HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Iliade, chant III

Vers 350-399

  Vers 350-399

[3,350] Ἀτρεΐδης Μενέλαος ἐπευξάμενος Διὶ πατρί·
Ζεῦ ἄνα δὸς τίσασθαι με πρότερος κάκἔοργε
δῖον Ἀλέξανδρον, καὶ ἐμῇς ὑπὸ χερσὶ δάμασσον,
ὄφρα τις ἐρρίγῃσι καὶ ὀψιγόνων ἀνθρώπων
ξεινοδόκον κακὰ ῥέξαι, κεν φιλότητα παράσχῃ.
355 ῥα καὶ ἀμπεπαλὼν προΐει δολιχόσκιον ἔγχος,
καὶ βάλε Πριαμίδαο κατἀσπίδα πάντοσε ἴσην·
διὰ μὲν ἀσπίδος ἦλθε φαεινῆς ὄβριμον ἔγχος,
καὶ διὰ θώρηκος πολυδαιδάλου ἠρήρειστο·
ἀντικρὺ δὲ παραὶ λαπάρην διάμησε χιτῶνα
360 ἔγχος· δἐκλίνθη καὶ ἀλεύατο κῆρα μέλαιναν.
Ἀτρεΐδης δὲ ἐρυσσάμενος ξίφος ἀργυρόηλον
πλῆξεν ἀνασχόμενος κόρυθος φάλον· ἀμφὶ δἄραὐτῷ
τριχθά τε καὶ τετραχθὰ διατρυφὲν ἔκπεσε χειρός.
Ἀτρεΐδης δᾤμωξεν ἰδὼν εἰς οὐρανὸν εὐρύν·
365 Ζεῦ πάτερ οὔ τις σεῖο θεῶν ὀλοώτερος ἄλλος·
τἐφάμην τίσασθαι Ἀλέξανδρον κακότητος·
νῦν δέ μοι ἐν χείρεσσιν ἄγη ξίφος, ἐκ δέ μοι ἔγχος
ἠΐχθη παλάμηφιν ἐτώσιον, οὐδἔβαλόν μιν.
καὶ ἐπαΐξας κόρυθος λάβεν ἱπποδασείης,
370 ἕλκε δἐπιστρέψας μετἐϋκνήμιδας Ἀχαιούς·
ἄγχε δέ μιν πολύκεστος ἱμὰς ἁπαλὴν ὑπὸ δειρήν,
ὅς οἱ ὑπἀνθερεῶνος ὀχεὺς τέτατο τρυφαλείης.
Καί νύ κεν εἴρυσσέν τε καὶ ἄσπετον ἤρατο κῦδος,
εἰ μὴ ἄρὀξὺ νόησε Διὸς θυγάτηρ Ἀφροδίτη,
375 οἱ ῥῆξεν ἱμάντα βοὸς ἶφι κταμένοιο·
κεινὴ δὲ τρυφάλεια ἅμἕσπετο χειρὶ παχείῃ.
Τὴν μὲν ἔπειθἥρως μετἐϋκνήμιδας Ἀχαιοὺς
ῥῖψἐπιδινήσας, κόμισαν δἐρίηρες ἑταῖροι·
αὐτὰρ ἂψ ἐπόρουσε κατακτάμεναι μενεαίνων
380 ἔγχεϊ χαλκείῳ· τὸν δἐξήρπαξἈφροδίτη
ῥεῖα μάλὥς τε θεός, ἐκάλυψε δἄρἠέρι πολλῇ,
κὰδ δεἷσἐν θαλάμῳ εὐώδεϊ κηώεντι.
Αὐτὴ δαὖ Ἑλένην καλέουσἴε· τὴν δὲ κίχανε
πύργῳ ἐφὑψηλῷ, περὶ δὲ Τρῳαὶ ἅλις ἦσαν·
385 χειρὶ δὲ νεκταρέου ἑανοῦ ἐτίναξε λαβοῦσα,
γρηῒ δέ μιν ἐϊκυῖα παλαιγενέϊ προσέειπεν
εἰροκόμῳ, οἱ Λακεδαίμονι ναιετοώσῃ
ἤσκειν εἴρια καλά, μάλιστα δέ μιν φιλέεσκε·
τῇ μιν ἐεισαμένη προσεφώνεε δῖἈφροδίτη·
390 δεῦρἴθ᾽· Ἀλέξανδρός σε καλεῖ οἶκον δὲ νέεσθαι.
Κεῖνος γἐν θαλάμῳ καὶ δινωτοῖσι λέχεσσι
κάλλεΐ τε στίλβων καὶ εἵμασιν· οὐδέ κε φαίης
ἀνδρὶ μαχεσσάμενον τόν γἐλθεῖν, ἀλλὰ χορὸν δὲ
ἔρχεσθ᾽, ἠὲ χοροῖο νέον λήγοντα καθίζειν.
395 Ὣς φάτο, τῇ δἄρα θυμὸν ἐνὶ στήθεσσιν ὄρινε·
καί ὡς οὖν ἐνόησε θεᾶς περικαλλέα δειρὴν
στήθεά θἱμερόεντα καὶ ὄμματα μαρμαίροντα,
θάμβησέν τἄρἔπειτα ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζε·
δαιμονίη, τί με ταῦτα λιλαίεαι ἠπεροπεύειν;
