HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hippocrate de Cos, De l'art

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Ἔτι τοίνυν εἰ μὲν ὑπὸ φαρμάκων τῶν τε καθαιρόντων καὶ τῶν ἱστάντων ἴησις τῇ τε ἰητρικῇ καὶ τοῖσιν ἰητροῖσι μοῦνον ἐγίνετο, ἀσθενὴς ἦν ἂν ἐμὸς λόγος· νῦν δὲ δὴ φαίνονται τῶν ἰητρῶν οἱ μάλιστα ἐπαινεόμενοι καὶ διαιτήμασιν ἰώμενοι καὶ ἄλλοισί γε εἴδεσιν, οὐκ ἄν τις φαίη, μὴ ὅτι ἰητρὸς, ἀλλ´ οὐδὲ ἰδιώτης ἀνεπιστήμων ἀκούσας, μὴ οὐ τῆς τέχνης εἶναι. Ὅπου οὖν οὐδὲν οὔτε ἐν τοῖς ἀγαθοῖσι τῶν ἰητρῶν οὔτε ἐν τῇ ἰητρικῇ αὐτῇ ἀχρεῖόν ἐστιν, ἀλλ´ ἐν τοῖσι πλείστοισι τῶν τε φυομένων καὶ τῶν ποιευμένων ἔνεστι τὰ εἴδεα τῶν θεραπειῶν καὶ τῶν φαρμάκων, οὐκ ἔστιν ἔτι οὐδενὶ τῶν ἄνευ ἰητροῦ ὑγιαζομένων τὸ αὐτόματον αἰτιήσασθαι ὀρθῷ λόγῳ· τὸ μὲν γὰρ αὐτόματον οὐδὲν φαίνεται ἐὸν ἐλεγχόμενον· πᾶν γὰρ τὸ γινόμενον διά τι εὑρίσκοιτ´ ἂν γινόμενον, καὶ ἐν τῷ διά τι τὸ αὐτόματον οὐ φαίνεται οὐσίην ἔχον οὐδεμίην, ἀλλ´ οὔνομα μοῦνον· δὲ ἰητρικὴ καὶ ἐν τοῖσι διά τι καὶ ἐν τοῖσι προνοουμένοισι φαίνεταί τε καὶ φανεῖται αἰεὶ οὐσίην ἔχουσα. [6] Toutefois, s'il n'y avait dans la médecine et entre les mains des médecins d'autre mode de traitement que l'usage des remèdes purgatifs et resserrants, mes paroles auraient très peu de poids ; mais on voit les médecins les plus renommés guérir, soit par le régime, soit par d'autres moyens tels, qu'il n'est, je ne dis pas un médecin, mais pas même un individu quelconque, si ignorant qu'il soit de la médecine, qui ose soutenir que là il n'y ait point d'art. Si donc il n'est rien d'inutile entre les mains des médecins habiles et dans la médecine elle-même, si dans la plupart des plantes et des préparations artificielles on rencontre des espèces de remèdes et des moyens de traitement, il n'est plus possible aux malades guéris sans médecins de croire raisonnablement leur guérison spontanée : car alléguer la spontanéité, c'est ne rien dire ; en effet, dans tout ce qui arrive on trouvera qu'il y a un pourquoi cela arrive, et que c'est dans son pourquoi qu'existe la chose elle-même. Ce qu'on appelle spontané n'a aucune réalité substantielle, mais seulement un nom. La médecine, au contraire, consiste réellement dans le pourquoi et dans la prévoyance des effets : aussi apparaît-elle et apparaîtra-t-elle toujours comme ayant une réalité. Voilà ce qu'on pourrait répondre à ceux qui disputent les guérisons à l'art pour les attribuer à la fortune.


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Dernière mise à jour : 11/09/2009