[4] εἶδον ἐγὼ καὶ τὸ ὑψηλὸν ἔρνος, τὸν ὑψίκομον φοίνικα (τὸ
βασιλικόν φημι κράτος) τὸν ταῖς βασιλικαῖς ἀρεταῖς οἷόν
τισι κλάδοις πάσης ὑπερανεστῶτα τῆς οἰκουμένης καὶ
πάντα διαλαμβάνοντα· εἶδον αὐτὸν τῶν μὲν ἄλλων κρατοῦντα,
τῇ δὲ φύσει καμπτόμενον καὶ πρὸς τὴν ἀποβολὴν τοῦ ἄνθους
ἐπικλινόμενον. εἶδον καὶ τὴν εὐγενῆ κληματίδα τὴν
περιειλημμένην τῷ φοίνικι τὴν τὸ ἄνθος ἡμῖν τοῦτο ὠδίνασαν,
οἵας ὑπέστη ἐκ δευτέρου πάλιν ὠδῖνας ἐν ψυχῇ, οὐκ ἐν σώματι,
ὅτε αὐτῆς οὗτος ὁ βλαστὸς ἀπετίλλετο. τίς ἀστενάκτως
τὸ πάθος παρέδραμεν; τίς τὴν τοῦ βίου ζημίαν οὐκ ὠλοφύρατο;
τίς οὐκ ἐπαφῆκε τῷ πάθει δάκρυα; τίς οὐ κατέμιξε τῇ κοινῇ
συνῳδίᾳ τοῦ θρήνου τὰς ἰδίας φωνάς; εἶδον θέαμα ἄπιστον,
ὃ οὐκ ἂν εἰς πίστιν ἔλθοι τοῖς ἀκοῇ παραδεχομένοις τὰ
θαύματα· εἶδον ἐξ ἀνθρώπων πέλαγος τῇ πυκνότητι τῶν
συνεστώτων οἷόν τι ὕδωρ κατὰ πᾶν μέρος τοῖς ὀφθαλμοῖς
προφαινόμενον· πλήρης ὁ ναός, πλῆρες τοῦ ναοῦ τὸ προαύλιον,
ἡ ἐκδεχομένη πλατεῖα, οἱ στενωποί, τὰ ἄμφοδα, ἡ μέση,
τὰ πλάγια, ἡ ἐπὶ τῶν δωμάτων εὐρυχωρία· πᾶν τὸ ὁρώμενον
ἀνθρώπων πλήρωμα ἦν, ὥσπερ πάσης τῆς οἰκουμένης εἰς
ταὐτὸν συνδραμούσης ἐπὶ τῷ πάθει. θέαμα δὲ προέκειτο
πᾶσι τὸ ἱερὸν ἄνθος ἐκεῖνο ἐπὶ κλίνης χρυσῆς κομιζόμενον.
πῶς κατηφῆ πάντων ἦν τῶν προσορώντων τὰ πρόσωπα. πῶς
δεδακρυμένα τὰ ὄμματα. χεῖρες ἀλλήλαις συναρασσόμεναι.
στεναγμοὶ πρὸς τούτοις τὴν ἐγκάρδιον ὀδύνην καταμηνύοντες.
| [4] J’ai vu alors le sublime rejeton des rois, notre empereur, ce palmier au riche feuillage, qui
étend au loin ses vertus comme un ombrage protecteur, ce héros accoutumé à triompher de
tout, vaincu et terrassé à son tour. J’ai vu aussi la vigne bienfaisante enlacée dans ses bras, et
qui nous avait donné une fleur si parfaite ; je l’ai vue aux prises avec la désolation ; pour elle
se sont renouvelées les douleurs de l’enfantement ; elle a failli périr séparée de cette autre
elle-même ! Qui a pu contempler ces désastres et rester insensible ? Qui n’a pas déploré la
perte d’une vie si précieuse ? Qui a refusé des larmes à un si grand malheur ? Qui n’a pas
mêlé ses gémissements à cette tristesse et à cette désolation générale ? Un spectacle
merveilleux s’est passé sous nos yeux, et ceux qui en entendront les détails refuseront d’y
croire. J’ai vu un océan de peuple, et cette multitude réunie s’offrait à mes regards comme une
mer répandue çà et là. Le temple était rempli, ses murs ne suffisaient pas à contenir la foule ;
on la voyait partout également nombreuse, sur la grand place où s’élève ce majestueux
édifice, dans les rues, dans les carrefours, dans les lieux les plus reculés et jusque sur les toits
de vos vastes demeures ; de quelque côté qu’on tournât la vue, c’étaient partout des hommes ;
on eût dit que tous les habitants de la terre s’étaient réunis en un seul lieu pour déplorer
ensemble cette infortune, cette calamité publique. Tous voulaient voir cette litière d’or qui
renfermait une dépouille sacrée. Oh ! que les regards de ces hommes étaient tristes ! que leur
affliction était profonde ! que leurs larmes étaient abondantes ! Tous avaient les mains jointes,
et leurs longs gémissements attestaient les sincères regrets de leur coeur.
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