[3,350] l'Atride Ménélas, qui pria Zeus le père : "O Zeus roi, donne-moi de punir celui qui le premier m'a fait du mal, le divin Alexandre. Dompte-le de ma main, afin que chacun tremble, môme chez les hommes à venir, de mal faire envers l'hôte qui l'aura accueilli en ami. » Il dit, et après l'avoir brandie lança sa pique à l'ombre longue, et il frappa le fils de Priam sur son bouclier bien équilibré. A travers le bouclier brillant, la lourde pique passa, et à travers la cuirasse longuement ouvrée, où elle se fixa. De part en part, le long du flanc, il déchira 9°° la tunique, ce javelot; mais Pâris, en inclinant le corps, esquiva la noire divinité. Alors l'Atride, tirant son épée à clous d'argent, frappa, en la levant, le cimier du casque : autour de lui, en trois ou quatre morceaux, l'épée brisée tomba de sa main. Et l'Atride gémit en regardant le vaste ciel : « Zeus, père, aucun des dieux n'est plus pernicieux que toi! Oui, je prétendais châtier Alexandre de sa méchan- ceté; mais voilà qu'en ma main s'est brisée mon épée, et que mon javelot est parti vainement de mon bras, sans blesser l'adversaire. » Il dit, d'un bond saisit Pâris par son casque à crinière, et le traîna, renversé, vers les Achéens aux beaux jambarts. L'autre étouffait, la riche jugulaire serrant son cou fragile, au lieu de se tendre sous le menton pour fixer le casque. Et Ménélas l'aurait entraîné, gagnant une gloire immense, si soudain ne s'en était aperçu la fille de Zeus, Aphrodite. Elle rompit la courroie tirée d'un boeuf abattu, et le casque seul suivit la main épaisse. Le héros, vers les Achéens aux beaux jambarts, le jeta, tournoyant, et ses fidèles compagnons le ramassèrent. Lui bondit à nouveau, ardent à tuer Pâris avec sa pique de bronze. Mais Aphrodite enleva Pâris, facilement, étant déesse, le voila d'un brouillard épais, et le déposa dans sa chambre délicieusement parfumée. Puis elle alla elle-même appeler Hélène. Elle la trouva sur le rempart élevé, entourée de nombreuses Troyennes. De sa main, elle tira sa robe, brillante comme le nectar, et, sous l'aspect d'une vieille, s'adressa à elle, — d'une tisseuse qui, quand Hélène habitait Lacédémone, travaillait pour elle des laines fines, et l'aimait beaucoup. Sous ses traits, la divine Aphrodite lui dit : « Viens, Alexandre te demande de revenir à la maison; il est là-bas, dans la chambre, sur le lit fait au tour, où sa beauté brille, comme sa parure; et tu ne dirais pas qu'il vient de combattre un guerrier, mais qu'il va danser, ou que, la danse venant de finir, il se repose. » Elle dit, et troubla son coeur. Hélène, remarquant le cou magnifique de la déesse, sa gorge désirable, ses yeux brillants, fut frappée de stupeur et lui dit en la nommant : «Démon, pourquoi vouloir me séduire ainsi?


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 14/10/2005