[12] Ἰητρικὴ δὲ, τοῦτο μὲν τῶν ἐμπύων, τοῦτο δὲ τῶν τὸ ἧπαρ ἢ τοὺς
νεφροὺς, τοῦτο δὲ τῶν ξυμπάντων ἐν τῇ νηδύϊ νοσεύντων ἀπεστερημένη τι
ἰδεῖν ὄψει, ᾗ τὰ πάντα πάντες ἱκανωτάτως ὁρῶσιν, ὅμως ἄλλας εὐπορίας
συνεργοὺς ἐφεῦρε, φωνῆς τε γὰρ λαμπρότητι καὶ τρηχύτητι, καὶ πνεύματος
ταχυτῆτι καὶ βραδυτῆτι, καὶ ῥευμάτων, ἃ διαῤῥεῖν εἴωθεν, ἑκάστοισι, δι´ ὧν
ἔξοδοι δέδονται, ὧν τὰ μὲν ὀδμῇσι, τὰ δὲ χροίῃσι, τὰ δὲ λεπτότητι καὶ
παχύτητι διασταθμωμένη τεκμαίρεται, ὧν τε σημεῖα ταῦτα, ἅ τε πεπονθότων, ἅ
τε παθεῖν δυναμένων. Ὅταν δὲ ταῦτα {μὴ} μηνύωνται, μηδ´ αὐτὴ ἡ φύσις
ἑκοῦσα ἀφίῃ, ἀνάγκας εὕρηκεν, ᾗσιν ἡ φύσις ἀζήμιος βιασθεῖσα μεθίησιν·
ἀνεθεῖσα δὲ δηλοῖ τοῖσι τὰ τῆς τέχνης εἰδόσιν, ἃ ποιητέα. Βιάζεται δὲ
τοῦτο μὲν πῦρ τὸ σύντροφον φλέγμα διαχέειν σιτίων δριμύτητι καὶ πομάτων,
ὅκως τεκμαρεῖταί τι ὀφθὲν περὶ ἐκείνων, ὧν αὐτῇ ἐν ἀμηχάνῳ τὸ ὀφθῆναι ἦν·
τοῦτο δ´ αὖ πνεῦμα ὧν κατήγορον, ὁδοῖσί τε προσάντεσι καὶ δρόμοις ἐκβιᾶται
κατηγορέειν· ἱδρῶτάς τε τούτοισι τοῖσι προειρημένοισιν ἄγουσα, ὑδάτων
θερμῶν ἀποπνοίῃσι πυρὶ ὅσα τεκμαίρονται, τεκμαίρεται. Ἔστι δὲ ἃ καὶ διὰ
τῆς κύστιος διελθόντα ἱκανώτερα τὴν νοῦσον δηλῶσαί ἐστιν, ἢ διὰ τῆς σαρκὸς
ἐξιόντα. Ἐξεύρηκεν οὖν καὶ τοιαῦτα πόματα καὶ βρώματα, ἃ τῶν θερμαινόντων
θερμότερα γιγνόμενα τήκει τε ἐκεῖνα καὶ διαῤῥεῖν ποιέει, ἃ οὐκ ἂν διεῤῥύη
μὴ τοῦτο παθόντα. Ἕτερα μὲν οὖν πρὸς ἑτέρων, καὶ ἄλλα δι´ ἄλλων ἐστὶ τά τε
διιόντα τά τ´ ἐξαγγέλλοντα, ὥστ´ οὐ θαυμάσιον αὐτῶν τάς τε ἀπιστίας
χρονιωτέρας γίνεσθαι τάς τ´ ἐγχειρήσιας βραχυτέρας, οὕτω δι´ ἀλλοτρίων
ἑρμηνειῶν πρὸς τὴν θεραπεύουσαν ξύνεσιν ἑρμηνευομένων.
| [12] Quant à la médecine, dans les empyèmes, dans les maladies du foie ou
dans celles des reins et dans toutes celles des cavités, ne pouvant faire
d'observations directes (et cela est très évident pour tous), elle appelle
en aide d'autres ressources ; elle interroge la clarté et la rudesse de la
parole, la lenteur ou la célérité de la respiration, la nature des flux
qui sont habituels à chacun et qui s'échappent par telle ou telle voie ;
elle les étudie par l'odeur, la couleur, la ténuité, la consistance ; elle
pèse la valeur de ces signes qui lui font reconnaître les parties déjà
lésées et deviner celles qui pourront le devenir. Quand ces signes ne se
montrent pas et que la nature ne les manifeste pas d'elle-même, le médecin
a trouvé des moyens de contrainte à l'aide desquels la nature innocemment
violentée produit ces signes. Ainsi excitée, elle montre au médecin habile
dans son art ce qu'il doit faire. Tantôt, par l'acrimonie des aliments
solides et des boissons, il force la chaleur innée à dissiper au dehors
une humeur phlegmatique, en sorte qu'il distingue quelqu'une des choses
qu'il s'efforçait de reconnaître ; tantôt, par des marches dans des
chemins escarpés ou par des courses, il force la respiration de lui
fournir des indices certains des maladies ; enfin en provoquant la sueur
il jugera la nature de la maladie par celle des humeurs chaudes exhalées.
Les matières excrétées par la vessie donnent plus de lumières sur les
maladies que les matières excrétées par les chairs. La médecine a aussi
découvert certains aliments et certaines boissons qui développant plus de
chaleur que les matières dont le corps est échauffé, en déterminent la
fonte et l'écoulement, ce qui n'aurait pas lieu si elles n'étaient pas
soumises à l'action {de ces aliments et de ces boissons}. Toutes ces
choses, qui réagissent les unes sur les autres et les unes par les autres,
traversent le corps et dévoilent la maladie. Ne vous étonnez donc pas que
le médecin apporte tant de lenteur à asseoir son jugement sur une maladie,
tant de circonspection pour en entreprendre le traitement, puisqu'il
n'arrive que par des voies si éloignées et si étrangères à la connaissance
parfaite de la thérapeutique.
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