HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hippocrate de Cos, De l'art

Chapitre 11

  Chapitre 11

[11] Οὐ γὰρ δὴ ὀφθαλμοῖσί γε ἰδόντι τούτων τῶν εἰρημένων οὐδενὶ οὐδέν ἐστιν εἰδέναι· διὸ καὶ ἄδηλα ἐμοί τε ὠνόμασται καὶ τῇ τέχνῃ κέκριται εἶναι, οὐ μὴν ὅτι ἄδηλα, κεκράτηκεν, ἀλλ´ δυνατὸν, κεκράτηται· δυνατὸν δὲ, ὅσον αἵ τε τῶν νοσεόντων φύσιες ἐς τὸ σκεφθῆναι παρέχουσιν, αἵ τε τῶν ἐρευνησόντων ἐς τὴν ἔρευναν πεφύκασιν. Μετὰ πλείονος μὲν γὰρ πόνου καὶ οὐ μετ´ ἐλάσσονος χρόνου, εἰ τοῖσιν ὀφθαλμοῖσιν ἑώρατο, γινώσκεται· ὅσα γὰρ τὴν τῶν ὀμμάτων ὄψιν ἐκφεύγει, ταῦτα τῇ τῆς γνώμης ὄψει κεκράτηται· καὶ ὅσα δὲ ἐν τῷ μὴ ταχὺ ὀφθῆναι οἱ νοσέοντες πάσχουσιν, οὐχ οἱ θεραπεύοντες αὐτοὺς αἴτιοι, ἀλλ´ φύσις τε τοῦ νοσέοντος, τε τοῦ νοσήματος· μὲν γὰρ, ἐπεὶ οὐκ ἦν αὐτέῳ ὄψει ἰδεῖν τὸ μοχθέον, οὐδ´ ἀκοῇ πυθέσθαι, λογισμῷ μετῄει. Καὶ γὰρ δὴ καὶ πειρῶνται οἱ τὰ ἀφανέα νοσέοντες ἀπαγγέλλειν περὶ τῶν νοσημάτων τοῖσι θεραπεύουσιν, δοξάζοντες μᾶλλον εἰδότες ἀπαγγέλλουσιν· εἰ γὰρ ἠπίσταντο, οὐκ ἂν περιέπιπτον αὐτοῖσιν· τῆς γὰρ αὐτῆς ξυνέσιός ἐστιν, ἧσπερ τὸ εἰδέναι τῶν νούσων τὰ αἴτια, καὶ τὸ θεραπεύειν αὐτὰς ἐπίστασθαι πάσῃσι τῇσι θεραπείῃσιν, αἳ κωλύουσι τὰ νουσήματα μεγαλύνεσθαι. Ὅτε οὖν οὐδὲ ἐκ τῶν ἀπαγγελλομένων ἐστὶ τὴν ἀναμάρτητον σαφηνίην ἀκοῦσαι, προσοπτέον τι καὶ ἄλλο τῷ θεραπεύοντι· ταύτης οὖν τῆς βραδυτῆτος οὐχ τέχνη, ἀλλ´ φύσις αἰτίη τῶν σωμάτων· μὲν γὰρ αἰσθανομένη ἀξιοῖ θεραπεύειν σκοποῦσα ὅπως μὴ τόλμῃ μᾶλλον γνώμῃ, καὶ ῥᾳστώνῃ μᾶλλον βίῃ θεραπεύῃ· δ´ ἢν μὲν ἀρκέσῃ πρὸς τὸ ὀφθῆναι, ἐξαρκέσει καὶ πρὸς τὸ ἰαθῆναι· ἢν δ´ ἐν τοῦτο ὁρᾶται, κρατηθῇ διὰ τὸ βραδέως αὐτὸν ἐπὶ τὸν θεραπεύσοντα ἐλθεῖν, διὰ τὸ τοῦ νοσήματος τάχος, οἰχήσεται. Ἐξ ἴσου μὲν γὰρ ὁρμώμενον τῇ θεραπείῃ οὐκ ἔστι θᾶσσον, προλαβὸν δὲ θᾶσσον, προλαμβάνει δὲ διά τε τὴν τῶν σωμάτων στεγνότητα, ἐν οὐκ ἐν εὐόπτῳ οἰκέουσιν αἱ νοῦσοι, διά τε τὴν τῶν καμνόντων ὀλιγωρίην· ἐπεὶ ἔοικε· οὐ λαμβανόμενοι γὰρ, ἀλλ´ εἰλημμένοι ὑπὸ τῶν νοσημάτων ἐθέλουσι θεραπεύεσθαι. Ἐπεὶ τῆς γε τέχνης τὴν δύναμιν, ὁκόταν τινὰ τῶν τὰ ἄδηλα νοσεύντων ἀναστήσῃ, θαυμάζειν ἀξιώτερον, ὁκόταν ἐγχειρήσῃ τοῖς ἀδυνάτοις. Οὔκουν ἐν ἄλλῃ γε δημιουργίῃ τῶν ἤδη εὑρημένων οὐδεμιῇ ἔνεστιν οὐδὲν τοιοῦτον, ἀλλ´ αὐτέων ὅσαι πυρὶ δημιουργεῦνται, τούτου μὴ παρεόντος, ἀεργοί εἰσι, μετὰ δὲ τοῦ τοῦτο ἁφθῆναι ἐνεργοί. Καὶ ὅσαι τοῖσιν εὐεπανορθώτοισι σώμασι δημιουργεῦνται, αἱ μὲν μετὰ ξύλων, αἱ δὲ μετὰ σκυτέων, αἱ δὲ γραφῇ, χαλκῷ τε καὶ σιδήρῳ, καὶ τοῖσι τούτων ὁμοίοισιν αἱ πλεῖσται, ὄντα δὲ τὰ ἐκ τουτέων καὶ μετὰ τούτων δημιουργεύμενα εὐεπανόρθωτα, ὅμως οὐ τῷ τάχει μᾶλλον, τῷ ὡς δεῖ δημιουργεῖται· οὐδ´ ὑπερβατῶς, ἀλλ´ ἢν ἀπῇ τι τῶν ὀργάνων, ἐλιννύει· καί τοι κἀκείναις τὸ βραδὺ πρὸς τὸ λυσιτελέστερον ἀσύμφορον, ἀλλ´ ὅμως προτιμᾶται. [11] Aucune de ces parties dont je viens de parler ne peut être perçue par la vue : aussi j'appelle les maladies {qui les attaquent} des maladies cachées, et l'art les juge ainsi ; il ne peut pas en triompher complètement, parce que ces parties sont cachées, mais il en triomphe autant que possible ; cela est possible autant que la nature du malade se prête à être pénétrée, et que l'investigateur apporte