ἐκ δἄγαγε πρὸ φόως δὲ καὶ ἠλιτόμηνον ἐόντα,
Ἀλκμήνης δἀπέπαυσε τόκον, σχέθε δΕἰλειθυίας.
120 αὐτὴ δἀγγελέουσα Δία Κρονίωνα προσηύδα·
Ζεῦ πάτερ ἀργικέραυνε ἔπος τί τοι ἐν φρεσὶ θήσω·
ἤδη ἀνὴρ γέγονἐσθλὸς ὃς Ἀργείοισιν ἀνάξει
Εὐρυσθεὺς Σθενέλοιο πάϊς Περσηϊάδαο
σὸν γένος· οὔ οἱ ἀεικὲς ἀνασσέμεν Ἀργείοισιν.
125 ὣς φάτο, τὸν δἄχος ὀξὺ κατὰ φρένα τύψε βαθεῖαν·
αὐτίκα δεἷλἌτην κεφαλῆς λιπαροπλοκάμοιο
χωόμενος φρεσὶν ᾗσι, καὶ ὤμοσε καρτερὸν ὅρκον
μή ποτἐς Οὔλυμπόν τε καὶ οὐρανὸν ἀστερόεντα
αὖτις ἐλεύσεσθαι Ἄτην, πάντας ἀᾶται.
130 ὣς εἰπὼν ἔρριψεν ἀποὐρανοῦ ἀστερόεντος
χειρὶ περιστρέψας· τάχα δἵκετο ἔργἀνθρώπων.
τὴν αἰεὶ στενάχεσχὅθἑὸν φίλον υἱὸν ὁρῷτο
ἔργον ἀεικὲς ἔχοντα ὑπΕὐρυσθῆος ἀέθλων.
ὣς καὶ ἐγών, ὅτε δαὖτε μέγας κορυθαίολος Ἕκτωρ
135 Ἀργείους ὀλέκεσκεν ἐπὶ πρυμνῇσι νέεσσιν,
οὐ δυνάμην λελαθέσθἌτης πρῶτον ἀάσθην.
ἀλλἐπεὶ ἀασάμην καί μευ φρένας ἐξέλετο Ζεύς,
ἂψ ἐθέλω ἀρέσαι, δόμεναί τἀπερείσιἄποινα·
ἀλλὄρσευ πόλεμον δὲ καὶ ἄλλους ὄρνυθι λαούς.
140 δῶρα δἐγὼν ὅδε πάντα παρασχέμεν ὅσσά τοι ἐλθὼν
χθιζὸς ἐνὶ κλισίῃσιν ὑπέσχετο δῖος Ὀδυσσεύς.
εἰ δἐθέλεις, ἐπίμεινον ἐπειγόμενός περ Ἄρηος,
δῶρα δέ τοι θεράποντες ἐμῆς παρὰ νηὸς ἑλόντες
οἴσουσ᾽, ὄφρα ἴδηαι τοι μενοεικέα δώσω.
145 τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
Ἀτρεΐδη κύδιστε ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγάμεμνον
δῶρα μὲν αἴ κἐθέλῃσθα παρασχέμεν, ὡς ἐπιεικές,
τἐχέμεν παρὰ σοί· νῦν δὲ μνησώμεθα χάρμης
αἶψα μάλ᾽· οὐ γὰρ χρὴ κλοτοπεύειν ἐνθάδἐόντας
[19,100] En se glorifiant, Zeus dit à tous les dieux :
«Écoutez-moi, vous tous, dieux, vous toutes, déesses,
pour que je vous dise ce que mon coeur, en ma poitrine,
me presse d'exprimer. Aujourd'hui Ilithye, déesse des
enfantements pénibles, produira à la lumière un homme
qui régnera sur tous ses voisins, un homme de la race
des hommes issus de mon sang".
Méditant une ruse, la vénérable Héra lui dit :
«Tu vas nous tromper, et n'accompliras pas ta parole.
Eh bien, maintenant, jure, Olympien, par un serment
puissant, qu'à coup sûr il régnera sur tous ses voisins,
celui qui, en ce jour, tombera entre les pieds d'une femme,
des hommes qui sont de la race issue de ton sang".
Elle dit : et Zeus n'aperçut pas la ruse; il jura par un
grand serment, et puis fut bien égaré. Héra, d'un bond,
quitta la cime de l'Olympe, rapidement arriva dans l'Argos
d'Achaïe, où elle savait la forte épouse de Sthénélos,
fils de Persée. Celle-ci était grosse d'un fils, et se trouvait
au septième mois. Héra amena l'enfant à la lumière,
quoiqu'il fût avant terme, et retarda l'accouchement
d'Alcmène, retenant les llithyes. Elle-même l'annonça à
Zeus fils de Cronos :
«Zeus père, Foudroyant, j'ai un mot à placer en ton âme.
Il est né, l'homme excellent qui régnera sur les Argiens;
c'est Eurysthée, enfant de Sténélos fils de Persée, ta race :
il n'est pas inconvenant qu'il règne sur les Argiens »
Elle dit, et une douleur aiguë frappa Zeus au fond de
son âme. Aussitôt il saisit Atè par les boucles brillantes
de sa tête, irrité en son âme, et jura par un serment puissant
que jamais, dans l'Olympe et le ciel étoilé, ne reviendrait
Atè, qui égare tous les êtres. Il dit, et la jeta du
ciel étoilé, l'ayant fait tournoyer de sa main. Bientôt elle
arriva aux travaux des hommes. Et lui ne cessait de se
plaindre d'elle, quand il voyait son fils retenu à des travaux
indignes par les épreuves d'Eurysthée.
«Ainsi moi-même, quand le grand Hector au casque
scintillant massacrait les Argiens près de nos poupes, je
ne pouvais oublier Atè, qui d'abord m'égara. Mais, puisque
je fus égaré, et que Zeus m'ôta le sens, je veux te
satisfaire et donner une magnifique rançon. Lève-toi pour
le combat, et excite le reste des troupes; et, comme
présents, me voici prêt à te donner tout ce que, allant
hier dans ta baraque, t'a promis le divin Ulysse. Si tu
veux, attends, quoique poussé par Arès; et ces présents,
des serviteurs les prendront à mon vaisseau et te les apporteront,
pour que tu voies que mes dons sont dignes de ton ardeur ».
Achille aux pieds rapides répondit :
"Glorieux Atride, roi de guerriers Agamemnon, ces
présents, si tu le veux, offre-les-moi, comme il est convenable,
ou garde les, à ton gré. Mais maintenant, rappelons
notre esprit offensif, et tout de suite.
Il ne faut pas parler pour rien ici,


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Dernière mise à jour : 26/05/2006