[9,3,1] III.
<29> Παραλαβὼν δὲ τὴν βασιλείαν Ἰώραμος ἐπὶ τὸν Μωαβιτῶν ἔγνω στρατεύειν
βασιλέα Μεισὰν ὄνομα: τοῦ γὰρ ἀδελφοῦ αὐτοῦ, καθὼς προείπαμεν, ἔτυχεν ἀποστὰς
φόρους τελῶν Ἀχάβῳ τῷ πατρὶ αὐτοῦ μυριάδας εἴκοσι προβάτων σὺν τοῖς πόκοις. <30>
συναθροίσας οὖν τὴν οἰκείαν δύναμιν ἔπεμψε πρὸς Ἰωσαφάτην παρακαλῶν αὐτόν, ἐπεὶ
φίλος ἀπ' ἀρχῆς ὑπῆρχεν αὐτοῦ τῷ πατρί, συμμαχῆσαι πόλεμον ἐπὶ τοὺς Μωαβίτας
ἐκφέρειν μέλλοντι ἀποστάντας αὐτοῦ τῆς βασιλείας. ὁ δ' οὐ μόνον αὐτὸς βοηθήσειν
ὑπέσχετο, ἀλλὰ καὶ τὸν Ἰδουμαίων βασιλέα συναναγκάσειν ὄντα ὑφ' ἑαυτὸν
συστρατεύσασθαι. <31> Ἰώραμος δὲ τοιούτων αὐτῷ τῶν παρὰ Ἰωσαφάτου περὶ τῆς
συμμαχίας κομισθέντων ἀναλαβὼν αὑτοῦ τὴν στρατιὰν ἧκεν εἰς Ἱεροσόλυμα, καὶ
ξενισθεὶς λαμπρῶς ὑπὸ τοῦ βασιλέως τῶν Ἱεροσολυμιτῶν, δόξαν αὐτοὺς διὰ τῆς
ἐρήμου τῆς Ἰδουμαίας ποιήσασθαι τὴν πορείαν ἐπὶ τοὺς πολεμίους, οὐ γὰρ
προσδοκήσειν αὐτοὺς ταύτῃ ποιήσεσθαι τὴν ἔφοδον, ὥρμησαν οἱ τρεῖς βασιλεῖς ἐκ
τῶν Ἱεροσολύμων, ὅ τε τούτων αὐτῶν καὶ ὁ τῶν Ἰσραηλιτῶν καὶ ὁ τῆς Ἰδουμαίας,
<32> καὶ κυκλεύσαντες ἑπτὰ ἡμερῶν ὁδὸν εἰς ἀπορίαν ὕδατος τοῖς τε κτήνεσι καὶ τῇ
στρατιᾷ περιέστησαν πλανηθέντων τὰς ὁδοὺς αὐτοῖς τῶν ἡγουμένων, ὡς ἀγωνιᾶν μὲν
ἅπαντας, μάλιστα δὲ τὸν Ἰώραμον καὶ ὑπὸ λύπης ἐκβοῆσαι πρὸς τὸν θεόν, τί κακὸν
αἰτιασάμενος ἀγάγοι τοὺς τρεῖς βασιλεῖς ἀμαχητὶ παραδώσοντας ἑαυτοὺς τῷ Μωαβιτῶν
βασιλεῖ; <33> παρεθάρρυνε δ' αὐτὸν ὁ Ἰωσαφάτης δίκαιος ὢν καὶ πέμψαντα εἰς τὸ
στρατόπεδον ἐκέλευσε γνῶναι, εἴ τις αὐτοῖς τοῦ θεοῦ προφήτης συνελήλυθεν, ἵνα
δι' αὐτοῦ μάθωμεν παρὰ τοῦ θεοῦ, τί ποιητέον ἡμῖν.” οἰκέτου δέ τινος φήσαντος
τῶν Ἰωράμου ἰδεῖν αὐτόθι τὸν Ἠλία μαθητὴν Ἐλισσαῖον Σαφάτου παῖδα πρὸς αὐτὸν
ἀπίασιν οἱ τρεῖς βασιλεῖς Ἰωσαφάτου παραινέσαντος. <34> ἐλθόντες δ' ἐπὶ τὴν
σκηνὴν τοῦ προφήτου, ἔτυχε δ' ἔξω τῆς παρεμβολῆς κατεσκηνωκώς, ἐπηρώτων τὸ
μέλλον ἐπὶ τῆς στρατιᾶς, μάλιστα δὲ ὁ Ἰώραμος. τοῦ δὲ μὴ διοχλεῖν αὐτῷ φράσαντος
ἀλλὰ πρὸς τοὺς τοῦ πατρὸς αὐτοῦ καὶ τῆς μητρὸς βαδίζειν προφήτας, εἶναι γὰρ
ἐκείνους ἀληθεῖς, ἐδεῖτο προφητεύειν καὶ σώζειν αὐτούς. <35> ὁ δὲ ὀμόσας τὸν
θεὸν οὐκ ἂν ἀποκριθῆναι αὐτῷ, εἰ μὴ διὰ Ἰωσαφάτην ὅσιον ὄντα καὶ δίκαιον,
ἀχθέντος ἀνθρώπου τινὸς ψάλλειν εἰδότος, ἐπεζήτησε γὰρ αὐτός, πρὸς τὸν ψαλμὸν
ἔνθεος γενόμενος προσέταξε τοῖς βασιλεῦσιν ἐν τῷ χειμάρρῳ πολλοὺς ὀρύξαι
βόθρους: <36> οὔτε γὰρ νέφους οὔτε πνεύματος γενομένου οὔτε ὑετοῦ καταρραγέντος
ὄψεσθε πλήρη τὸν ποταμὸν ὕδατος, ὡς ἂν καὶ τὸν στρατὸν καὶ τὰ ὑποζύγια
διασωθῆναι ὑμῖν ἀπὸ τοῦ ποτοῦ. ἔσται δὲ ὑμῖν οὐ τοῦτο μόνον παρὰ θεοῦ, ἀλλὰ καὶ
κρατήσετε τῶν ἐχθρῶν καὶ καλλίστας καὶ ὀχυρωτάτας πόλεις λήψεσθε τῶν Μωαβιτῶν,
καὶ δένδρα μὲν αὐτῶν ἥμερα κόψετε, τὴν δὲ χώραν δῃώσετε, πηγὰς δὲ καὶ ποταμοὺς
ἐμφράξετε.”
| [9,3,1] — III —.