dans ses recherches des dispositions naturelles. Il faut en effet beaucoup plus de peine et de temps pour connaître ces maladies, que si elles étaient perçues par les yeux ; ce qui se dérobe à la pénétration des yeux du corps n'échappe pas à la vue de l'esprit. Toutes les souffrances que le malade éprouve, parce que son mal n'est pas promptement découvert, il ne faut pas les attribuer au médecin, mais à la nature du malade ou de la maladie. En effet, comme le médecin ne peut voir de ses propres yeux le point souffrant, ni le connaître par les détails qu'on lui donne, il le cherche par le raisonnement; car celui qui est atteint d'une maladie cachée, quand il essaie de la faire connaître aux médecins, en parle plutôt par opinion que de science certaine ; car s'il connaissait sa maladie il ne se mettrait pas entre les mains des médecins ; en effet, la même science qui fait découvrir les causes des maladies enseigne aussi quels sont tous les traitements qui en arrêtent les progrès : ne pouvant donc tirer des paroles du malade rien de clair et de certain, il faut bien que le médecin tourne ses vues ailleurs ; ainsi ces retards, ce n'est pas l'art qui les cause, mais la nature même du corps. Éclairé sur le mal, l'art entreprend de le traiter et s'applique à user plutôt de prudence que de témérité, de douceur que de force : et l'art, s'il est capable de découvrir le mal, sera également capable de rendre la santé au malade. Si le malade succombe dans une maladie connue, c'est qu'il a fait venir trop tard le médecin, ou que la rapidité du mal l'a tué. Car si la maladie et le remède marchent de front, la maladie ne marche pas plus vite {que le remède} ; si le mal devance le remède, il gagne de vitesse sur lui ; et le mal gagne de vitesse à cause du resserrement des organes au milieu desquels les maladies ne se développent pas à découvert ; elles s'aggravent à cause de la négligence des malades ; car ce n'est pas quand le mal commence, mais quand il est tout à fait formé qu'ils veulent être guéris. Aussi je regarde la puissance de l’art comme plus admirable lorsqu'il guérit quelques unes de ces maladies cachées, que lorsqu'il entreprend ce qu'il ne peut exécuter ; or, rien de semblable ne se voit dans aucun des arts mécaniques inventés jusqu'ici. En effet tout art mécanique qui s'exerce avec le feu est suspendu si le feu vient à manquer ; mais on le reprend aussitôt que le feu est rallumé. Il en est de même des arts qui s'exercent sur des matières faciles à retoucher : de ceux par exemple qui mettent en oeuvre le bois ou le cuir, qui s'exercent par le dessin sur le fer ou sur l'airain, et de beaucoup d'autres semblables : les ouvrages faits avec ou à l'aide de ces substances, bien qu'il soit facile de les retoucher, ne doivent pas être confectionnés plus vite qu'il ne convient pour l'être artistement ; et si un des instruments vient à manquer, on est obligé de suspendre le travail ; et bien que cette interruption ne soit pas favorable aux arts, néanmoins on la préfère.


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Dernière mise à jour : 11/09/2009