Après être monté sur le trône, Joram décida de faire campagne contre le roi des Moabites, nommé Misas. Celui-ci, en effet, avait fait défection, comme nous l’avons déjà dit, au frère de Joram, tandis qu’il avait payé à Achab, son père, deux cent mille brebis avec leurs laines. Ayant donc rassemblé ses propres troupes, Joram envoya aussi un message à Josaphat, l’invitant, lui qui avait été dès le principe l’ami de son père, à l’assister dans la guerre qu’il allait faire aux Moabites qui s’étaient détachés de son royaume. Josaphat promit non seulement de venir lui-même à son aide, mais de contraindre aussi le roi des Iduméens,qui était sous sa suzeraineté, à s’associer à cette campagne. Devant ces déclarations de Josaphat touchant les secours de guerre, Joram réunit son armée et la mena à Jérusalem. Il fut reçu avec pompe par le roi des Jérusalémites. Ayant décidé de prendre par le désert de l’Idumée pour atteindre les ennemis, — car ils comptaient les surprendre en suivant ce chemin, — les trois rois partirent de Jérusalem, à savoir : le roi de cette ville, celui de la Samarie et celui de l’Idumée. Mais, après avoir tourné en rond durant sept jours, ils se trouvèrent à court d’eau avec leurs bêtes et leurs troupes, leurs guides s’étant trompés de chemin, de sorte que tout le monde était dans l’angoisse et surtout Joram. Dans sa détresse, il clama vers Dieu, lui demandant quelle faute celui-ci avait à leur reprocher pour mener ainsi et livrer les trois rois alliés, sans combat, au roi des Moabites. Cependant le vertueux Josaphat le rassura et le pria d’envoyer s’informer au camp si quelque prophète ne les avait pas accompagnés « afin, dit-il, que nous puissions, par lui, apprendre de Dieu quelle conduite tenir ». Un des serviteurs de Joram dit alors avoir remarqué sur les lieux le disciple d’Élie, Élisée, fils de Saphat ; les trois rois vont donc le trouver sur le conseil de Josaphat. Ils entrent dans la tente du prophète, qu’il avait plantée en dehors du camp, et lui demandent, Joram surtout, quel sera le sort de l’armée. Élisée l’engage, au lieu de l’importuner, à s’adresser aux prophètes de son père et de sa mère, gens bien véridiques ; mais Joram, insistant, le supplie de prophétiser lui-même et de les sauver. Alors Élisée prit Dieu à témoin qu’il ne lui aurait pas répondu n’eût été par égard pour Josaphat, homme saint et juste ; puis, ayant fait venir un homme habile à jouer de la harpe, dont le jeu lui procura l’inspiration divine, il ordonna aux rois de creuser un grand nombre de fossés dans le lit du torrent : car, sans nuage et sans vent, sans averse de pluie, ils allaient voir aussitôt le fleuve s’emplir d’eau, « de sorte, dit-il, que vos troupes et vos bêtes de somme pourront boire et seront conservées. Et ce n’est pas le seul bienfait que vous recevrez de Dieu : vous triompherez encore de vos ennemis, vous vous emparerez des villes les plus belles et les plus fortes des Moabites, vous couperez leurs arbres à fruits, vous dévasterez leur pays et vous boucherez leurs sources et leurs fleuves. »
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